Fiche du document numéro 4550

Num
4550
Date
Dimanche 3 juillet 1994
Amj
Hms
19:29:00
Taille
99054
Sur titre
Rwanda combats
Titre
Butare sur le point de tomber aux mains du FPR
Source
AFP
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
Butare sur le point de tomber aux mains du FPR de l'envoyé spécial de l'AFP, Hocine ZAOURAR BUTARE (Rwanda), 3 juil

Butare était une ville-fantôme dimanche soir, abandonnée par ses habitants qui ont fui devant la poussée des rebelles du Front Patriotique Rwandais (FPR), selon le témoignage du photographe de l'AFP sur place.

Dans une brève conversation téléphonique avec la rédaction de l'AFP à Paris, il a indiqué que les combattants du FPR se trouvaient à moins d'un kilomètre du centre-ville.

Butare, dans le sud-ouest du Rwanda, est à 120 km de la frontière avec le Zaïre et constituait un des derniers bastions gouvernementaux. Sa chute illustrerait la faiblesse de la résistance des Forces Armées Rwandaises (FAR) face au FPR.

De leur côtés, les soldats des FAR tiennent encore leurs positions dans la ville et ont tenté de rallier les jeunes habitants, hommes et femmes, pour participer à sa défense.

Toutefois, le photographe de l'AFP, Hocine Zaourar, n'a pu faire état que de quelques groupes de 10 à 12 volontaires transportés vers les lignes de front en camions.

Il est le seul journaliste travaillant pour une organisation étrangère, avec un autre photographe d'agence, à être encore à Butare.

Les FAR sont équipées de lance-roquetes, de mortiers et d'armes légères, a-t-il indiqué, et, selon lui, les FPR disposent du même type d'armements limités et le centre-ville n'a subi aucun bombardement violent.

L'exode des 50 ou 60.000 habitants de Butare, dont le préfet, a commencé samedi mais s'est accéléré dimanche lorsqu'ils ont compris que les soldats français venus dans la journée ne resteraient pas pour les protéger mais étaient là pour évacuer des orphelins.

Cette évacuation a réussi mais elle a été émaillée par un bref échange de tirs entre les soldats français et les combattants du FPR.

Butare est privé totalement d'électricité, d'approvisionement en carburant et de nourriture.

L'Hotel Ibis, d'où Hocine Zaourar a pu établir une communication avec Paris sur un téléphone satellitaire, a été abandonné par son personnel.

« C'est une ville fantôme », a-t-il répété plusieurs fois.

jch/mfo

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