Fiche du document numéro 3589

Num
3589
Date
Jeudi 18 août 1994
Amj
Hms
13:00:00
Auteur
Taille
8072377
Surtitre
Journal de 13 heures [2:25]
Titre
À Gikongoro ce matin, le colonel de Stabenrath passe le bâton blanc de commandement à son homologue ghanéen
Soustitre
Les militaires sont satisfaits : ils estiment la population confiante puisqu'elle ne quitte pas massivement la zone.
Lieu cité
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Résumé
- It is officially Sunday evening [August 21] at midnight that all the French soldiers of Operation Turquoise must have left Rwanda.

- Last review of the troops in Gikongoro this morning, on the border of the French zone. Colonel Stabenrath hands the white baton of command to his Ghanaian counterpart. At that moment, and very officially, the French mission in this region came to an end. The soldiers are satisfied: they consider the population confident since it does not leave the area en masse.

- However, this very morning, as the handover of power is taking place, "30,000 people are on their way across the French zone", said the ICRC. "Only 11,000 have crossed the border", answer the military. Anyway, they are not panicking: we are far from the terrible exodus from Goma. Lieutenant-Colonel Eric de Stabenrath, "Commander of the Gikongoro Group": "We are noticing returns to the area. So the balance is not that negative at the moment".

- The French are leaving the region, leaving a population full of uncertainties, trapped between the fear of Zaire, its camps and its epidemics. And the fear of return, retaliation and revenge. And also the fear, in this area, after the departure of the French, of no longer being protected.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Thomas Hugues :] C'est officiellement dimanche soir [21 août] à minuit que tous les soldats français de l'opération Turquoise devront avoir quitté le Rwanda. Un départ qui se fait progressivement avec déjà [inaudible] passation de pouvoir entre les Français et les troupes africaines de l'ONU. Une relève qui fait peur aux réfugiés rwandais. Voyez ce reportage de Nellie Pons et Mathieu Dupont.

[Nellie Pons :] Dernière revue des troupes à Gikongoro ce matin [un soldat ghanéen joue du clairon puis on voit notamment le lieutenant-colonel Éric de Stabenrath passer en revue ses troupes], au cœur du Rwanda, à la frontière de la zone française [une incrustation "Girongoro [Gikongoro], Rwanda" s'affiche à l'écran]. Le colonel Stabenrath passe le bâton blanc de commandement à son homologue ghanéen. À cet instant, et très officiellement, la mission des Français dans cette région prend fin. Les militaires sont satisfaits : ils estiment la population confiante puisqu'elle ne quitte pas massivement la zone.

Pourtant, ce matin même, alors que se déroule la passation de pouvoir, 8 000 Rwan… [inaudible] poussant leurs troupeaux. Des enfants pieds nus quittent Gikongoro. "30 000 personnes sont en route dans toute la zone française", dit le CICR. "Seules 11 000 ont passé la frontière", répondent les militaires. Quoi qu'il en soit, ils ne s'affolent pas : on est loin du terrible exode de Goma [diffusion d'images de gens marchant sur les routes].

[Lieutenant-colonel Éric de Stabenrath, "Commandant du Groupement de Girongoro [Gikongoro]" : "Nous notons également des retours dans la zone. Donc, euh…, une fois que les [inaudible] viennent et la balance n'est pas si négative que ça à l'heure actuelle".]

Difficile d'appréhender les mouvements de cette population après le départ des Français. Une population qui ne sait où chercher la sécurité. [Inaudible] vie et la mort sont en jeu, la rumeur est tenace.

[Un Rwandais âgé, qui s'exprime de dos à la caméra : "On sait bien que il y a… des soldats du FPR qui arrivent sur la frontière… de la zone humanitaire, qui essaient de dérober les gens, de les égorger, de les tuer".

Un jeune Rwandais : "Je suis prêt de…, à rentrer. Mais à condition que le FPR, euh…, rentre ses soldats dans les casernes".]

[Isabelle Baillancourt, face caméra au milieu d'un village de Gikongoro : "Les Français quittent la région en laissant une population pleine d'incertitudes, coincée entre la peur du Zaïre, de ses camps et de ses épidémies. La peur du retour, des représailles et de la vengeance. Et la peur ici, dans cette zone, après le départ des Français, de ne plus être protégé".]

[Thomas Hugues :] Toujours à propos du Rwanda, Médecins du monde lance un appel : l'association a besoin en urgence de personnels médical, notamment des pédiatres, prêts à partir dès lun… [inaudible] long de la frontière zaïroise.

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