Fiche du document numéro 3582

Num
3582
Date
Mardi 9 août 1994
Amj
Hms
21:00:00
Taille
10123461
Surtitre
Journal de 21 heures [3:17]
Titre
Au Rwanda tensions politiques, malnutrition et pillages se manifestent dans la Zone humanitaire sûre
Soustitre
Le retrait progressif des soldats de l'opération Turquoise provoque la fuite d'une partie de la population.
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Lieu cité
Lieu cité
Mot-clé
Mot-clé
Mot-clé
ZHS
Mot-clé
Résumé
- In Rwanda political tensions, malnutrition and looting are manifested in the Safe Humanitarian Zone. Paris had to specify that the troops present were ready to facilitate the arrival of members of the new Rwandan government. But on the other hand, the gradual withdrawal of the soldiers of Operation Turquoise causes the flight of part of the population. And all this is done in deplorable sanitary conditions.

- The French soldiers cannot believe their eyes: they discover a battlefield. A few hours earlier, it was still the only dispensary in the region. In Gikongoro, the border of the French sanctuary, insecurity is increasing as Operation Turquoise is almost coming to an end. South-West Rwanda is under tension.

- The stability that the French soldiers were able to impose for several weeks is disappearing. The humanitarian zone could become a powder keg.

- Abuses committed by uncontrolled elements or revenge by the men of the new power, no one knows exactly. One thing is certain: Kigali does not give enough assurances to the refugees. And the Gikongoro hospital has been receiving wounded for several days. This man, who was trying to return to Kigali, was shot and wounded. According to him, by the RPF.

- Six kilometers from the RPF positions, the situation therefore remains very uncertain, even worrying. No one can at present know whether a second exodus to Zaire will occur.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Dominique Bromberger :] Au Rwanda tensions politiques, malnutrition et pillages se manifestent dans la zone humanitaire [inaudible]. Paris a dû préciser que les troupes présentes étaient prêtes à faciliter la venue, euh, de membres du nouveau gouvernement rwandais. Mais, d'un autre côté, le retrait progressif des soldats de l'opération Turquoise provoque la fuite d'une partie de la population. Et tout cela se fait dans des conditions sanitaires déplorables, comme ont pu le constater nos envoyés spéciaux Isabelle Baillancourt et Gilles Hémart.

[Isabelle Baillancourt :] Les militaires français n'en croient pas leurs yeux [une incrustation "Gikongoro, Rwanda" s'affiche à l'écran] : ils découvrent avec nous un champ de bataille. Quelques heures auparavant, c'était encore l'unique dispensaire de la région [on voit des soldats français circuler dans le dispensaire totalement ravagé]. À Gikongoro, frontière du sanctuaire français, l'insécurité s'accroît alors que l'opération Turquoise touche presqu'à sa fin. Le Sud-Ouest du Rwanda est sous tension.

[Capitaine [Éric] Bucquet, "Armée Française" : "Je pense pour l'instant que ce sont vraiment des…, des bandes de pillards qui, euh…, qui profitent du…, de la relève et du début de la relève pour commencer à…, pour se relancer dans des exactions. Mais, euh…, je pense pas que ce soit organisé".

Un autre soldat français : "Résultat : il y a pas mal de gens qui vont crever à cause de ça. Tout ça pour des…, tout ça pour des paysans qui vont partir vers Cyangugu avec, euh… [rire], avec tout et n'importe quoi qui pourront même pas le monnayer. C'est…, c'est absurde. Absurde".]

Difficile de faire le tri entre affirmation des uns et accusation des autres. Seul témoin, cet homme qui a choisi d'être amnésique sur l'identité des pilleurs.

[Le témoin : "Les pillages ce ne sont pas les paysans. Les pillages, ce sont les responsables".]

Par milliers les réfugiés hutu s'accrochent encore aux collines. Cyanika, 70 000 personnes qui [inaudible] l'eucalyptus séché. La stabilité que les soldats français ont su imposer plusieurs semaines disparaît. La zone humanitaire pourrait devenir une poudrière. Les signes de crispation resurgissent et personne ne [inaudible] son inquiétude.

[Marie-Pierre Gomez, "A.I.C.F. (Action Internationale contre la Faim)" : "Il y aurait des rumeurs comme quoi des familles rentrent dans la zone FPR. Et ces familles seraient assassinées".]

Exactions commises par des éléments incontrôlés ou vengeance des hommes du nouveau pouvoir ? Nul ne sait exactement. Une certitude : Kigali ne donne pas assez d'assurances aux réfugiés. Et l'hôpital de Gikongoro accueille depuis plusieurs jours des blessés [on voit des gens blessés sur des lits d'hôpital, dont un enfant qui a la jambe bandée]. Cet homme, qui tentait de rentrer à Kigali, a été blessé par balle. Selon lui, par le FPR [l'homme porte un pansement à l'épaule droite].

[Docteur Twagiramunga, "Directeur de l'hôpital" : "L'insécurité, vraiment dans cette zone, est notoire. Alors c'est une insécurité qui est accusée [sic], euh…, en plus par la faim".]

[De Gikongoro Isabelle Baillancourt, face caméra, devant deux jeeps de l'armée française : "À six kilomètres des positions du FPR, la situation reste donc très incertaine, même inquiétante. Nul ne peut à l'heure actuelle savoir si un deuxième exode vers le Zaïre se produira".]

Haut

fgtquery v.1.9, 9 février 2024