Fiche du document numéro 3548

Num
3548
Date
Mercredi 20 juillet 1994
Amj
Hms
13:00:00
Taille
9370354
Sur titre
Journal de 13 heures [2:13]
Titre
À Munigi la situation des dizaines de milliers de réfugiés est devenue dramatique
Sous titre
C'est un désastre humanitaire sans précédent qui s'annonce dans les jours et même dans les heures qui viennent.
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
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MSF
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Résumé
- In Rwanda, hundreds of thousands of refugees have been piling up for days in the city of Goma, on the border between Rwanda and Zaire. To help them, humanitarian organizations are setting up urgently. They are a little outdated it must be said, because every day dozens if not hundreds of refugees die of hunger, thirst and disease.

- On the road from Goma to the camp located further north, there is an uninterrupted flow of water carriers. You have to do at least 10 kilometers to find it despite the heat and fatigue, despite the hunger. Every day the dead on the side of the road are more numerous. Some are not even covered. But the walkers continue like automatons.

- The Doctors Without Borders car carries medicines and water. On board, Doctor Yves Coppieters went to the Munigi camp to take samples because we fear cholera. Doctor Yves Coppieters: "We are in an endemic region of cholera, in addition in the dry season. So we strongly suspect this disease which would be a disaster in this type of camp, with such promiscuity".

- In Munigi the situation of tens of thousands of refugees has become dramatic. Between the dead, the dying, the sick with dehydration, dysentery, starvation, the doctors and nurses of the dispensary are overwhelmed. The line is endless, the weakest are on the ground. Without water and in the state of exhaustion in which these families find themselves, it is an unprecedented humanitarian disaster that looms in the days and even in the hours to come.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Thomas Hugues :] Au Rwanda des centaines de milliers de réfugiés s'entassent depuis des jours dans la ville de Goma, à la frontière entre le Rwanda et le Zaïre. Pour leur venir en aide, des organisations humanitaires s'installent dans l'urgence. Elles sont un petit peu dépassées il faut dire, car chaque jour des dizaines voire des centaines de réfugiés meurent de faim, de soif et de maladie. Isabelle Marque et Gérard Ramirez sont à Goma. Ils ont suivi ce matin un groupe de Médecins sans frontières.

[Isabelle Marque :] Sur la route qui va de Goma au camp situé plus au nord, c'est un flot ininterrompu de porteurs d'eau. Il faut faire 10 kilomètres au moins pour en trouver malgré la chaleur et la fatigue, malgré la faim. Chaque jour les morts sur le bord de la route sont plus nombreux [on voit une dizaine de corps emmitouflés dans des sacs en paille]. Certains ne sont même pas recouverts [on voit un cadavre gisant dans l'herbe ; il porte une tenue militaire]. Mais les marcheurs continuent comme des automates.

La voiture de Médecins sans frontières se fraye un chemin. Elle transporte des médicaments et de l'eau. À son bord, le docteur Yves Coppieters se rend au camp de Munigi pour faire des prélèvements car on craint le choléra.

[Docteur Yves Coppieters, "Médecins Sans Frontières" : "On nous a appris une vingtaine de cas de diarrhées et vomissements avec forte déshydratation. Alors…, nous sommes dans une région endémique de choléra, en plus en saison sèche. Donc on suspecte fortement, euh, cette maladie qui serait une catastrophe dans ce type de camp, euh, avec une telle promiscuité".]

À Munigi la situation des dizaines de milliers de réfugiés est devenue dramatique. Entre les morts, les mourants, les malades atteints de déshydratation, de dysenterie, de famine, les médecins et les infirmiers du dispensaire sont débordés [on voit le docteur Coppieters se frayer un chemin entre les réfugiés pour atteindre une tente médicale]. La file est interminable [on voit des enfants très amaigris et affaiblis dans les bras de leur mère], les plus faibles sont à même le sol [deux adultes gisent sur le sol]. Le docteur Coppieters a fait son prélèvement mais quel que soit le résultat du test, son verdict est lourd.

[Docteur Yves Coppieters : "La situation est catastrophique dans les tentes. Euh…, il y a des dizaines et des dizaines de gens très déshydratés. Donc, euh…, avec une très forte diarrhée. Alors…, si on n'amène pas de l'eau, euh…, de l'eau, euh…, très rapidement, ça va être la catastrophe, hein. Il y a déjà, euh…, quelques morts, là, sous la tente. Il faut évacuer ces morts. Il faut, euh…, prendre en soin ces gens, amener de l'eau".]

Mais le problème, c'est que les organisations humanitaires sont complètement dépassées par l'ampleur de ce drame.

[De Goma (Zaïre), Isabelle Marque, face caméra, au milieu des réfugiés : "Cela ne fait aucun doute, sans eau et dans l'état d'épuisement où se trouvent ces familles, c'est un désastre humanitaire sans précédent qui s'annonce dans les jours et même dans les heures qui viennent".]

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024