Fiche du document numéro 30473

Num
30473
Date
Lundi 8 août 1994
Amj
Hms
13:00:00
Taille
20906
Sur titre
Journal de 13 heures
Titre
Les réfugiés continuent peu à peu à rentrer au Rwanda. Certains connaissent des surprises quand ils retrouvent leur maison
Sous titre
Une grave pénurie alimentaire sévit dans la zone humanitaire contrôlée par les Français.
Nom cité
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Lieu cité
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Mot-clé
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Résumé
- In Rwanda, there is a serious food shortage in the humanitarian zone controlled by the French under Operation Turquoise. The needs of the population are only 50% covered according to General Lafourcade. The UNHCR further fears a new mass exodus after the departure of the French.

- The refugees are gradually continuing to return home. Some people experience surprises when they find their home. This is the case with this family we met in Kigali. His neighborhood has seen many abuses and a tiny population has returned.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Dominique Bromberger :] Au Rwanda une grave pénurie alimentaire sévit dans la zone humanitaire contrôlée par les Français de l'opération Turquoise. Les besoins de la population sont couverts à 50 % seulement selon le général Lafourcade. Le HCR craint de surcroît un nouvel exode massif après le départ des Français.

Les réfugiés continuent peu à peu à rentrer chez eux. Certains connaissent des surprises quand ils retrouvent leur maison. C'est le cas de cette famille qu'Isabelle Baillancourt et Gilles Hémart ont rencontré à Kigali.

[Isabelle Baillancourt :] Quelques légumes pour survivre, cette famille vient à peine de retrouver Kigali [une incrustation "Kebeza [Kabeza], quartier de Kigali" s'affiche à l'écran]. Après deux mois de fuite, elle n'a pas d'autres ressources. Et comme des dizaines d'habitants, Michèle s'est appropriée ce lopin de terre.

[Michèle Nika, "Tutsie" : "Ah, les propriétaires ont été tués. Quand tu vas chercher à manger, tu vas dans un champ que tu ne connais même pas le propriétaire. Il suffit de te trouver à manger seulement".]

Retour vers l'inconnu pour cette jeune femme, tutsi. Son quartier a connu de nombreuses exactions et une population infime est revenue. Michèle a fui les massacres en juin dernier avec ses enfants. Puis ce fut un mois d'errance dans le pays. Aujourd'hui elle a choisi le retour.

[Michèle Nika : - "J'ai pensé que… maintenant tout était fini, qu'on pouvait recommencer à… revivre". Isabelle Baillancourt : - "Dans quel état était votre maison ?". Michèle Nika : - Ma maison était ouverte, toutes les portes étaient ouvertes. Y'avait rien dedans. Y'avait plein de papiers par terre, des…, plein de choses cassées".]

Sa maison pillée, son passé saccagé et son mari exécuté par les milices de l'armée rwandaise, Michèle s'accroche à ce qui lui reste [Michèle montre face caméra un cadre-photo d'elle et de son mari].

[Isabelle Baillancourt : - "C'était la seule photo que vous avez de votre mari ?". Michèle Nika : - "Non, j'ai d'autres photos aussi. Il y a même des voisins qui ramassent sur la route des photos, qui me les amènent".]

Avant de s'enfuir, Michèle la Tutsi a survécu en se cachant pendant un mois chez Hector le Hutu.

[Michèle Nika : "On a vécu ensemble tous les évènements. Grâce à lui on a survécu".

Hector Kahbanda : "Bien qu'il y ait des…, qu'il y ait eu des…, des pertes en vies humaines et… en grand nombre, il faut comprendre que chacun a perdu. Des deux côtés !".]

Pour Hector et Michèle, la réconciliation n'est pas trop difficile. Les corvées quotidiennes sont les mêmes pour tous [on les voit en train de puiser de l'eau]. Mais hors caméra, Hector ne nous cache pas son inquiétude : il n'a aucune nouvelle du reste de sa famille. Elle a disparu sur la route de l'exode.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024