Fiche du document numéro 3517

Num
3517
Date
Vendredi 1er juillet 1994
Amj
Hms
13:00:00
Auteur
Taille
7213483
Surtitre
Journal de 13 heures [2:26]
Titre
Des centaines de Tutsi blessés et affamés ont été retrouvés par les soldats de l'opération Turquoise dans le Sud-Ouest du Rwanda
Soustitre
C'est un génocide, il n'y a pas d'autres mots pour décrire ce qui s'est passé au Rwanda.
Nom cité
Lieu cité
Mot-clé
Mot-clé
Mot-clé
Résumé
- Hundreds of wounded and starving Tutsi were found by the soldiers of Operation Turquoise in southwestern Rwanda. Real living dead who had been hiding for weeks. Real living dead who had been hiding for weeks. Hundreds of men, women and children, almost all seriously injured, sometimes excruciatingly mutilated.

- Yesterday [June 30] at 6.30 p.m., 94 wounded aboard helicopters landed at Goma airport. Army surgeons have operated on them much of the night and continue to do so, without interruption.

- This morning, the wounded, still in a state of shock, hardly dare to speak. Many have lost their entire families. These Tutsis tell us that they were hidden in the forest, piled up in holes that they had dug themselves. When they went out at night to get food, the Rwandan soldiers attacked them.

- They learned that the French army was in the region, regrouped. Yesterday [June 30], they met them. Since French soldiers entered Rwanda, Tutsi say the massacres have stopped.

- It's genocide, there are no other words to describe what happened in Rwanda. There are certainly a lot of Tutsi hiding in the forest. This morning, a hundred French soldiers set out to find them, we hope they will arrive in time to save them.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Jean-Pierre Pernaut :] À l'étranger, euh…, l'horreur : des centaines de Tutsi blessés et affamés retrouvés par les soldats de l'opération Turquoise au Rwanda. De véritables morts-vivants découverts dans le Sud-Ouest du Rwanda. Il se cachaient depuis des semaines. Des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants presque tous grièvement blessés, parfois atrocement mutilés. Sur place Nahida Nakad, Sébastien Renouil et Gilles Hémart.

[Nahida Nakad :] L'aéroport de Goma, hier [30 juin] à 18 h 30. À bord des hélicoptères, 94 blessés par balles, par machettes [des militaires français débarquent des hélicoptères des rescapés tutsi]. Des enfants horriblement mutilés. Ce sont les rescapés des massacres des trois derniers mois. Nous évitons de vous montrer les images les plus terribles [on voit des médecins militaires refaire le bandage d'un homme et d'un enfant]. Les chirurgiens de l'armée ont opéré une grande partie de la nuit et continuent à le faire, sans interruption [les rescapés sont installés sous des tentes militaires et se font examiner].

Ce matin, les blessés toujours en état de choc osent à peine parler. Beaucoup ont perdu toute leur famille [une étiquette sur laquelle se trouve écrit "E6" est collée sur le front d'un rescapé ; on entend un Français crier : "E6 il est là !"].

[Un rescapé qui porte une moustache [il s'agit de Benjamin Muhire] : - "Nous étions… de 20, 21 [sic]. Mais, jusqu'à aujourd'hui, c'est moi, comme ça". Question de Nahida Nakad : - "Vous êtes seul maintenant ?". Réponse du rescapé : - "Seul maintenant, moi".

Un autre rescapé, plus jeune : "Dans ma famille, nous sommes…, nous étions 12. Et il reste moi, seulement".]

Alphonsine, 10 ans, est blessée par balles [on la voit, la jambe droite bandée]. Sa mère a été tuée. Les Tutsi nous racontent qu'ils étaient cachés dans la forêt, entassés dans des trous qu'ils avaient creusé eux-mêmes. Quand ils sortaient la nuit pour chercher à manger, les soldats rwandais les attaquaient [on voit plusieurs rescapés installés sous une tente militaire et emmitouflés dans des couvertures de survie].

Ils ont appris que l'armée française était dans la région, se sont regroupés. Hier [30 juin], ils ont été à leur rencontre [on reconnaît François Ndayisaba, visage bandé avec une casquette].

Depuis que les soldats français sont entrés au Rwanda, les Tutsi disent que les massacres ont cessé [un blindé de l'armée française marquée d'une croix rouge passe devant la caméra].

[Depuis Goma Nahida Nakad, face caméra, devant une tente militaire : "C'est un génocide, il n'y a pas d'autres mots pour décrire ce qui s'est passé au Rwanda. Il reste certainement beaucoup de Tutsi cachés dans la forêt. Ce matin, une centaine de soldats français sont partis à leur recherche. Ici on espère qu'ils arriveront à temps pour les sauver".]

Haut

fgtquery v.1.9, 9 février 2024