Fiche du document numéro 31541

Num
31541
Date
Mercredi 25 mai 1994
Amj
Hms
20:00:00
Auteur
Taille
6643260
Surtitre
Journal de 20 heures [2:04]
Titre
Reprise de combats meurtriers à Kigali entre les forces gouvernementales et le Front patriotique rwandais
Soustitre
Deux obus ont touché ce matin les locaux du Comité international de la Croix-Rouge, tuant deux employés rwandais.
Nom cité
Lieu cité
Mot-clé
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Résumé
- In Kigali, the capital of Rwanda, resumption of deadly fighting between government forces and the Rwandan Patriotic Front. Two shells hit the premises of the International Committee of the Red Cross this morning, killing two Rwandan employees. These shells exploded within the walls of a hospital in Kigali.

- God, this little boy is proud to sing this nursery rhyme to us in the middle of hell. He learned it at school. An almost unusual nursery rhyme among cries of suffering and war songs. Like this child, there are dozens, often orphans, crowded with adults in this hospital in Kigali. Precarious refuge caught between two fires. Here you never know if you'll be alive in the next hour.

- The International Committee of the Red Cross tries in extremely difficult conditions to treat 250 wounded. The massacres are far from over. Philippe Gaillard, head of the ICRC delegation: "Here it's a bit of a haven of peace for the moment despite Stalin's orders which pass over the roofs of the hospital and the delegation! The two parties know where we are. The two parties promised us that neither the delegation nor the ICRC hospital would be affected. They nevertheless said that he sometimes had shooting errors and that we were not at the safe from such errors!".

- Errors do not forgive: a shell fell this morning on the hospital. Two dead, several injured. But in the middle of this slaughter, life does not want to abdicate. And the newborns receive surprising first names: one is called "Geneva", the other "Lausanne"; a way for mothers to thank Red Cross members for their dedication.
Source
Fonds d'archives
INA
Commentaire
The 20 o'clock news of France 2 of May 25, 1994 is visible in its entirety here: https://www.youtube.com/watch?v=zDRf03g_Jmg
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Bruno Masure :] À Kigali, la capitale du Rwanda, reprise de combats, euh…, meurtriers entre les forces gouvernementales et le Front patriotique rwandais. Deux obus ont touché ce matin les locaux du Comité international de la Croix-Rouge, tuant deux employés rwandais. Ces obus ont explosé dans l'enceinte même d'un hôpital de Kigali. Florence Mavic.

[Florence Mavic :] Dieu qu'il est fier ce petit garçon de nous chanter cette comptine au milieu de l'enfer [gros plan sur un enfant blessé au bras gauche en train de chanter en kinyarwanda et français : "[…] Au pas camarade, au pas camarade ! Au pas, au pas, au pas […]"]. Il l'a apprise à l'école. Une comptine presqu'insolite parmi les cris de souffrance et les chants guerriers [une incrustation "Kigali" s'affiche à l'écran].

Comme cet enfant ils sont des dizaines, souvent orphelins, à s'entasser avec des adultes dans cet hôpital de Kigali [gros plans sur des enfants blessés aux membres et au visage]. Refuge précaire pris entre deux feux. Ici on ne sait jamais si on sera vivant dans l'heure qui suit.

Le Comité international de la Croix-Rouge tente dans des conditions extrêmement difficiles de soigner 250 blessés. Les massacres sont loin d'être terminés [gros plans sur des blessés, adultes et enfants].

[Philippe Gaillard, "Chef délégation CICR" : "Ici c'est un petit peu pour l'instant un…, un havre de paix malgré les…, les ordres de Staline qui passent par-dessus les toits de l'hôpital et de la délégation [gros plans sur des blessés de l'hôpital] ! On touche du bois, on se croise les doigts. Euh…, les deux parties savent où on est. Les deux parties nous ont promis que, euh, ni la délégation ni l'hôpital du CICR ne seraient touchés. Ils ont quand même dit que y'avait parfois des erreurs de tirs et qu'on n'était pas à l'abri de ce genre d'erreurs !".]

Les erreurs ne pardonnent pas : un obus est tombé ce matin sur l'hôpital. Deux morts, plusieurs blessés [on voit une femme sur une table d'opération qui semble blessée aux jambes]. Mais au milieu de cette tuerie, la vie ne veut pas abdiquer. Et les nouveaux-nés reçoivent des prénoms surprenants [on voit Philippe Gaillard soulever la moustiquaire du lit dans lequel se trouve un bébé en demandant : - "Comment est-ce qu'il s'appelle ?". Une femme noire lui répond : - "Genève". Philippe Gaillard : - "Il s'appelle Genève, ah bon ?". Puis on entend une voix de femme dire à propos d'un autre enfant : - "Lausanne". Philippe Gaillard : -"Lausanne !"] : l'un se prénomme "Genève", l'autre "Lausanne" ; une façon pour les mères de remercier les membres de la Croix-Rouge pour leur dévouement.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024