Fiche du document numéro 31121

Num
31121
Date
Samedi 14 mai 1994
Amj
Hms
13:00:00
Auteur
Taille
20180
Sur titre
Journal de 13 heures
Titre
On ne parle plus maintenant de 200 000 morts dans cette guerre civile mais de 500 000 victimes, essentiellement des Tutsi de l'ethnie minoritaire
Sous titre
Depuis la mi-avril, près d'une centaine de personnes appartenant au personnel rwandais de Médecins sans frontières auraient été exécutées le plus souvent à l'arme blanche.
Nom cité
Lieu cité
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MSF
Résumé
- In New York, the United Nations Security Council postponed until next week a possible decision on the reinforcement of the Blue Helmets mission in Rwanda. While the diplomats quibble and prevaricate, the massacres continue and take on a frightening dimension.

- Fights, massacres, exodus continue in Rwanda with assessments which are egrained day by day in all their horror. We are no longer talking about 200,000 dead in this civil war which has torn this small country apart since the disappearance on April 6 of President Habyarimana, but of 500,000 victims, mainly Tutsis from the minority ethnic group.

- Humanitarian organizations in Kigali believe that these figures are only provisional and that the real toll will probably never be known. Another revelation from Doctors Without Borders: since mid-April, nearly a hundred people belonging to the Rwandan staff of this organization, nurses, doctors or drivers, have reportedly been executed most often with knives at the inside these refugee camps, hospitals or dispensaries.

- In terms of fighting, mortar fire continued throughout the day yesterday [May 13] in several districts of Kigali, particularly on the road leading to the airport. The shelling did not spare the Hôtel des Mille Collines and the stadium in the Rwandan capital where several thousand Tutsi are said to have taken refuge. France has asked the United Nations to strengthen the security of these refugees by the Blue Helmets.

- Former French Minister of Health and Humanitarian Action, Bernard Kouchner, met in Kigali with the leader of the RPF rebels and is expected to make contact today with the leaders of the armed forces to study the possibilities of leaving the country. humanitarian impasse in which Rwanda finds itself.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Bruno Masure :] À New York le Conseil de sécurité des Nations unies a reporté à la semaine prochaine une éventuelle décision sur le renforcement de la mission des Casques bleus au Rwanda. Pendant que les diplomates ergotent et tergiversent, les massacres continuent et prennent une dimension effrayante. Commentaire François Cornet.

[François Cornet :] Combats, massacres, exodes se poursuivent au Rwanda avec des bilans qui s'égrainent de jour en jour dans toute leur horreur [on voit et on entend des tirs d'armes lourdes au-dessus de la ville de Kigali]. On ne parle plus maintenant de 200 000 morts, dans cette guerre civile qui déchire ce petit pays depuis la disparition le 6 avril du Président Habyarimana [on voit des corps entassés à l'arrière d'un véhicule], mais de 500 000 victimes, essentiellement des Tutsi de l'ethnie minoritaire [gros plan sur des militaires ou miliciens armes en main].

Les organisations humanitaires à Kigali estiment que ces chiffres ne sont que provisoires et que le bilan réel ne sera sans doute jamais connu [gros plan notamment sur un enfant souffrant qui est en train de recevoir des soins]. Autre révélation de Médecins sans frontières : depuis la mi-avril, près d'une centaine de personnes appartenant au personnel rwandais de cette organisation [gros plans sur des enfants soignés dans un hôpital] -- infirmières, médecins ou chauffeurs -- auraient été exécutées le plus souvent à l'arme blanche à l'intérieur même de ces camps de réfugiés [diffusion d'images d'un camp de réfugiés], des hôpitaux ou dispensaires.

Sur le plan des combats, les tirs de mortiers se sont poursuivis durant toute la journée d'hier [13 mai] dans plusieurs quartier de Kigali notamment sur la route menant à l'aéroport. Les pilonnages n'épargnent pas l'hôtel des Mille Collines et le stade de la capitale rwandaise où seraient réfugiés plusieurs milliers de Tutsi [diffusion d'images de combats dans la ville de Kigali ; on entend des tirs d'armes lourdes et on voit des panaches de fumée s'élever au-dessus de plusieurs quartiers]. La France a demandé aux Nations unies un renforcement de la sécurité de ces réfugiés par les Casques bleus [on voit Bernard Kouchner, de dos, grimper dans un blindé de l'ONU].

L'ancien ministre français de la Santé et de l'Action humanitaire, Bernard Kouchner, a rencontré à Kigali le chef des rebelles du FPR et devrait prendre contact aujourd'hui avec les responsables des forces armées pour étudier les possibilités de sortir de l'impasse humanitaire dans laquelle se trouve le Rwanda [on voit Bernard Kouchner assister à une réunion en présence notamment de Théoneste Bagosora et Roméo Dallaire].

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024