Fiche du document numéro 31079

Num
31079
Date
Jeudi 12 mai 1994
Amj
Hms
08:00:00
Taille
20578
Sur titre
Journal de 8 heures
Titre
Les villages de paille autour de Kigali offrent les mêmes images de désolation et d'apocalypse : des massacres soigneusement organisés devant l'indifférence des yeux du monde entier
Sous titre
Boutros Boutros-Ghali, en visite hier [11 mai] à Paris, préconise l'envoi de 5 000 Casques bleus au Rwanda.
Lieu cité
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Résumé
- The civil war that is taking place in Rwanda does not end. Horror, misfortune; with each passing day, hundreds of deaths are added to the endless list of innocent victims of an ethnic war. Massacres, abuses, summary executions, looting, exodus.

- A few kilometers from Kigali, a hospital. The last may be in operation. Section of orphans: here there are a hundred, in the country thousands. Orphans are likely to be one of the major problems in the coming years in Rwanda.

- Most of these young children were found dead. They keep wounds of a rare savagery on their bodies, traces of machetes or shot, and have seen their family massacred.

- Outside, the villages of straw around Kigali offer the same images of desolation and apocalypse: massacres carefully organized before the indifference of the eyes of the whole world. 200,000 dead in four weeks and inert diplomacy.

- Boutros Boutros-Ghali, the UN Secretary General visiting Paris yesterday [May 11], recommends sending 5,000 blue helmets. The United States last night proposed to the UN the possibility of creating a protection zone.

- While the soldiers of the Rwandan Patriotic Front go down towards Kigali, the refugees go up towards the North in Tanzania. At least 250,000 refugees in the camps where everything is lacking. A deplorable situation that is deteriorating day by day.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[William Leymergie :] Nous allons commencer par, euh…, cette épouvantable, euh…, guerre civile qui se déroule au Rwanda.

[Bruno Roger-Petit :] Oui, et qui n'en finit pas. Au Rwanda, horreur, malheur ; chaque jour qui passe, ce sont des centaines de morts qui viennent s'ajouter à l'interminable liste des victimes innocentes d'une guerre ethnique. Massacres, exactions, exécutions sommaires, pillages, exode : le point sur la situation avec Benoît Mousset.

[Benoît Mousset :] À quelques kilomètres de Kigali, un hôpital. Le dernier peut-être en fonctionnement [on voit la façade de l'hôpital de Gahini]. Section des orphelins : ici ils sont une centaine, dans le pays des milliers [gros plans sur des enfants blessés à la tête]. Les orphelins risquent d'être l'un des problèmes majeurs dans les années à venir au Rwanda [on voit des soldats du FPR dans les allées de l'hôpital].

La plupart de ces jeunes enfants ont été trouvés comme morts. Ils gardent sur leur corps des blessures d'une rare sauvagerie [gros plans sur un jeune homme blessé à la tête puis sur une fille dont le bras gauche a été amputé] -- traces de machettes ou de grenailles -- et ont vu leur famille massacrée [on voit plusieurs lits d'enfants dans une grande salle de l'hôpital].

À l'extérieur les villages de paille autour de Kigali offrent les mêmes images de désolation et d'apocalypse : des massacres soigneusement organisés devant l'indifférence des yeux du monde entier [on voit de nombreux cadavres allongés devant un établissement religieux]. 200 000 morts en quatre semaines et une diplomatie inerte.

Boutros Boutros-Ghali, le secrétaire général de l'ONU en visite hier [11 mai] à Paris, préconise l'envoi de 5 000 Casques bleus [on voit un charnier au milieu d'un bois]. Les États-Unis ont proposé cette nuit à l'ONU la possibilité de créer une zone de protection.

Alors que les soldats du Front patriotique rwandais descendent vers Kigali [diffusion d'images de soldats du FPR], les réfugiés, eux, remontent vers le Nord en Tanzanie. 250 000 réfugiés au moins dans les camps où l'on manque de tout. Une situation déplorable qui se dégrade de jour en jour [on voit des réfugiés dans un camp].

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