Citation
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Kigali le 11 mai 1992
Objet : Point de vue
Excellence Monsieur le Premier Ministre, :
J'avais toujours cru non seulement en votre haute vision à l'étoile qui brille pour l'intérét général de le Patrie, nous sommes en guerre, mais aussi en vos capacités de saisir et tenir l'essentiel pour vous faire grandir, partant le peuple rwandais, vous êtes un homme politique votre jeunesse devrait vous amener à laisser le temps au temps des plants. Éviter des précipitations motivées par des excitations incontrôlées motivées par, d'une part des nostalgiques de leur passé, et les aveugles d'autre part, lesquels marginaux ... de vous rayonner négativement et vous acculer à agir prioritairement pour vos intérêts et celui des vôtres fût-ce sans le savoir contre ce qu'on prétendrait vouloir défendre et faire vivre, La Nation.
Ce n'est pas seulement une lettre de félicitation de votre investiture à la Primature qui me pousse à vous adresser mes compliments avec déférence, mais c'est aussi à cause d'un cas de renvoi d'un patriote qui me semble être la résultante des çombines de votre entourage agissant en marge de l'intellective.
A l'issue de la réunion du Conseil du Gouvernement tenue le 28 avril 1902, vous auriez menacé de
démissionner si le Docteur NAHIMANA n'était renvoyé de l'ORINFOR et semble-t-il, le Président de la République à cédé pour garder un Premier Ministre qui défend des hommes peu soucieux de nos
malheurs ramant à contre-courant de son peuple et lâcher un homme qui s'est débattu corps et âme, ce NAHIMANA, en épaulant les Forces Armées pour que la Patrie ne perde pas son esprit. De grâce, ne vous évertuez pas à brimer les cervelles qui éveillent les masses populaires car le spectre d'une guerre civile qui se dessine à grande échelle, risque d'ici peu de vous devenir immaîtrisable et vous aurez cautionné le péril de votre peuple.
Monsieur le Premier Ministre, je risquerais, Excellence, d'être trop in petto si je ne vous adressais pas mes excuses pour mes faiblesses. Le départ du Docteur NAHIMANA parce qu'il aime le Rwanda avant tout m'oblige à vous avouer qu'un jour où je serai dans pareilles circonstances, bénéficier les mêmes faveurs de votre Gouvernement me ferait encore grandir.
Excellence, le Rwanda doit vivre, le Rwanda a besoin de vivre, nous devrions cultiver le courage de notre peuple en insistant sur sa cohésion. Jurons sur ce qui nous donne légitimité. Est-ce notre appartenance régionale? Est-ce nos capacités intellectuelles ou morales ?
Le Rwanda malheureux aujourd'hui veut un soulagement et certains des membres de votre Cabinet
affirment être en possession des moyens. Avant de nous entraîner dans les vagues, exploiter d'abord cette donnée me paraît être la seule voie cartésienne du salut.
Encore mes félicitations.
IKINANI
