Fiche du document numéro 31029

Num
31029
Date
Mardi 5 mai 1998
Amj
Hms
13:00:00
Taille
5381185
Surtitre
Journal de 13 heures [1:34]
Titre
Hubert Védrine devant la Mission parlementaire : « À l'époque tout le monde vivait dans l'idée qu'il y avait une épée de Damoclès au-dessus du Rwanda qui était le retour des massacres ! »
Soustitre
Par sa position à l'Élysée, Hubert Védrine voyait passer tous les télégrammes concernant le Rwanda.
Nom cité
Nom cité
Mot-clé
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MIP
Résumé
- After Edouard Balladur and some of his ministers, it is Hubert Védrine's turn to be heard by the Parliamentary Mission on Rwanda. At the time of the genocide, Hubert Védrine was secretary general of the Élysée.

- Hubert Védrine, through his position at the Élysée, saw all the telegrams concerning Rwanda. In his hearing, he will therefore insist on François Mitterrand's desire to help ensure the security of this country against the offensive of the rebels from Uganda. But at the Élysée, when the Rwandan head of state was killed, we quickly understood the extent of the tragedy.

- Hubert Védrine, Minister of Foreign Affairs: "I remember the day of the François Mitterrand attack in my office saying to myself: 'it's going to be terrible'".

- François Mitterrand and his advisers therefore had in mind the possibility of massacres and had conducted their policy in Rwanda knowingly.

- Hubert Védrine: "'Could we anticipate the genocide?'. People are always clever afterwards in the events. They know everything, they have understood everything, they have seen everything. Is that everyone still lived in the idea, not that there would be the genocide as it happened in such atrocious proportions, but everyone lived in the idea that there was a sword of Damocles over this country which was the return of the massacres! Everyone knew it! The only idea that had been found was to reach a political agreement that would have worked somehow".

- Finally, Hubert Védrine considers that American passivity, the fears of the international community of getting their finger in the wheel, the Somali syndrome which still reigned at the time paralyzed any decision at the United Nations to prevent the genocide.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Antoine Cormery :] Après Edouard Balladur et quelques-uns de ses ministres, c'est au tour d'Hubert Védrine d'être entendu par la Mission parlementaire sur le Rwanda [un bandeau "Rwanda" avec la photo d'Hubert Védrine s'affiche à gauche de l'écran]. À l'époque du génocide, Hubert Védrine était secrétaire général de l'Élysée. Compte rendu Philippe Rochot.

[Philippe Rochot :] Hubert Védrine par sa position à l'Élysée voyait passer tous les télégrammes concernant le Rwanda [on voit Paul Quilès en compagnie d'Hubert Védrine et de quatre autres personnes dans les couloirs de l'Assemblée nationale]. Dans son audition, il va donc insister sur la volonté de François Mitterrand d'aider à assurer la sécurité de ce pays face à l'offensive des rebelles venus d'Ouganda [on voit Hubert Védrine entrer dans la salle où il va être auditionné par les députés]. Mais à l'Élysée, quand le chef de l'État rwandais a été tué, on a vite compris l'ampleur du drame [gros plan sur quelques députés membres de la Mission d'information parlementaire].

[Hubert Védrine, "Ministre des Affaires étrangères" : "Je me rappelle que… le jour de l'attentat, François Mitterrand dans mon bureau me disant : 'ça va être terrible'. [Plan de coupe] […] qui, euh…".]

François Mitterrand et ses conseillers avaient donc présent à l'esprit la possibilité de massacres et avaient mené leur politique au Rwanda en connaissance de cause.

[Hubert Védrine : "'On pouvait anticiper le génocide ?'. Les gens sont toujours plus malins après dans…, dans les évènements. Ils savent tout, ils ont tout compris, ils ont tout vu [on voit un député acquiescer aux propos d'Hubert Védrine en souriant]. Euh, mais ce qui est vrai à l'époque, c'est que… tout le monde quand même vivait dans l'idée -- non pas qu'il y aurait le génocide tel qu'il s'est produit dans ces proportions atroces --, mais tout le monde vivait dans l'idée que, euh…, ce pays, y'avait une épée de Damoclès au-dessus de ce pays qui était le retour des massacres [on voit le député précédemment cité ainsi qu'un autre député acquiescer aux propos d'Hubert Védrine] ! Tout le monde le savait ! Euh, la seule, euh, idée qui avait été trouvée, c'est d'arriver à un accord politique… qui n'av…, qui aurait fonctionné tant bien que mal".]

Hubert Védrine estime enfin que la possi…, la passivité américaine, les craintes de la communauté internationale de mettre le doigt dans l'engrenage, le syndrome somalien qui régnait encore à l'époque ont paralysé toute décision aux Nations unies pour empêcher le génocide [gros plan sur Hubert Védrine en train de s'exprimer devant la Mission d'information parlementaire].

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