Fiche du document numéro 33737

Num
33737
Date
Vendredi 26 avril 1991
Amj
Taille
5335330
Titre
Au Chef d'Etat-Major Gendarmerie Nationale. Objet : Visite du groupement de Gisenyi
Nom cité
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Lieu cité
Source
Fonds d'archives
Type
Document militaire
Langue
FR
Citation
REPUBLIQUE RWANDAISE le 26/04/1991
GENDARMERIE NATIONALE
ETAT MAJOR

Au Chef d'Etat-Major Gendarmerie Nationale.

OBJET : Visite du groupement de Gisenyi.
Ref : N.d.S. n° 357/93.3.1/EM Gd du 10.04.1991.

Le 24 avril 1991, le Lt Cl RUELLE et le Major ROBARDEY,
conseillers techniques auprès de l'Etat-Major de la Gendarmerie
Rwandaise, ont visité à Gisenyi le siège du groupement de
Gendarmerie de cette préfecture.

Reçu par le Capitaine BIZIMANA. commandant le groupement,
et après l'exposé de cet officier, ils ont visité la brigade de
Gisenyi ainsi que les positions de surveillance de la frontière
rwando-zairoise.

I° SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ORGANISATION DU GROUPEMENT

Créé le 26 septembre 1986, le groupement de Gisenyi est
compétent sur la totalité du territoire de la Préfecture du même
nom.

Placé sous les ordres du Cdt de secteur opérationnel il à reçu
pour missions

- la protection de nombreux points sensibles (3 banques, caisse
d'épargne, préfecture, télécommunication, brasserie Bralirwa.
centrales hydroélectriques, aérodrome, etc...) ;

- la surveillance de la frontière rwendo-zaïroize (45
kilométres sur terre et environ autant sur le lac) ;

- la recherche du renseignement

Les moyens disponibles pour ces missions sont les suivants :
Personnels : 200 dont 4 officiers, 1 adjudant et 10 sous-
officiers. (il est à noter que sur ces 200 personnels, 50 jeunes
recrues sont fraichement issues de l'EGENA après quelques semaines
de formation seulement et sont peu utilisables dans l'immédiat).

Vehicules : 2 véhicules dont 1 jeep pour le Cdt de Gpt,
aucun moyen nautique.



Armement collectif : 2 machines-gaz
Transmission : 2 postes TR PP 11

La simple comparaison entre l'énoncé des missions et celui des
moyens montre à l'évidence qu'il est illusoire de prétendre
surveiller 90 Kms de frontière dont la moitié sur terre et l'autre
sur les eaux sans véhicules (ou presque), sans moyens nautiques et
sans moyens de transmission. Ces difficultés sont encore accrues par
le fait que la totalité des effectifs est concentré sur Gisenyi
(pour des raisons évidentes de logistique et de commandement) et que
par conséquent le reste de la circonscription n'est pas surveillé ou
l'est insuffisamment.

Cette carence a été confirmée de façon tragique lors des
évènements de Kibilira (évalués à plus de 300 morts) qui auraient pu
être facilement évités par l'intervention opportune de quelques
gendarmes.

II* - EXECUTION DU SERVICE.

Les conditions matérielles particulièrement difficiles dans
lesquelles ce Groupement est placé n'a pas empêché ses personnels de
réagir de façon exemplaire.

21- Les missions itionnelles de la gendarmerie ont été
préservées, ne serait que de façon symbolique. et on peut
constater avec plaisir qu'il y a, à la brigade de Gisenyi, un OPJ
de permanence qui travaille et un service du fichier qui reste très
opérationnel.

Bien que le personnel de la brigade de sécurité routière soit
employé dans le domaine opérationnel, un embryon de service à été
préservé et les accidents de la route sont, au moins, constatés.

La brigade des recherches est restée trés active et le fait que
ses activités se soient tout naturellement tournées vers le
renseignement militaire ne nuit pas, bien au contraire, à son
efficacité.

22 - Les missions tactiques reçues du secteur opérationnel sont
elles aussi abordées avec intelligence et initiative ; le dispositif
souple adopté est en effet le seul moyen de rentabiliser au mieux un
effectif relativement modeste. Il mériterait d'être conforté par les
moyens de transport, d'appui et de transmission qui permetraient
d'assurer les quelques patrouilles indispensables le long de la
frontière et dans l'intérieur du pays.

En résumé le Cdt de Gpt, le Cdt de brigade et tout le personnel
qui continue à oeuvrer avec un effectif réduit au minimum pour
maintenir les activités essentielles de la gendarmerie doit non
seulement être félicité mais encore encouragé par le retour à la
brigade, par exemple, des 4 OPJ absents.

III - PROPOSITIONS.

L'organisation de ce groupement, concentré au chef lieu, sans
moyens de transport ni moyens de liaison, ne lui permet pas
d'assurer de façon convenable les missions reçues du Cdt de secteur
opérationnel non plus que les täches traditionnelies de PJ et de PA
sur la totalité du territoire placé sous sa responsabilité.

Il est urgent :

- de le doter de moyens de transports terrestres et nautiques
afin qu'il puisse affirmer sa présence, et donc celle de l'état, sur
tout le territoire qui lui est confié,

— de déconcentrer ses effectifs en créant des unités
subordonnées (par exemple une Cie à Kabaya et une brigade à
Kibilira).

Lt Cl RUELLE
Chef DMAT Gendarmerie.

copie à : Colonel, Chef de la Mission d'Assistance Militaire.

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