Fiche du document numéro 3827

Num
3827
Date
Lundi 20 août 2007
Amj
Auteur
Taille
89891
Titre
Témoignage de Uwimana Phanuel, rescapé de Bisesero
Nom cité
Lieu cité
Mot-clé
Type
Langue
FR
Citation
Noms:UWIMANA Phanuel

Date de Naissance:1983

Cellule :Karora

Secteur :Murangara

Commune :Gishyita

Prefecture :Kibuye

RWANDA

MON TEMOIGNAGE

Après le crashement de l'avion présidentiel qui eut lieu le
06-04-1994,le gouvernement interdit tout mouvement, pas même d'un
secteur à un autre. Dès lors les rumeurs coulaient un peu par tout que
les Tutsi devaient être tués.


Mon père me dit d'aller cacher les bétails (nos vaches) chez Enos
(notre ami que nous avions donné une vache en cadeau). C'est moi-même
qui les gardait et les faisait rentrer chez lui.

Il y avait des quelques bandes bandes des jeunes Hutus qui brûlaient
les maisons les Tutsi avant d'avoir tout piller. Ils me trouvèrent au
paturage pour s'emparer du bétail. C'est le 08 Avril.

Le 09-04 Conseiller (dirigeant de secteur) présida une assemblée pour
sensibiliser les peuples Hutus à tuer les Tutsi, Sous prétexte que ce
sont eux (les Tutsi) qui ont bombardé l'avion portant le président HABYARIMANA.

Beaucoup entre eux étaient de même avis pour avoir le courage de nous
tuer. Mais certains autres surtout les plus proches amis des Tutsi
étaient contre.

Les Tutsi et les opposants Hutus se rejoignèrent pour former un groupe
contre les Interahamwe et les Hutus qui voulaient tuer les Tutsi.

Le groupe vulnérable se réfugiait au sommet d'une montagne celui de
notre cellule Karora.

Le 12 Avril, dans l'après midi quand un énorme groupe de Hutus nous
attaqua et tua beaucoup d'entre nous en majorité les vieux et les
enfants.

Nous nous échapons vers un autre groupe résistant au niveau du Secteur
Murangara rassemblés à l'Eglise advantiste.

Nous étions très nombreux car il y avait les Tutsi du Secteur MARA qui
venaient de faire la résistance avec nous. Nous les enfants et les
vieux nous ramassions les caillous et les apportaient aux plus fort de
notre groupe pour résister aux meurtiers.

Le 14 Avril, le Conseiller va demander une force de soutien au
Bourgoumestre (Dirigeant de la Commune).Les Tutsi et certains Hutus
qui formaient notre groupe continuaient à résister.


Le Bourgoumestre déploya un stout (camionette) plein de gendarmes et
des armes traditionnelles. Il rassembla tous les Hutus sans exclusion
de ceux qui étaient avec nous. Il les convaincut qu`il fallait
exterminer tous les Tutsi leur promit en récompense l`accaparage de
leurs biens.


Il distribua alors les outils qu'il leur avait apporté en
l'occurrence, les machettes, les gourdins, et les grénades aux milices
Interahamwe.

Le même jour,dans l'après midi un immence groupe des Interahamwe et
des Hutus tomba sur nous à l'Eglise. Il exterminèrent presque tout le
monde.

Les Interahamwe armés tirèrent sur nous et les Tutus passaient pour
couper aux qui soupiraient encore. Par hasard je tomba parmi les
cadavres, me couvrit de sang et les assassins n'ont pas hésité que
j'étais mort.

Nous étions plus de milles personnes mais même un tiers ne serait été
échapé. Ma mère,mes trois soeurs et mon frère ont été massacrés.

Quand la nuit tomba, j'alla chez Tanassie (le frère de ma grand-mère
Hutu). Ceux qui s'étaient échapé se cachaient dans les buissons et
d'autres rejoignèrent/emprua la voie de Bisesero.

Je trouva Alphonse (Mon coucin) et ses deux sours avec mon grand-mère
chez Tanassie.

Si par malheur les Interahamwe se rendaient compte que un Hutu
abritait un Tutsi, on arrachait le Tutsi et dépouillaient le Hutu. De ce
fait nous devions nous cacher à peur de ne pas être découverts .

Notre grand-mère n`avait de peine de se cacher car on la compare comme
une Hutu (elle avait de rélation prôche de Hutus).

Car nous étions tellement nombreux chez Tanassie, il appela à son ami
dont je ne connais pas le nom,de cacher les deux soeurs
d'Alphonse. Malheureusement toutes ont été massacrés en cours de
route.

Le 20 Avril, mon père était mort, tué par notre voisin SAWERA.

Parmi les mambres de ma famille, il ne restait que moi, Alphonse, ma
grand-mère et mon oncle Innocent qui s'était caché chez Zacharie
(petit frère de Tanassie).


Ma grand-mère nous disait « au lieu d`être coupé par la machette,
allons noyer dans le lac Kivu.Nous réfusions,nous ne pouvons pas nous
suicider alors que Dieu ne l'accepte pas.

Tanassie et Zacharie ont cherché une pirogue pour nous transporter moi
et mon oncle au Zaire (R.D.Congo). En chemin, nous avons rencontré avec
un groupe des Interahamwe. C'était pendant la nuit à peu près 21 h 00.

Les Interahamwe ont courri derrière de nous et j'ai séparé avec mon
oncle. Je ne savait pas le chemin qui mène jusqu'à l'endroit où était
la pirogue. Je ne savait pas où mon oncle a passé,alors j'ai decidé de
faire un retour chez Enos notre ami.

Depuis ce jour je me sépara avec ma grand-mére et Alphonse. Mon oncle
est parti seul au Congo-Kinshasa (le 25 Avril).

Au mois de Juin les Soldats Français se melaient dans les habitants
Hutus pour chercher les Tutsi cachés, afin de les rassembler dans les
camps de Bisesero. Ils viennent avec Gaspard un réscapé qui était au
camp, pour leur montrer où se cachait ma grand-mère et Alphonse. Ils
les conduisirent au camp, et deux jours après aidait par Enos jusqu'aux
camions des Fransais étaient et ils me portaient au camp de Bisesero.

C'est ce que que je peux dire en peu de mots de ma vie au cours du
Génocide de 1994 Avril.

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