Fiche du document numéro 32676

Num
32676
Date
Lundi 27 juin 1994
Amj
Hms
19:30:00
Auteur
Taille
25203
Surtitre
Journal de 19 heures 30
Titre
Didier Tauzin : « S'il y avait une nouvelle poussée FPR, 250 000 personnes pourraient continuer leur déplacement dans notre direction et menacer les gens du camp de Nyarushishi »
Soustitre
Un premier détachement de parachutistes s'est engagé aujourd'hui sur une centaine de kilomètres à l'intérieur du Rwanda déchiré depuis 80 jours par la guerre civile.
Nom cité
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Lieu cité
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Mot-clé
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Résumé
- A first patrol of French paratroopers is engaged today for an observation mission over a hundred kilometers on the territory of Rwanda.

- In addition, some 1,300 French soldiers from Operation Turquoise are now in place in the rear bases on the border between Zaire and Rwanda. The installation of two field hospitals continues.

- Operation Turquoise is therefore set up in Rwanda. Nearly 1,300 French soldiers are installed this evening at the Zairian border. A first detachment of paratroopers even committed today to a hundred kilometers inside this country torn apart for 80 days by civil war.

- According to the French authorities, the first objective is to secure as many populations as possible threatened by the fighting. But of course with the ambiguity of a mission of a strictly humanitarian nature and therefore with the concern to avoid all confrontations.

- Our special envoys went today to a refugee camp in southern Rwanda, in a less exposed region where the French soldiers are trying to provide security and comfort.

- These few Rwandan gendarmes have long been the one and only defenders of this Nyarushishi refugee camp. Exactly 7,887 refugees immaculately settled here by the Rwandan Red Cross.

- Traumatized by the massacres of recent weeks, this population especially needed to be reassured and comforted. The main benefit of the presence of the French soldiers is above all of a psychological nature in this camp of 8,000 Tutsi refugees who believed that they were exterminated until the last moment either by the militias or by the Rwandan Armed Forces.

- Presence in the camp, patrols around, about fifty French soldiers thus ensure the security of Nyarushishi. For the moment no threat is imminent but the situation could deteriorate rapidly if other refugees arrive here. Colonel Didier Tauzin: "There would be 250,000 displaced people in the Gikongoro region about forty kilometers to our east. And if the fighting continued, if there was a new RPF push, these people could therefore continue their movement in our direction. And then, I don't know if the people in this camp would not be threatened again".

- To the east of Nyarushishi there are still other thousands of displaced people. The French soldiers will systematically visit them and offer them protection.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Éric Cachart :] Une première patrouille de parachutistes français, euh, s'est engagée aujourd'hui pour une mission d'observation sur une centaine de kilomètres, euh, sur le territoire du Rwanda.

Par ailleurs quelque 1 300 militaires français de l'opération Turquoise, euh…, sont maintenant en place, euh, dans les bases arrières à la frontière entre le Zaïre et le Rwanda [on voit un militaire français au béret noir devant des réfugiés puis en train de discuter avec un homme noir vêtu d'un gilet jaune ; une incrustation "camp de Kora (Rwanda), aujourd'hui" s'affiche à l'écran]. L'installation de deux hôpitaux de campagne se poursuit. Nous y reviendrons bien sûr avec le reportage de nos envoyés spéciaux à 19 h 30 [on voit un militaire français au béret noir et armé d'un fusil Famas devant des réfugiés].

[…]


L'opération Turquoise se met donc en place au Rwanda. Près de 1 300 militaires français sont installés ce soir à la frontière zaïroise. Un premier détachement de parachutistes s'est même engagé aujourd'hui sur une centaine de kilomètres à l'intérieur de ce pays déchiré depuis 80 jours par la guerre civile.

Selon les autorités françaises, le premier objectif, euh, vise à mettre en sécurité le maximum des populations menacées par les combats. Mais avec bien sûr, euh, l'ambiguïté d'une mission à caractère strictement humanitaire et donc avec le souci d'éviter tous les affrontements.

Nos envoyés spéciaux, euh, Pierre Babey et Joseph Tual sont allés aujourd'hui dans un camp de réfugiés au sud du Rwanda, dans une région moins exposée où les militaires français s'efforcent d'apporter sécurité et réconfort.

[Pierre Babey :] Ces quelques gendarmes rwandais ont longtemps été les seuls et uniques défenseurs de ce camp de réfugiés de Nyarushishi [on voit des soldats rwandais au béret rouge en train de patrouiller avec leurs armes autour du camp de Nyarushishi ; une incrustation "Nyarushishi (Rwanda), aujourd'hui" s'affiche à l'écran]. Exactement 7 887 réfugiés impeccablement installés ici par la Croix-Rouge rwandaise [vue panoramique sur le camp de Nyarushishi].

[Pius Nzeyinana [Nzeyimana], "Croix Rouge régionale Rwanda" : - "On disait oui, on disait qu'il était mena…, euh, qu'ils étaient menacés, qu'il y avait une…, la population tout autour qui voulait évidemment…, euh, menacer le camp". Pierre Babey : - "Quelle est la menace ? Ce sont les milices ?". Réponse : - "Bon…, je saurais pas [sourire gêné].]

Traumatisée par les massacres des dernières semaines, cette population avait surtout besoin d'être rassurée et réconfortée [on voit des gens en train de se laver et de se préparer à manger ; le plan suivant montre en gros plan un jeune enfant en larmes].

[Pierre Babey, face caméra, devant le camp de Nyarushishi : "Le principal bénéfice de la présence des militaires français est surtout d'ordre psychologique dans ce camp de 8 000 réfugiés tutsi qui croyaient être exterminés jusqu'au dernier moment soit par les milices soit par les Forces armées rwandaises".]

[On entend un militaire français dire : "On est parti, direction"] Présence dans le camp, patrouilles aux alentours, une cinquantaine de militaires français assurent donc la sécurité de Nyarushishi. Pour l'instant aucune menace n'est imminente mais la situation pourrait s'aggraver rapidement si d'autres réfugiés arrivaient ici [on voit des militaires français au béret rouge patrouiller dans un village puis descendre le long d'une piste menant au camp de Nyarushishi].

["colonel Thibaut [Didier Tauzin], 11ème division parachutiste" : "Il y aurait 250 000 personnes déplacées dans la région de Gikongoro à une quarantaine de kilomètres à notre Est. Et… si, euh, les combats continuaient, s'il y avait une nou…, une nouvelle poussée FPR, ils…, ces personnes pourraient donc continuer leur déplacement… dans notre direction. Et alors là, je ne sais pas si, euh…, les gens de ce camp ne seraient pas une nouvelle fois menacés".]

À l'Est de Nyarushishi il y a encore d'autres milliers de personnes déplacées. Les militaires français vont systématiquement aller les visiter et leur proposer leur protection [on voit un hélicoptère Puma survoler le camp de Nyarushishi].

[Éric Cachart :] Et la France a engagé dans cette opération militaire à caractère humanitaire [la vidéo s'interrompt].

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024