Fiche du document numéro 33430

Num
33430
Date
Samedi 5 avril 2014
Amj
Taille
28114
Titre
Le président du Rwanda accuse à nouveau la France d'avoir participé au génocide
Soustitre
Pour Paul Kagame, les militaires de l'opération Turquoise ont été «complices et acteurs» des massacres de 1994. Le Quai-d'Orsay a réagi en annonçant que la France ne participerait pas aux cérémonies marquant le vingtième anniversaire des massacres.
Nom cité
Mot-clé
Source
AFP
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
Le président rwandais Paul Kagame accuse une nouvelle fois la France de «participation» à l'«exécution» du génocide de 1994, dans une interview à paraître dimanche dans l'hebdomadaire Jeune Afrique, à la veille des cérémonies marquant le 20e anniversaire des massacres. Des cérémonies auxquelles la France ne participera pas, a indiqué le Quai-d'Orsay après ces accusations.

Evoquant la question des responsabilités, le président rwandais dénonce le «rôle direct de la Belgique et de la France dans la préparation politique du génocide et la participation de cette dernière à son exécution même». Il accuse les soldats français de l'opération militaro-humanitaire Turquoise, déployée en juin 1994 dans le sud du pays, d'avoir été «complices certes» mais aussi «acteurs» des massacres.

Ces accusations, maintes fois démenties par Paris, reprennent celles déjà formulées par Kigali à plusieurs reprises et notamment en août 2008 à l’occasion de la publication du rapport de la commission d’enquête rwandaise sur le rôle supposé de la France dans le génocide qui a fait, selon l’ONU, quelque 800 000 morts, essentiellement tutsis, entre avril et juillet 1994.

Revenant dans Jeune Afrique sur «le cas de la France», Paul Kagame constate que «vingt ans après, le seul reproche admissible (aux) yeux (de la France) est celui de ne pas en avoir fait assez pour sauver des vies pendant le génocide». «C'est un fait, mais cela masque l'essentiel : le rôle direct de la Belgique (ancienne puissance coloniale) et de la France dans la préparation politique du génocide et la participation de cette dernière à son exécution même».

«Interrogez les rescapés du massacre de Bisesero en juin 1994 et ils vous diront ce que les soldats français de l'opération Turquoise y ont fait. Complices certes, à Bisesero comme dans toute la zone dite "humanitaire sûre", mais aussi acteurs», accuse Paul Kagame.

En 2008, la commission d'enquête avait déjà évoqué l'affaire du village de Bisesero (ouest), où jusqu'à 50 000 Tutsis avaient trouvé refuge, accusant l'armée française «d'avoir retardé sciemment de trois jours le sauvetage de près de 2.000 survivants afin de laisser le temps aux tueurs de les achever».

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