Fiche du document numéro 429

Num
429
Date
Lundi 11 octobre 1993
Amj
Taille
86379
Titre
Note du général Quesnot à l'attention de Monsieur le Président de la République. Objet : Entretien avec le Président Habyarimana du Rwanda - Lundi 11 octobre à 18 h 30 - Questions de défense
Résumé
Habyarimana wants France to participate in UNAMIR but the RPF opposes it. Noroît will be removed when it arrives. Until the establishment of the Broad-Based Transitional Government, 54 military assistants will be maintained between Kigali and the Mukamira camp.
Type
Note
Langue
FR
Citation
PRÉSIDENCE [Ar

DE LA Le 11 octobre 1993
REPUBLIQUE

Le General (À

Chef de L'Etat-Major Particulier

- N O T E -

-00000 -

à l'attention de
Monsieur le Président de la République !

OBJET : Entretien avec le Président Habyarimana du Rwanda -
Lundi 11 octobre 1993 à 18H30 -
Questions de défense.

La signature des accords d'Arusha, le 4 août 1993,
a contribué à réduire les tensions entre l'armée rwandaise et
les unités du Front Patriotique Rwandais (F.P.R.) aux abords de
la zone tampon. Les incidents se font rares, bien que le F.P.R.
poursuive l'entraînement intensif de certaines de ses unités, et
les discussions se poursuivent pour l'attribution des postes de
commandement.

La paix reste pourtant fragile, les adversaires des
accords d'Arusha restant nombreux, tant dans les rangs de
l'armée rwandaise que dans ceux du F.P.R.

Le vote par le conseil de sécurité des Nations
unies de la résolution 872 permet cependant d'espérer le
déploiement, avant la fin du mois de décembre, de la première
fraction de la force internationale (MINUAR).

Cette force, d'un volume final de 2 500 hommes,
aura pour mission de superviser l'application des accords et de
contribuer à la sécurité du pays. Son mandat initial est de
6 mois, renouvelables jusqu'en octobre 1995.

Le Président Habyarimana estime cependant
indispensable le maintien d'une présence française.

Actuellement, le dispositif NOROIT (300 hommes),
déployé dans Kigali et autour de l'aéroport, garantit la
sécurité de nos ressortissants. Son départ est prévu,
conformément aux accords d'Arusha, dès le déploiement du premier
détachement (1 bataillon) des Nations unies à Kigali, soit à la
fin de l'année 1993.






- 2 -
Le Président Habyarimana souhaite que la France
participe à la force des Nations unies (MINUAR) en y déployant
un contingent. Cette participation ne me parait pas
envisageable, en raison de l'opposition formelle du F.P.R. et du
risque réel d'affrontements qui résulteraient d'une cohabitation
de nos forces avec des unités qui nous considèrent toujours
comme "des ennemis". En revanche les autorités belges, qui
historiquement se sont appuyées sur l'ethnie tutsi ont fait des
déclarations laissant entendre leur participation à la force
internationale.

Notre coopération militaire devrait, par contre,
être maintenue au niveau qu'elle avait avant les événements de
1990, soit une vingtaine d'assistants militaires orientés vers
la formation de la gendarmerie. Mais sa reconduction dépend de
l'accord du futur gouvernement de transition à base élargie qui
entrera en fonction après le déploiement des Nations unies dans
Kigali. Jusqu'à cette date, le dispositif actuel, soit
54 assistants militaires répartis entre Kigali et Mukamira
(ville natale du Président Habyarimana) sera maintenu.

La tournée internationale du Président, son action
auprès des quatre partis d'opposition associés au gouvernement
ont renforcé sa position. Il reste l'interlocuteur
incontournable des pays voisins et des bailleurs de fonds. Le
FPR en est d'ailleurs conscient et développe de vives critiques
publiques à son égard.

Général QUESNOT

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