Fiche du document numéro 33520

Num
33520
Date
Mercredi 9 juin 2004
Amj
Taille
21957
Titre
La vraie-fausse boîte noire du Rwanda
Sous titre
L'enregistreur de vol, retrouvé en mars à l'ONU, n'est pas celui de l'avion d'Habyarimana.
Nom cité
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Mot-clé
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Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Ce n'est plus une boîte noire, c'est une boîte de Pandore. Le fameux enregistreur de vol, providentiellement retrouvé au mois de mars dans un placard de l'ONU, ne serait finalement pas celui du Falcon 50 du président rwandais Juvénal Habyarimana, abattu au-dessus de l'aéroport de Kigali le 6 avril 1994 au soir. Un attentat qui avait mis le feu aux poudres et servi de détonateur au génocide de 800 000 Tutsis et opposants hutus, entre avril et fin juin 1994.

L'ONU avait admis, le 11 mars, détenir cet objet après la publication d'un article du Monde selon lequel l'organisation aurait reçu la boîte noire de l'avion par l'intermédiaire de sa valise diplomatique, à la mi-mai 1994, à Nairobi. L'objet aurait été «oublié» dans un placard du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) par une bureaucratie peu soucieuse de son travail, selon les explications embarrassées du secrétaire général Kofi Annan... qui, à l'époque du génocide, dirigeait les opérations de maintien de la paix. Mais, selon les opposants au régime actuel du président rwandais Paul Kagame, un Tutsi anglophone arrivé au pouvoir en juillet 1994 à la tête du Front patriotique rwandais (FPR), la «disparition» de la boîte noire était présentée comme la preuve d'un complot de l'ONU visant à masquer le fait que l'auteur de l'attentat, qui a conduit à la mort de près de 1 million de personnes, des Tutsis en majorité, n'était autre que Kagame. Ce serait d'ailleurs la conclusion de l'enquête du juge Bruguière, dont le Monde citait des extraits.

Selon un responsable de l'ONU, l'enquête indépendante diligentée par les Nations unies a montré que la boîte ne provenait pas de l'appareil d'Habyarimana. En outre, elle «ne contenait aucune information utile à l'enquête sur le crash», a précisé ce responsable. Les experts qui ont pu écouter l'enregistrement ont dit avoir entendu une conversation d'une trentaine de minutes en français dans le cockpit. L'affaire est close désormais pour l'ONU.

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