Fiche du document numéro 3491

Num
3491
Date
Samedi 18 juin 1994
Amj
Hms
13:00:00
Taille
9078164
Surtitre
Journal de 13 heures [3:01]
Titre
François Mitterrand à l'UNESCO : « Faut-il que des hommes, des femmes, des enfants meurent en direct, devant des caméras de télévision, pour que la communauté internationale s'émeuve ? »
Soustitre
Le président de Médecins du monde a jugé que les Français n'étaient pas les mieux placés pour envoyer des soldats sur place.
Nom cité
Lieu cité
Mot-clé
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Résumé
- In Kigali, heavy fighting with heavy weapons resumed this morning.

- France wishes to send a humanitarian intervention force there and would like to consult the United Nations Security Council for this. This strictly humanitarian intervention in Rwanda, to put an end to the massacres and the exodus, would first require the dispatch of 2,000 professional soldiers. First hypothesis: the contingent under UN mandate is taken from the intervention troops from the metropolis. Second hypothesis: we call on the French contingent based in the Central African Republic. It would transit through Zaire, which declared itself ready to get involved to put an end to the genocide in Rwanda. Finally, another conceivable scenario, men of the multinational force in Somalia are sent to Rwanda. A logistically inexpensive redeployment with the added advantage of involving African countries in this intervention because for the moment only France and Italy have committed to providing troops.

- The United Nations mission attempted to evacuate several thousand civilians who are still stranded in the capital. A peacekeeper was killed yesterday [June 17] north of Kigali.

- This morning Edouard Balladur received the president of Médecins du monde, who judged that the French were not in the best position to send soldiers there, in Rwanda, given the role played by Paris with the Rwandan government in the past.

- François Mitterrand chaired this morning a conference on development at UNESCO. The Head of State pleaded for a new world order and a real mobilization in favor of the Third World. François Mitterrand: "Should men, women and children die live, in front of television cameras, for the international community to be moved? These images provoke belated reactions and capricious requests. breakup of the world, it is necessary to stem the marginalization of poor countries! To give them the means to control their destiny ".
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Claire Chazal :] La situation au Rwanda mobilise les autorités françaises. À Kigali de violents combats à l'arme lourde ont repris ce matin. La mission des Nations unies a tenté de procéder à l'évacuation de plusieurs milliers de civils qui sont toujours bloqués dans la capitale.

La France, vous le savez, souhaite envoyer sur place une force d'interposition à but humanitaire et voudrait pour cela consulter le Conseil de sécurité des Nations unies. Quelles sont ses possibilités d'intervention ? Des éléments de réponse avec Arnaud Lapeyre.

[Arnaud Lapeyre :] Cette intervention au Rwanda strictement humanitaire, pour faire cesser les massacres et l'exode, exigerait d'abord l'envoi de 2 000 soldats professionnels [diffusion d'images d'archives de réfugiés].

Première hypothèse : le contingent sous mandat de l'ONU est prélevé sur les troupes d'intervention à partir de la métropole [diffusion d'images d'archives montrant des soldats français au béret noir]. Deuxième hypothèse : on fait appel au contingent français basé en Centrafrique. Il transiterait par le Zaïre qui s'est déclaré prêt à s'impliquer pour que cesse le génocide au Rwanda [diffusion d'une carte de la région des Grands lacs montrant des soldats français partir de la République centrafricaine en direction du Rwanda].

Enfin, autre scénario envisageable, des hommes de la force multinationale en Somalie sont envoyés au Rwanda. Des pays africains comme le Ghana et le Zimbabwe pourraient participer à l'opération. Un redéploiement peu coûteux sur le plan logistique compte tenu des distances [diffusion d'une carte de la région avec le nom des pays concernés surlignés : Centrafrique, Zaïre, Somalie et Rwanda]. Avec en plus un avantage : associer des pays d'Afrique à cette intervention car pour l'instant seules la France et l'Italie se sont engagées à fournir des troupes [diffusion d'images d'archives montrant des soldats de l'ONU].

Différents plans d'intervention alors qu'un Casque bleu a été tué hier [17 juin] au nord de Kigali [on le voit sortir d'un bâtiment sur une civière, entouré de nombreux Casques bleus]. En principe cette présence onusienne devrait être renforcée dans deux mois. Mais les combats et le chaos au Rwanda laissent supposer que toute intervention, même humanitaire, comporte un risque avec des implications politiques inévitables.

[Claire Chazal :] Et ce matin Edouard Balladur a reçu le président de Médecins du monde, qui a jugé que les Français n'étaient pas les mieux placés pour envoyer des soldats sur place, au Rwanda, compte tenu du rôle joué par Paris auprès du gouvernement rwandais dans le passé.

François Mitterrand présidait ce matin un colloque sur le développement à l'UNESCO. Le chef de l'État a plaidé pour un nouvel ordre mondial et une véritable mobilisation en faveur du tiers-monde. Nous l'écoutons.

[François Mitterrand : "Faut-il que des hommes, des femmes, des enfants meurent en direct, devant des caméras de télévision, pour que la communauté internationale s'émeuve ? Si ces images réveillent des solidarités, c'est bien ! Mais elles provoquent des réactions tardives et des sollicitudes capricieuses. Face à l'éclatement du monde, il convient d'endiguer la marginalisation des pays pauvres ! De leur donner les moyens de maîtriser leur destin".]

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024