Fiche du document numéro 32429

Num
32429
Date
Jeudi 3 décembre 1987
Amj
Taille
25124
Sur titre
Au conseil des ministres
Titre
Le général Imbot est remplacé par le général Mermet à la tête de la DGSE
Sous titre
Le général de corps aérien François Mermet, qui était précédemment directeur des centres d'expérimentations nucléaires du Pacifique, a été nommé en conseil des ministres, le mercredi 2 décembre, directeur général de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), en remplacement du général d'armée René Imbot. La DGSE, qui réunit environ trois mille fonctionnaires, dont mille sept cents civils, est le service secret français chargé de recueillir les renseignements de tous ordres hors des frontières.
Nom cité
Nom cité
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Mot-clé
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Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
C'est en septembre 1985 que le général Imbot avait été nommé à ce poste, après le limogeage de l'amiral Pierre Lacoste et comme suite à l'échec de la DGSE dans l'affaire du Rainbow-Warrior en Nouvelle-Zélande. Le général Imbot avait été maintenu à la tête de la DGSE au-delà de la limite d'âge de son rang, après mars 1986.

En septembre dernier, soit après deux années de fonction, il avait été question de remplacer le général Imbot. Mais la publication d'un livre romancé sur la mission de la DGSE en Nouvelle-Zélande et, surtout, un entretien télévisé avec l'un des nageurs de combat impliqués dans l'opération contre le Rainbow-Warrior avaient incité le gouvernement à reporter ce départ, qui, dans de telles conditions, aurait paru être une sanction à l'encontre d'un homme, dont le ministre de la défense, M. André Giraud, estime qu'il n'a pas démérité, compte tenu des circonstances dans lesquelles il avait été nommé en 1985.

En particulier, on considère au ministère de la défense, qui est l'administration de tutelle de la DGSE, que le général Imbot a dû s'employer, deux années durant, à redonner confiance à une institution ébranlée par les conséquences de son échec en Nouvelle-Zélande. Ce n'était pas un travail facile. Le général Imbot s'en est acquitté, semble- t-il, avec une certaine réussite. En revanche, les critiques, venant tous azimuts, ont continué sur la qualité des notes et des synthèses de la DGSE, qui est jugée insuffisante et, essentiellement, pas assez rigoureuse.

Un manque de recrues



Sous la direction du général Imbot, la haute hiérarchie de la DGSE a subi des modifications et des changements de responsables. Aujourd'hui, la DGSE est articulée en trois directions différentes : le renseignement, les services techniques et informatiques et l'administration générale. Le général Jean Pons a remplacé le général Roger Emin, comme "patron" du renseignement, et le colonel Jean Heinrich a succédé au colonel Jean-Claude Lesquer à la tête de l'ancien service Action, remanié et remilitarisé sur le modèle du 11e régiment de parachutistes de choc. Si le général Imbot a accentué la modernisation informatique de la DGSE, il n'a pas réussi, autant qu'il l'aurait souhaité, à améliorer le recrutement : le service français continue en effet de manquer de cadres scientifiques et techniques de haut niveau, malgré les appels de son directeur général auprès des grandes écoles civiles et militaires, dont il n'est pas parvenu à débaucher les élèves.

Depuis septembre dernier, deux noms étaient avancés, entre autres propositions plus ou moins de circonstances, pour la succession : celui du général Mermet, qui a été retenu, et celui du général de corps d'armée Jean-Claude Coullon, actuel directeur du personnel militaire de l'armée de terre, comme l'avait été, dans le passé, le général Imbot.

Le général Mermet, qui a appartenu à l'état-major particulier de M. Valéry Giscard d'Estaing à l'Elysée, devrait prendre ses nouvelles fonctions à la DGSE le 1er janvier prochain. La succession ne se fera donc pas dans la précipitation, et une passation des consignes aura lieu en toute régularité. Ce qui n'avait pas été le cas depuis 1981 avec les départ de M. Alexandre de Marenches et le limogeage de l'amiral Lacoste. En conseil des ministres, M. Giraud a tenu à rendre hommage au général Imbot, qui, a- t-il expliqué, a accompli sa tâche dans des conditions difficiles. [Né le 21 mars 1933 à Chambéry (Savoie) et ancien élève de l'Ecole de l'air, François Mermet a notamment occupé, en 1965, les fonctions de chef de cabinet du général commandant les Forces aériennes stratégiques à Taverny, où il a travaillé aux côtés du général Jacques Mitterrand, le frère du président de la République. En 1971, il est attaché de l'air à l'ambassade de France à Bruxelles. Commandant la base aérienne d'Orange (Vaucluse) en 1975, il devient adjoint "air" au chef d'état-major particulier de la présidence de la République en 1977. En 1980, il est chef de la division nucléaire à l'état-major des armées et, en 1983, commandant la IIe région aérienne (Paris-Villacoublay). En juillet 1985, avant l'opération de la DGSE contre le Rainbow-Warrior à Auckland, il prend la succession de l'amiral Henri Fages au poste de directeur des centres d'expérimentations nucléaires en Polynésie française.]

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