Fiche du document numéro 31789

Num
31789
Date
Dimanche 19 juin 1994
Amj
Hms
20:00:00
Taille
20625
Surtitre
Journal de 20 heures
Titre
C'est pour sauver des Tutsi, principale ethnie victime du conflit, que 2 000 soldats français reprennent le chemin du Rwanda
Soustitre
En prélude à cette opération, plusieurs centaines de Hutu et de Tutsi ont pu être évacués grâce à l'initiative de Bernard Kouchner.
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Mot-clé
Résumé
- Charles Pasqua denounced the inability of the international community to mobilize to put an end to the massacres in Rwanda.

- The Red Cross hospital in Kigali, the capital, was hit by three shells today, while the humanitarian operation decided by France should be launched quickly.

- These combatants of the Rwandan Patriotic Front have sworn to oppose by arms the intervention of France. They accuse the French army of training General Habyarimana's soldiers who started the massacres. And yet it is to save the Tutsi, the majority ethnic group in this movement and the main victim of the conflict, that 2,000 French soldiers are heading back to Rwanda.

- It is in the south-west of the country that most of the Tutsi populations are found. They fled the massacres unleashed by the Hutu last April. These people are therefore victims of the withdrawal of the Rwandan army which withdraws in the face of the RPF offensive and pushes the Tutsi populations towards the South-West.

- The most likely hypothesis for a French intervention would be through Zaire and the city of Bukavu. The scenario would be more or less the same as last April, with the difference that this time French troops will be placed under a UN mandate to help not foreigners but Rwandans.

- As a prelude to this operation, several hundred Hutu and Tutsi trapped in the Hotel des Mille Collines in Kigali were able to be evacuated this morning thanks to the initiative of Bernard Kouchner. They were able to regain the areas controlled by their forces.

- But the children of the Saint-Michel orphanage in Kigali are still stuck in the establishment with this French volunteer who does not want to abandon them, Marc Vaiter. Bernard Kouchner hopes that they will be the first to benefit from France's intervention in Rwanda.
Source
Fonds d'archives
INA
Commentaire
The 20 o'clock news of France 2 of June 19, 1994 is visible in its entirety here: https://www.youtube.com/watch?v=pjbfJvjrIZQ
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Étienne Leenhardt :] […] le ministre, euh…, de l'Intérieur Charles Pasqua, qui a par ailleurs, euh, dénoncé l'incapacité de la communauté internationale à se mobiliser pour faire cesser les massacres au Rwanda. L'hôpital de la Croix-Rouge à Kigali, la capitale, a été touché par trois obus aujourd'hui, tandis que l'opération humanitaire décidée par la France devrait être déclenchée rapidement. Philippe Rochot.

[Philippe Rochot :] Ces combattants du Front patriotique rwandais ont juré de s'opposer par les armes à l'intervention de la France [on voit des soldats du FPR tirer au fusil-mitrailleur ; une incrustation "Kigali" s'affiche à l'écran]. Ils accusent l'armée française d'avoir entraîné les soldats du général Habyarimana qui ont déclenché les massacres [on voit d'autres soldats du FPR entrer dans un quartier de Kigali].

Et pourtant c'est pour sauver des Tutsi, l'ethnie majoritaire dans ce mouvement et principale victime du conflit, que 2 000 soldats français reprennent le chemin du Rwanda [diffusion d'une carte de la région des Grands lacs montrant notamment l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi].

C'est dans le Sud-Ouest du pays que se trouve la plupart des populations tutsi. Elles ont fuit les massacres déclenchés par les Hutu en avril dernier [gros plans sur des enfants blessés au visage ou sur le crâne]. Ces gens sont donc victimes du retrait de l'armée rwandaise qui se replie face à l'offensive du FPR et pousse les populations tutsi vers le Sud-Ouest [on voit une vieille dame blessée à la joue s'avancer au milieu des villageois].

L'hypothèse la plus vraisemblable pour une intervention française serait par le Zaïre et la ville de Bukavu [rediffusion de la carte susvisée ; on voit un drapeau français localisé au niveau de Bukavu, duquel part une flèche en direction du sud-ouest du Rwanda].

Le scénario serait à peu près le même qu'en avril dernier, à la différence que cette fois les troupes françaises seront placées sous mandat de l'ONU pour porter secours non pas à des étrangers mais à des Rwandais [diffusion d'images d'archives de l'opération Amaryllis].

En prélude à cette opération, plusieurs centaines de Hutu et de Tutsi pris au piège à l'hôtel des Mille collines à Kigali ont pu être évacués ce matin grâce à l'initiative de Bernard Kouchner [on voit des réfugiés de l'hôtel Mille collines monter dans un convoi de l'ONU ; le plan suivant montre un jeune garçon se jeter dans les bras de Bernard Kouchner]. Ils ont pu regagner les régions contrôlées par leurs forces.

Mais les enfants de l'orphelinat Saint-Michel à Kigali sont toujours bloqués dans l'établissement avec ce volontaire français qui ne veut pas les abandonner, Marc Vaiter [on voit Bernard Kouchner saluer les enfants de l'orphelinat Saint-Michel]. Bernard Kouchner espère qu'ils seront les premiers à bénéficier de l'intervention de la France au Rwanda [on voit notamment Bernard Kouchner enlacer Marc Vaiter].

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