Fiche du document numéro 402

Num
402
Date
Lundi 12 octobre 1998
Amj
Taille
57370
Titre
Lettre à Paul Quilès. Objet : Possession de missiles par le FPR
Page
250
Mot-clé
Source
MIP
Type
Lettre
Langue
FR
Citation
Au mois de septembre 1998, les Députés Pierre Brana et Bernard
Cazeneuve se sont rendus à Kigali en Mission d'information.

A leur retour, ils ont déclaré dans le journal «~Libération~» du 28
septembre 1998 que les autorités de Kigali leur avaient affirmé que
le FPR n'aurait jamais disposé de moyens anti-aériens, de missiles
sol-air qui auraient été utilisés dans l'attentat.

J'ai été profondément choqué, une fois de plus, par ce mensonge
cynique et éhonté de la part des autorités du FPR.

Jusqu'en septembre 1992, j'étais Commandant de l'Aviation militaire
rwandaise, et par voie de conséquence, était le premier concerné par
la menace de telles armes dans le conflit.

Avec les missiles SAM 7 et SAM 14, le FPR a abattu :

- un avion d'observation BN 2A-21 à Matimba près de
Kagitumba, le 07 octobre 1990

- un hélicoptère Gazelle SA 342M à
Nyakayaga près de Gabiro le 23 octobre 1990.

De ces forfaits, il n'y eut qu'un seul rescapé membre d'équipage,
brûlé au 3ieme degré, et qui fut évacué à l'hôpital de
Clamart.

Au cours de l'opération de ratissage dans le parc national de
l'Akagera, les troupes au sol ont récupéré plus de 7 corps de
missiles qui avaient été utilisés par le FPR contre nos appareils.

Ces tubes de missiles, ainsi que d'autres matériels et armement
récupérés sur l'ennemi, ont été longtemps entreposés dans une salle
de l'École Supérieure Militaire à Kigali, où les Députés rwandais et
les diplomates étrangers qui le souhaitaient ont été autorisés à les
voir.

Bien plus, des éléments de ces matériels ont été envoyés à Paris
pour expertise par les soins de l'Attaché de Défense français de
l'époque, le colonel Galiniéindex{Galinié René}, assisté par mes
deux anciens collaborateurs pilotes coopérants, respectivement
pilote instructeur hélicoptère et avion.

J'ignore les conclusions auxquelles auraient abouti les experts
français en la matière, et quelle exploitation en aurait pu être
faite par l'autorité politique et militaire
française.

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