Fiche du document numéro 33399

Num
33399
Date
Dimanche 3 juillet 1994
Amj
Hms
24:00:00
Taille
13520430
Surtitre
Journal de 24 heures [3:18]
Titre
Les rebelles tutsi du FPR ont tiré sur des soldats français qui escortaient des civils hors de la zone des combats
Soustitre
La France a fait savoir à l'ONU sa volonté de mettre en place une zone de sécurité dans le Sud-Ouest du pays.
Nom cité
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Lieu cité
Lieu cité
Lieu cité
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ZHS
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Résumé
- Every day the situation seems to get a little more bogged down in Rwanda. The Tutsi rebels of the FPR, the Patriotic Front, are increasing the pressure: they fired on French soldiers who were escorting civilians out of the combat zone today. No victims on the French side.

- Despite everything, the men of Operation Turquoise redoubled their efforts to save lives: 600 orphans were evacuated from the town of Butare, still in the hands of government forces.

- Six Puma fly over the hills in southern Rwanda. French paratroopers are on the lookout because the FPR rebels have infiltrated there. Direction Butare, the country's second city, threatened by the imminent arrival of the Patriotic Front.

- Emergency operation in the diocese of Butare. In the panic, all the city's religious, seminarians and scouts were evacuated. In total, 300 people. 700 orphans will also be evacuated from a camp, UNAMIR having negotiated a ceasefire until 6 p.m. with the RPF.

- In Butare there is confusion. The population flees. The rebels, who yesterday [July 2] were still three kilometers from the city, continued their push. This time they are there, a few hundred meters from the French soldiers. Colonel Didier Tauzin: "When we left, we were shot at by the FPR. And we returned fire. But there were also groups of the FPR at the side of the road who remained calm. I think, all the same, that when they saw our armament, they must have said to themselves that it was better not to move".

- On the road to Butare the roadblocks are now in the hands of the rebels. The city has fallen, the government troops have fled and the French soldiers are the last to leave.

- France is therefore increasing its initiatives: it has informed the UN of its desire to set up a security zone in the southwest of the country in order to protect civilian populations fleeing the fighting. Alain Juppé explains this initiative: "It is necessary, and this is the proposal that we have made, to create a safe humanitarian zone in the southwest part of the country, more precisely in the districts of Cyangugu, Gikongoro and Kibuye, so as to this zone to ensure that the populations are protected from any threat wherever it comes. And the Franco-Senegalese forces will therefore have this mission. And in the Safe Humanitarian Zone, we will protect the populations from all attacks wherever they come from, whatever side they come from. We have informed the different parties of this and I believe we can say that, thanks to this contact work which is permanent and which will continue, the initial prejudice against the operation has greatly diminished. Everyone saw what the French soldiers and the Senegalese soldiers were doing. What are they doing? Saving populations, saving religious people, saving orphans, saving refugees in camps. Who can oppose such work? This is the reason why little by little support is showing up".

- In Brussels, representatives of the Rwandan Patriotic Front made it known that they were hostile to the French initiative.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Florence Duprat :] Chaque jour la situation semble s'enliser un peu plus au Rwanda. Les rebelles tutsi du FPR -- le Front patriotique -- font monter la pression : ils ont tiré sur des soldats français qui escortaient des civils hors de la zone des combats aujourd'hui. Pas de victime côté français.

Malgré tout les hommes de l'opération Turquoise redoublent d'efforts pour sauver des vies : 600 orphelins ont été évacués de la ville de Butare, encore aux mains des forces gouvernementales. Le reportage d'Isabelle Staes et de Jean-Louis Normandin.

[Isabelle Staes :] Six Puma survolent les collines au sud du Rwanda. Les parachutistes français sont aux aguets car les rebelles du FPR y sont infiltrés [on voit sur un premier plan un hélicoptère Puma en train de voler au-dessus des collines du Rwanda avec un militaire français à son bord puis l'autre plan montre un hélicoptère Puma en train de se poser sur l'herbe]. Direction Butare [on voit plusieurs militaires français débarquer de deux hélicoptères Puma], la seconde ville du pays, menacée par l'arrivée imminente du Front patriotique [gros plan sur un camion militaire français équipé d'une automitrailleuse puis le plan s'élargit sur deux parachutistes français en observation près d'une route].

