Fiche du document numéro 3617

Num
3617
Date
Vendredi 1er juillet 1994
Amj
Hms
20:00:00
Auteur
Taille
11128158
Surtitre
Journal de 20 heures [2:25]
Titre
Marin Gillier : « Nous sommes allés [à Bisesero] et nous y avons trouvé des centaines de cadavres, certains anciens, d'autres beaucoup plus récents »
Soustitre
Pour la première fois, des soldats français ont sauvé des guerriers tutsi dans la zone des combats.
Nom cité
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Nom cité
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Mot-clé
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Résumé
- A first false note about the French operation in Rwanda: the special rapporteur of the UN Commission on Human Rights, who is an Ivorian, describes the French presence in Rwanda as "political intervention" and "which doesn't necessarily help matters," he says. "France would rather be interested, he continues, "in including itself in a neutral force".

- On the ground for the first time, French soldiers rescued Tutsi warriors in the combat zone.

- They sing to the Lord for saving them. They sing for all those who could not escape the massacre. For two and a half months, these Tutsi had been holed up in the mountains.

- Last night [June 30], hope arrived with the French soldiers. For more than three hours, six helicopters evacuated the most seriously injured among them, a hundred. In the early morning, one last little girl is taken away. A little further on, a doctor provides care and comfort to others, trying to appease everything their eyes have seen, everything the soldiers have discovered.

- Marin Gillier: "We went into the small valley that goes to the northeast of this position. And we found hundreds of corpses there, some old, others much more recent".

- First aid is done with the means at hand, enough to bring smiles back to the faces of the children, relief to the older ones. Éric Nzabihimana: "As soon as they arrived, we hoped to live again. Now, we would like to stay here and be protected here, instead of being moved to another corner".

- Jacques Rosier: "For the moment, there's no question of us leaving. And if I leave, I'll have a replacement. That's obvious. People won't be abandoned here".

- On the mountain overlooking this new camp, armed Hutu. They observe. Yesterday [June 30], the French soldiers vigorously pushed them back. A high-risk intervention. All Operation Turquoise soldiers are deployed in the Hutu government zone.
Source
Fonds d'archives
INA
Commentaire
The 20 o'clock news of France 2 of July 1, 1994 is visible in its entirety here: https://www.youtube.com/watch?v=WjXLDSY9g5Q
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Daniel Bilalian :] Une première fausse note à propos de l'opération française au Rwanda : le rapporteur spécial de la commission des droits de l'Homme de l'ONU -- qui est un ivoirien -- qualifie d'"intervention politique", euh, la présence française au Rwanda et "qui n'arrange pas forcément les choses" dit-il. "La France aurait plutôt intérêt, poursuit-il, "à s'inclure dans une force neutre".

Sur le terrain, euh, pour la première fois, des soldats français ont sauvé des guerriers tutsi dans la zone des combats. Reportage Philippe Boisserie, Éric Maizy.

[Philippe Boisserie :] Ils chantent le Seigneur de les avoir sauvés [on voit des Rwandais rescapés en train de chanter]. Ils chantent pour tous ceux qui n'ont pu échapper au massacre. Depuis deux mois et demi, ces Tutsi se terraient dans la montagne [on voit une lance qui dépasse des têtes].

Hier soir [30 juin], l'espoir est arrivé avec les militaires français. Pendant plus de trois heures, six hélicoptères ont évacué les plus gravement blessés d'entre eux, une centaine.

Au petit matin, une dernière petite fille est emmenée [on la voit perfusée sur un brancard une couverture de survie sur elle]. Un peu plus loin, un médecin prodigue soins et réconfort aux autres [on voit un médecin, lieutenant-colonel, lunettes et cheveux grisonnants dire à un enfant : "Encore !". L'enfant tousse, il a la poitrine bandée], pour tenter d'apaiser tout ce que leurs yeux ont pu voir, tout ce que les militaires ont découvert [on voit des rescapés assis sur le bord du chemin, certains ont le visage et les membres bandés].

["Cap. de Frégate M. Gillier" [trois jeeps sont rangées sur le côté du chemin ; on aperçoit des rescapés tutsi dans le fond] : - "Nous sommes allés dans… le petit vallon qui part, euh, au nord-est de cette position. Et nous y avons trouvé, euh…, des centaines de cadavres". Philippe Boisserie : - "Qui venaient d'être massacrés ?". Marin Gillier : - "Certains anciens, d'autres beaucoup plus récents".]

Les premiers secours se font avec les moyens du bord [un nourrisson est nourri avec du lait dans un gant de caoutchouc], assez pour faire réapparaître des sourires sur les visages des enfants, du soulagement chez les plus grands.

[Un rescapé [il s'agit d'Éric Nzabihimana] : - "Dès qu'ils sont arrivés, nous avons espéré revivre". Philippe Boisserie : - "Et maintenant qu'est-ce que vous allez faire ?". Éric Nzabihimana : - "Nous souhaiterions aussi rester ici et être protégés ici, au lieu d'être déplacés dans un autre coin".

"Colonel Jacques Rozier" [Rosier] parlant depuis la porte de son hélicoptère Puma [on aperçoit Hogard derrière lui] : "Pour le moment, il n'est pas question qu'on parte. Et si moi je pars, euh…, j'aurai une relève. Ça c'est…, c'est…, c'est…, c'est évident. Ils, euh…, les gens ne seront pas abandonnés ici".]

Sur la montagne surplombant ce nouveau camp, des Hutu en armes. Ils observent [on aperçoit des silhouettes dans la brume]. Hier [30 juin], les militaires français les ont vigoureusement repoussés. Une interposition à haut risque. Tous les soldats de l'opération Turquoise sont déployés dans la zone gouvernementale hutu [on voit un hélicoptère Puma en train de se poser tandis que les rescapés se recroquevillent].

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