Fiche du document numéro 30580

Num
30580
Date
Vendredi 25 juillet 2003
Amj
Taille
23347
Titre
Rwanda : le génocide oublié ?
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
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Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Rwanda, 6 avril-4 juillet 1994. Huit cent mille à un million de morts en cent jours. Hommes, femmes, enfants, et même des bébés et des vieillards. Tués le plus souvent à la machette, par des voisins, des amis et parfois des membres de leur propre famille (l'historien José Kagabo parle de "génocide de proximité"). Simplement parce qu'ils étaient Tutsis ou, quand ils étaient Hutus, parce qu'ils refusaient l'idéologie du Hutu Power.

Cour d'assises de Bruxelles, 17 avril-8 juin 2001. Sept ans après, quatre Rwandais "ordinaires" -- un universitaire, un ancien ministre et deux religieuses -- sont jugés pour leur implication dans le génocide. A titre exceptionnel, RCN Justice et Démocratie, une ONG belge qui fait du soutien institutionnel à la justice dans les pays de l'Afrique des Grands Lacs et à Haïti, en vue d'y faire renaître l'Etat de droit, est autorisée à enregistrer l'intégralité du procès (trente-quatre audiences, 250 heures). En 2002, l'ONG met les cassettes à la disposition de France-Culture, qui décide de les utiliser dans une série sur le génocide rwandais. Laure de Vulpian s'attelle à la tâche en février 2003, assistée de Mehdi El Hadj à la réalisation.

Chacune des vingt-cinq émissions (60 min, du lundi au vendredi, cinq semaines de suite) développe une thématique -- fabrication de la haine entre Hutus et Tutsis, rôle de l'Eglise catholique et des médias rwandais, participation massive de la population, abstention de la communauté internationale, souffrance infinie des survivants, question du pardon et de la réconciliation, culpabilité collective non assumée, tentations révisionnistes... -- en s'appuyant sur des extraits des minutes du procès.

La productrice a sollicité une trentaine de témoins et d'experts. Parmi eux, trois rescapés, le chercheur Jacques Semelin (il travaille sur les crimes de masse), le psychiatre Naasson Munyandamutsa, l'écrivain Jean Hatzfeld, le metteur en scène Jacques Delcuvellerie (Rwanda 94), l'écrivain sénégalais Boris Boubacar Diop (Murambi, le livre des ossements), la journaliste belge Colette Braeckman... Leurs analyses composent un tableau très éclairant des causes profondes et des conséquences du génocide. Un remarquable travail, pédagogique au meilleur sens du terme, pour tenter de comprendre l'incompréhensible.

Sur France-Culture du 28 juillet au 29 août 2003, du lundi au vendredi, de 11 heures à midi.

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