Fiche du document numéro 3111

Num
3111
Date
Mardi 25 octobre 2011
Amj
Taille
845053
Titre
Télésphore Kaneza, rescapé de Bisesero, amputé à Goma
Nom cité
Nom cité
Mot-clé
Type
Photo
Langue
FR
Citation
Cette photo de Kaneza Télésphore a été prise à Gishyita le 25 octobre 2011.
Kaneza avait reçu une balle dans le pied. Ils lui ont amputé la jambe jusqu'au genoux à Goma. La balle avait traversé le pied. Il y avait une semaine qu'il était blessé. Après Goma, il est allé à Kigali au CHK dans un véhicule FPR depuis Gisenyi. Il a une béquille. Il n'a pas de téléphone. Il habite au village Kirunga, cellule Musasa, secteur Gishyita, district Karongi.
Il est sûr que le jour de la mort de Kabanda les Français étaient là à Gishyita.
Kaneza retire sa casquette et rectifie son col avant que je le prenne en photo. Il a trouvé au CHK quelqu'un qui le connaissait. Si Kaneza a un problème avec sa prothèse il va au FARG. Il reçoit une petite pension du FARG comme personne vulnérable. Il ne peut pas travailler.

Rapport Mucyo p.224-225 :


Adrien Harelimana est un survivant de Bisesero transporté à Goma par l'armée française
pour y être soigné.


« [...] Trois jours après, un autre Français a voulu
me persuader que je ne pourrais pas échapper à la gangrène si je ne me fais pas amputer.
J'ai répondu que je préférais avoir cette gangrène. J'ai alors averti un autre rescapé de
Bisesero, appelé Kaneza, blessé lui aussi à la jambe en lui disant que les Français allaient
l'amputer la jambe car c'était leur programme. Hélas en fin de compte, Kaneza a été
endormi et à son réveil son pied avait été amputé. Il en fut de même pour Munyankindi
amputé de son bras. Je qualifie ces amputations d'abusives parce que quand d'autres blessés
ont refusé de se faire amputer et que les militaires français se sont fâchés, ils nous ont
transférés dans le camp de Gituku géré par le HCR. Ces blessés y ont été soignés et guéris
sans être amputés.»
 »



Rapport Mucyo p.225 :



Telesphore Kaneza est un survivant de Bisesero transporté à Goma par l'armée française
pour y être soigné.


« Dès notre arrivée, les militaires français ont déshabillé les blessés et les ont laissés nus
dehors avant de les amener un à un pour les soins. Ils ont alors commencé à amputer les
membres des blessés sans tenir compte de la gravité de leur blessure.
Mon tour d'être soigné est arrivé. J'avais une blessure au pied vieille d'une semaine mais
pas très grave puisque j'avais pu continuer à marcher et me battre avec les autres. Sur le lit
d'hôpital, les Français m'ont alors fait savoir qu'ils allaient m'amputer et j'ai refusé. Le
lendemain, ils m'ont répété qu'ils allaient m'amputer, j'ai appelé au secours. Par après, on
m'a anesthésié et à mon réveil ils m'avaient déjà amputé le pied.
»


A la question de savoir comment il pouvait affirmer que l'amputation n'était pas indiquée,
n'étant pas lui-même médecin, Kaneza a répondu : « Certains de mes compagnons blessés
plus gravement que moi et que les français voulaient amputer ont pu réussir à fuir et tous ont
été guéris sans aucun problème
. »

Haut

fgtquery v.1.9, 9 février 2024