Fiche du document numéro 33256

Num
33256
Date
Samedi 30 avril 1994
Amj
Taille
19712
Titre
Paris soutient encore les fantoches rwandais
Nom cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
« J'ai été reçu au Quai d'Orsay et à l'Elysée. C'est normal, je
représente le gouvernement du Rwanda
 », avait déclaré, jeudi, le
« ministre » rwandais des Affaires étrangères, Jérôme Bicamumpaka, en
visite à Paris. Interrogé sur le nom de ses interlocuteurs français,
celui-ci n'avait pas donné de réponse, soulignant que « les
institutions comptent plus que les hommes
 ».

Vendredi, nous avons donc voulu savoir qui a reçu M. Bicamumpaka.
A l'Elysée après recherche, on nous a confirmé qu'un « conseiller du
président » avait rencontré le « ministre ». Qui ? le mystère reste
entier puisque notre correspondante nous a indiqué qu'elle « n'en
dirait pas plus
 ». Au Quai d'Orsay, on nous a d'abord répondu tout de
go : « Le ministre » (Alain Juppé -- NDLR). Mais après vérifications,
il aurait été finalement reçu « par un fonctionnaire »...

Ce « ministre », d'un gouvernement nommé à la hussarde, semble avoir
obtenu à Paris ce qu'on lui refuse ailleurs : une reconnaissance
officielle. De New York, le Front patriotique rwandais (FPR) a dénoncé
cette visite en indiquant que la France « reconnaissait un régime
criminel
 ». Cette organisation a d'ailleurs appelé les Etats membres
de l'OUA et de l'ONU à ne pas « reconnaître un gouvernement dont
certains membres sont des criminels de droit commun
 ».

De son côté, l'antenne africaine de l'organisation américaine Human
Rights Watch a notamment déclaré : « Pendant que les milices
tuent, M. Bicamumpaka se réunit à Paris avec les fonctionnaires du
ministère de la Coopération, le directeur du Département africain, un
conseiller du Quai d'Orsay et des fonctionnaires de l'Elysée.
 »
Human Rights Watch « insiste pour que la communauté
internationale refuse tout soutien à un régime bâti sur des milliers
de cadavres.
 »

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