Fiche du document numéro 3529

Num
3529
Date
Vendredi 8 juillet 1994
Amj
Hms
13:00:00
Auteur
Auteur
Taille
9708351
Surtitre
Journal de 13 heures [3:13]
Titre
Des forces du FPR ont violé la zone de sécurité et ont commencé à attaquer la population civile à Birambo
Soustitre
Il ne reste plus que quelques éléments français pour protéger la population terrorisée.
Nom cité
Nom cité
Lieu cité
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Mot-clé
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ZHS
Résumé
- First serious incident this morning in Rwanda: in Birambo Patriotic Front forces violated the security zone supposed to be protected by the French army in the southwest of the country.

- In Birambo the RPF soldiers crossed the security zone. They spent the night there, and this morning began to attack the civilian population. According to witnesses, the RPF beat peasants to death. As for the Rwandan government forces, they fled this region very quickly, as did the Rwandan gendarmes. So there are only a few French elements left to protect the terrorized civilian population.

- Thousands of people fled the city and the region on foot, without taking anything with them. So far, the French army has not responded but is on the alert. This is the most serious incident since the start of Operation Turquoise.

- This morning Foreign Minister Alain Juppé also spoke of the catastrophic situation of the refugees. According to him, it would take 500 tonnes of food per day.

- In Kigali the city has been in the hands of the forces of the Rwandan Patriotic Front for three days. The RPF men took up positions at all the crossroads. After the military conquest of the capital, the rebels want to seduce the population and show that they are capable of governing. After the maquis and four years of fighting, they reunite with relatives and friends.

- Their priority today: to bring together all the inhabitants in places they can control. They want to avoid slippage. Civilians readily comply with the new rules. In Saint-André, there are several thousand, Tutsi and Hutu, living side by side. Families can go out from time to time to their homes to get food and some clothes.

- The game is not going to be easy: food is lacking, the water is polluted and diseases are proliferating. Nurses organized a dispensary. They distribute the rare drugs they have in their possession.

- With the end of the fighting, the UN was able to resume its food distributions. The peacekeepers, few in number, are doing their best but they lack the means. The trucks are half full.

- Four regroupment camps have been set up in Kigali. No one can say how long this situation will last. Now is the time for improvisation. The RPF wants to demonstrate that it too can ensure the safety of civilians.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Jean-Pierre Pernaut :] Premier incident sérieux ce matin au Rwanda : des forces du Front patriotique du refus [sic] ont violé la zone de sécurité censée être protégée par l'armée française dans le Sud-Ouest du pays. C'est à Birambo, où se trouve notre envoyée spéciale Nahida Nakad. Écoutez son témoignage.

[Nahida Nakad [par téléphone] : "Nous sommes actuellement à Birambo [une carte du Rwanda s'affiche à l'écran et montre les villes de Kigali et de Kibuye ; une incrustation "Birambo, Rwanda" s'affiche à l'écran]. Nous voyons les positions prises par le FPR ce matin à 700 mètres d'un groupe de soldats français qui assistaient à l'avancée des rebelles. Le FPR a bien franchi la zone de sécurité. Ils y ont passé la nuit et, ce matin, ont commencé à attaquer la population civile. Des témoins nous ont dit que le FPR a battu des paysans à mort. Nous avons vu un rescapé gravement blessé. Quant aux forces gouvernementales rwandaises, elles ont fui très rapidement cette région, tout comme les gendarmes rwandais. Il ne reste donc plus que les quelques éléments français pour protéger la population civile terrorisée. Nous avons vu des milliers de gens fuir la ville et fuir cette région à pied, sans rien emporter avec eux. Jusqu'à présent, l'armée française n'a pas riposté mais est sur le qui-vive. C'est l'incident le plus grave depuis le déclenchement de l'opération Turquoise".]

[Jean-Pierre Pernaut :] Ouais, ce matin le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé parlait aussi de la situation des réfog…, des réfugiés. Selon Alain Juppé, euh…, cette situation est catastrophique. Il faudrait 500 tonnes de vivres par jour.

Et puis à Kigali -- la capitale du Rwanda -- vous savez que depuis trois jours cette ville est aux mains des forces du Front patrié…otique, euh, rwandais. Sur place à Kigali, reportage Patricia Allémonière et David Cosset.

[Patricia Allémonière :] Les hommes du FPR ont pris position à tous les carrefours [on voit un camion bondé de militaires du FPR à une barrière]. Après la conquête militaire de la capitale, les rebelles veulent séduire la population et montrer qu'ils sont capables de gouverner [on voit des véhicules du FPR sillonner les rues de la capitale]. Après le maquis et quatre ans de combat, ils retrouvent des parents et amis [on voit un soldat du FPR saluer une femme et deux religieuses].

Leur priorité aujourd'hui : regrouper tous les habitants dans des lieux qu'ils peuvent contrôler. Ils veulent éviter les dérapages. Les civils se plient volontiers aux nouvelles règles. Ici à Saint-André, ils sont plusieurs milliers, Tutsi comme Hutu, à vivre côte à côte [on voit des images du camp de regroupement situé dans le collège Saint-André avec des soldats du FPR en train de marcher au milieu des réfugiés]. Les familles peuvent sortir de temps en temps pour aller dans leurs maisons chercher de la nourriture et quelques habits.

La partie ne va pas être facile : la nourriture manque, l'eau est polluée et les maladies prolifèrent. Des volontaires -- des infirmiers -- ont organisé un dispensaire. Ils distribuent les rares médicaments qu'ils ont en leur possession.

[Rugamba Miradoi [Miradoli], "Assistant médical" : "Y'a trop de diarrhées ou… des gens malnutris. Euh…, ce…, les problèmes de médecine générale".]

Avec la fin des combats, l'ONU a pu reprendre ses distributions de nourriture [on voit un camion blanc de l'ONU entrer dans le collège Saint-André]. Les Casques bleus, peu nombreux, font de leur mieux mais ils manquent de moyens. Les camions sont à moitié pleins.

[Patricia Allémonière, face caméra, devant le collège Saint-André : "Quatre camps de regroupement ont été installés dans Kigali. Personne ne peut dire combien de temps cette situation va durer. L'heure est à l'improvisation. Le FPR veut démontrer qu'il peut, lui aussi, assurer la sécurité des civils".]

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