Fiche du document numéro 31844

Num
31844
Date
Jeudi 8 novembre 1990
Amj
Taille
3170327
Titre
Fiche n° 18974/N - Rwanda : Implication de l'Ouganda et de la Libye
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Cote
N° 18974/N; Duclert 20210031/10
Source
Fonds d'archives
Type
Note
Langue
FR
Citation
Le 8 novembre 1990
- 18974/N

RWANDA

IMPLICATION DE L'OUGANDA ET DE LA LIBVE

La politique du gouvernement de Kigali a consisté à
accuser d'emblée Le président Musevent d'attaque délibérée afin
de s'attirer L'aide internationale, de réaliser L'unité
nationale et de fournir une explication à ses premiers revers
militaires. Dans un deuxième temps l'implication libyenne a été
suggérée pour les mêmes motifs et complaisamment reprise par les
Européens avec peut-être l'arrière-pensée de pousser le
président ougandais à prendre ses distances avec le colonel
Khadhafi.

Les apparences accréditent ces thèses, mais rien ne
permet d'établir que les rebelles aient effectivement bénéficié
d'une aide signiticative de ces deux pays.

Implication de L'Ouganda.

Le président ougandais connaissait les préparatifs des
tutsi. Toutefois il a attiré à trois reprises cette année
l'attention de son homologue mnwandais sur le problème, ce
dernier n’y a jamais prêté attention et s'est toujours opposé à
l'ouverture de négociations concernant le retour des réfugiés
extérieurs. IL est peu vraisemblable que Le chef de l'Etat
ougandais ait eu connaissance de la date du déclenchement de
L'opération, sans quoi il aurait eu toutes les raisons de s'y
opposer notamment à un moment où il exerce la présidence de
l'OUA.


En outre la préparation de l'insurrection a été
extrêmement réduite dans le temps et dans son ampleur- Le noyau
originel de L'Armée Patriotique Rwandaise n’était composé que de
500 hommes, partis sans soutien politique ni Logistique avec
leur seul armement individuel et quelques camions volès à une
unité ougsandaise. Le déroulement des combats et leur rapide
essoufflement, l'absence de tout armement lourd, montrent que
l'APR n'a même pas bénéficié du soutien Logistique minimum qui
lui aurait suffi pour bousculer d'emblée la faible armée
rwandaise et atteindre Kigali.

Les rebelles ont trouvé quelques complicités dans
l'armée ougandaise. D'une part, les ethnies du sud de l'Ouganda
ont constitué l'ossature du Mouvement de Résistance nationale
lors de La prise de pouvoir en 1986 par le président
Museveni, originaire également du sud. Parmi elles, les réfugiés
tutsi du Rwanda ont joué un nôte de premter plan et se sont
logiquement trouvés intégrés au nombre d'environ 7.000, à tous
les échelons de l'armée de Résistance nationale (NRA). D'autre
part la présence tutsi dans les hautes fonctions de l'Etat et de
l'armée commençait à poser un problème de politique intérieure
au président Museveni qui devait faire face depuis un an à une
vague grandissante de mécontentement de la part des Ougandais
"de souche". Aussi, Le mouvement rebelle a-t-il été considéré
avec une sympathie intéressée par les Ougandais, aoulagés de
leur départ.

Les rencontres entre Les présidents Habyarimana et
Musevent ont, semble-t-il, levé toutes les ambiguïtés.

Implication de la Libye.

En l'occurrence l'implication Libyenne n’est pas
établie du moins dans la phase initiale de l'insurrection des
réfugiés rwandais.



Le voyage du colonel Khadhati à Kampala le 23 actobre
s'inscrit dans le cadre d’une visite prévue antérieurement et
repoussée. Le président libyen a cherché à s'immiscer dans le début des négociations en cours en proposant un plan de paix resté sans suite. Certes, son arrivée avec cinq avions, son épouse, 200 gardes du corps et leurs véhicules a pu faire quelques bruits.

Il faut noter le passage d'une délégation de douze Libyens, comprenant des activistes connus, une semaine après le début des événements, bien qu'une
importante représentation diplomatique soit présente à Kigali.



Si jusqu'à Présent aucune aide significative aux rebelles
n'a été relevée, celle-ci Pourrait a'intensifier dans
l'hypothése d'une guéritlla s'installant dans la durée. Il lui
faudrait cependant la compiicité, au moins passive, de l'Ouganda. Malgré les
bonnes relations entretenues par les deux pays, le président Musevent
n'y a aucun interêt tant que les perspectives
de négociation sur le problème des réfugiés restent
ouvertes.

La Libye est de façon penmanente associée à toutes les
tentatives de déstabilisation sur le continent africain.
Ce "syndrome Libyen" ne peut cacher toutefois ses échecs quasi-systématiques,
dès qu'elle sort de son rôle d'accueil et d'entraînement des factions extrémistes.



- decisinn
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