Opération d'urgence au diocèse de Butare. Dans la panique, tout ce que la ville compte de religieux -- séminaristes, scouts -- sont évacués. Au total, 300 personnes [on voit des soldats français en train d'évacuer des religieuses dans des camions ; sur le plan suivant, on aperçoit un soldat des FAR qui assiste à la scène]. 700 orphelins seront également évacués d'un camp, la MINUAR ayant négocié un cessez-le-feu jusqu'à 18 heures avec le FPR.

À Butare c'est la confusion [gros plan sur un parachutiste français équipé d'un lance-roquette]. La population fuit. Les rebelles, qui étaient hier [2 juillet] encore à trois kilomètres de la ville, ont poursuivi leur poussée [gros plan sur des gens noirs en train d'être évacués]. Cette fois ils sont là, à quelques centaines de mètres des militaires français [on voit le colonel Tauzin appuyé sur une jeep P4 et on entend des coups de feu].

["Colonel Didier Thibaut [Tauzin], Forces Françaises au Rwanda" [il est interviewé au village d'enfants de Gikongoro] : "Quand nous sommes repartis, euh…, nous nous sommes faits tirer dessus par le FPR aussi, au cours de notre déplacement. Et nous avons riposté, hein. Mais il y a eu autre chose : y'avait des…, des groupes de FPR au bord de la route qui eux sont restés, euh, sont restés calmes. Je pense, quand même, que quand ils ont vu notre, euh, armement, ils ont dû… se dire qu'il valait mieux ne pas bouger [sourire]".]

Sur la route de Butare les barrages sont désormais aux mains des rebelles. La ville est tombée, les troupes gouvernementales ont fui et les militaires français sont les derniers à partir [diffusion d'images de l'accrochage entre le 1er RPIMa et le FPR près de l'abbaye de Sovu : deux soldats du FPR courent autour d'une jeep P4 où se trouve un Rwandais].

[Florence Duprat :] La France multiplie donc les initiatives : elle a fait savoir à l'ONU sa volonté de mettre en place une zone de sécurité dans le Sud-Ouest du pays afin de protéger les populations civiles qui fuient les combats. Interrogé par Dorothée Olliéric, Alain Juppé explique cette initiative.

[Alain Juppé [une incrustation "Villacoublay, cet-après midi s'affiche à l'écran] : "Il faut -- et c'est la proposition qu'nous avons faite -- créer une Zone humanitaire sûre [il s'éclaircit la voix] dans la partie, euh, sud-ouest du pays, plus précisément [il s'éclaircit de nouveau la voix] dans les districts de Cyangugu, Gikongoro et Kibuye, de façon dans cette zone à faire en sorte que les populations soient mises à l'abri, euh, de toute menace d'où qu'elle vienne [diffusion d'une carte du Rwanda localisant la ligne de front, les villes de Kigali, Kibuye, Cyangugu et Gikongoro ainsi qu'en hachuré la ZHS]. Et les forces franco-sénégalaises auront donc cette mission [une incrustation "Alain Juppé, Ministre des Affaires Etrangères" s'affiche en bas de l'écran]. [Plan de coupe] Et dans la Zone, euh…, humanitaire sûre que je viens d'évoquer, nous protègerons les populations, euh, face à toutes les agressions d'où qu'elles viennent, de quel côté qu'elles viennent. De cela nous avons informé les différentes parties et je crois qu'on peut dire que, grâce à ce travail de contact qui est permanent et qui va continuer, euh, les préventions initiales contre, euh…, l'opération ont beaucoup diminué. Tout l'monde a constaté ce que faisaient les soldats français et les soldats sénégalais. Qu'font-ils ? Sauver des populations, sauver des religieux, sauver des orphelins, sauver des réfugiés dans des camps. Qui peut s'opposer, euh, à un tel travail ? C'est la raison pour laquelle petit à petit, euh, les soutiens, euh, se manifestent".]

[Florence Duprat :] À Bruxelles les représentants du Front patriotique rwandais ont fait savoir qu'ils étaient hostiles à l'initiative française.

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