Soustitre
Le 7 avril 1994, au lendemain de l'assassinat du chef de l'État Juvénal Habyarimana, la Première ministre du Rwanda Agathe Uwilingiyimana témoigne par téléphone depuis son domicile, où elle est assiégée. Quelques heures plus tard, elle est assassinée.
Citation
Agathe Uwilingiyimana : On tire. Euh…, on est terrorisé. On… est à l’intérieur des maisons… On est couché par terre !
Monique Mas : Est-ce que vous pouvez voir quelque chose depuis chez vous ?
Agathe Uwilingiyimana : Non ! On ne sort pas de la maison… depuis… Maintenant il fait clair, euh, mais on ne sort pas encore. On n'peut pas sortir.
Monique Mas : Donc il semblerait que vous soyez tout particulièrement visée ?
Agathe Uwilingiyimana : Je…, je ne sais pas. Écoutez, si…, je…, j’entends des coups : est-ce que c’est tout près ? Est-ce que c’est un peu loin ? En tout cas ce sont des coups qui sont très durs et, euh…, je n'peux pas, moi, évaluer, euh, la distance, euh, d'où on tire. Je ne peux pas l'évaluer. Euh, peut-être qu'il y a d'autres qui sentent de la même façon les…, les…, les…, l'effet de ces tirs, euh, que moi.
Monique Mas : À votre connaissance, selon les dernières informations que vous aviez, il s'agissait bien d'un attentat… contre le…, l'avion du Président Habyarimana ?
Agathe Uwilingiyimana : Je ne peux pas donner, euh…, exactement, euh…, les causes, les causes de… cet accident. Je n'peux pas sa…, les connaître, moi ! Je n'peux pas les connaître.
Monique Mas : Est-ce que vous savez si d'autres ministres du gouvernement ou d'autres personnalités politiques du pays sont actuellement, euh, en but au même problème que vous, sont assiégés, euh, sont en proie à…, à…, à des mitraillages ?
Agathe Uwilingiyimana : Euh, je n'sais pas. J'ai reçu un coup de téléphone, euh…, d'un ministre, jusqu'ici. Euh…, dans son habitation il n'y avait rien. À mon avis, euh…, nous sommes en train de subir, euh…, les conséquences, euh…, de la mort du chef de l’État, je pense.
