Fiche du document numéro 31904

Num
31904
Date
Samedi 25 juin 1994
Amj
Hms
23:00:00
Taille
21381
Surtitre
Journal de 23 heures
Titre
Général Germanos : « Nous avons été conduits à intervenir sur un certain nombre de barrages de miliciens pour leur demander de retourner chez eux »
Soustitre
Les Français veulent prouver que leur action est neutre à but uniquement humanitaire.
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Lieu cité
Lieu cité
Mot-clé
Résumé
- In Rwanda no incident for the French operation nicknamed "Turquoise". Four reconnaissance operations have already been carried out in the west of the country today by French forces. According to the staff, no shots were fired. French soldiers dismantle Hutu barricades, explain the humanitarian nature of their presence and endeavor to protect the refugee camps.

- The French paratroopers first want to reassure civilians, Hutu and Tutsi, to show that they are not there to wage war. Their first mission: to disarm the militias.

- General Raymond Germanos, Deputy Chief of Staff of the Armed Forces: "We were led to intervene on a certain number of roadblocks by militiamen to ask them to return to their homes. And this in a fairly firm way. Today these measures We will continue this method insofar as it is these militias who, overall, have been guilty of the most serious abuses".

- The French want to prove that their action is neutral with a purely humanitarian goal. They are most of the time very well received.

- For the time being, Operation Turquoise is mainly deployed in the south-west of Rwanda in the Cyangugu region. To the northwest towards Gisenyi, about thirty men are also present.

- The French are in particular positioned in the Nyarushishi camp where 8,000 Tutsi refugees are gathered.

- At the diplomatic level, the RPF tones down its opposition to France and even declares that it no longer wishes to oppose Operation Turquoise if it remains strictly humanitarian.

- On the international level, the European Union supports French policy but does not commit to concrete support. However, Italy says it is ready to send men. Belgium, Portugal, Germany, Denmark, UK and Spain would prefer logistical assistance.

- In addition, 300 Senegalese arrived in Goma in Zaire.

- Finally, the United States is studying the possibility of a possible contribution.

- The international community therefore seems to be mobilizing. But on the ground France is still quite alone.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Gilles Leclerc :] Au Rwanda pas d'incident pour l'opération française, euh, surnommée "Turquoise". Quatre opérations de reconnaissance ont déjà été menées, euh, dans l'Ouest du pays aujourd'hui par les forces françaises. Selon l'état-major, aucun coup de feu n'a été tiré. Les soldats français démantèlent les barricades hutu, expliquent le caractère humanitaire de leur présence et s'efforcent de protéger les camps de réfugiés. Hervé Ghesquière.

[Hervé Ghesquière :] Les parachutistes français veulent d'abord rassurer les civils, hutu et tutsi, montrer qu'ils ne sont pas là pour faire la guerre [un bandeau blanc "aujourd'hui Rwanda" s'affiche en haut de l'écran ; on voit un camion militaire rempli de soldats français passer devant un panneau indiquant la direction de Cyangugu]. Leur première mission : désarmer les milices [on voit des véhicules militaires français passer devant des villageois].

["général Raymond Germanos, adjoint chef d'Etat major des armées" [on le voit en train de donner une conférence de presse] : "Nous avons été conduits à intervenir sur un certain nombre de barrages de miliciens pour leur demander de… retourner chez eux. Et ceci de manière assez ferme. Aujourd'hui ces mesures ont été, euh…, appliquées. Euh, nous allons poursuivre cette méthode dans la mesure où ce sont ces milices qui, globalement, se sont rendues, euh, coupables de plus graves exactions".]

Les Français veulent prouver que leur action est neutre à but uniquement humanitaire. Ils sont d'ailleurs la plupart du temps très bien accueillis [on voit des gens qui acclament les militaires français le long de la route en tenant un drapeau tricolore ; d'autres brandissent un panneau sur lequel est écrit "VIVE LA FRANCE"].

Pour l'heure l'opération Turquoise se déploie essentiellement au sud-ouest du Rwanda dans la région de Cyangugu. Au nord-ouest vers Gisenyi une trentaine d'hommes sont également présents [diffusion d'une carte du Rwanda et de l'Est du Zaïre localisant notamment les villes de Goma, Bukavu, Gisenyi, Kibuye et Cyangugu ; une flèche au départ de Bukavu pointe en direction de Kibuye].

Les Français sont notamment positionnés dans le camp de Nyarushishi où sont regroupés 8 000 réfugiés tutsi [gros plan sur le camp de Nyarushishi].

Au niveau diplomatique le FPR atténue son opposition à l'égard de la France et déclare même ne plus vouloir s'opposer à l'opération Turquoise si elle demeure strictement humanitaire [diffusion d'images de réfugiés du camp de Nyarushishi].

Sur le plan international l'Union européenne appuie la politique française mais ne s'engage pas sur un soutien concret. Toutefois l'Italie se dit prête à envoyer des hommes. La Belgique, le Portugal, l'Allemagne, le Danemark, le Royaume-Uni et l'Espagne préfèreraient une aide logistique [diffusion d'images montrant des militaires français en train de débarquer du matériel sur le tarmac d'un aéroport].

Par ailleurs 300 Sénégalais sont arrivés à Goma au Zaïre.

Enfin les États-Unis étudient l'opportunité d'une éventuelle contribution.

La communauté internationale semble donc se mobiliser. Mais sur le terrain la France est encore bien seule [on voit des villageois le long d'une route qui acclament un convoi militaire français].

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