Fiche du document numéro 30470

Num
30470
Date
Mardi 2 août 1994
Amj
Hms
20:00:00
Taille
21387
Sur titre
Journal de 20 heures [2/2]
Titre
À Kigali, Britanniques et Américains débarquent avec du matériel : le pont aérien se met en place lentement
Sous titre
Presque un mois après la prise de Kigali, le FPR en est encore à gérer sa victoire militaire et politique.
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Mot-clé
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Résumé
- In the Rwandan refugee camps there is a significant drop in mortality, even though there are still a thousand deaths per day.

- In Kigali, the British and Americans disembark with equipment. The airlift is slowly being put in place. Every day, the airport tarmac receives several jumbo jets supposed to deliver humanitarian aid, or for now what should be used for humanitarian aid.

- Almost a month after the capture of Kigali, the supply of the population remains disorganized. Neither transport, nor water, nor electricity: the city survives as best it can. The RPF is still managing its military and political victory. Only the central market finds a little animation and the rare products arrive from Burundi. The massive exodus of the population has paralyzed all production. Some residents denounce the international mobilization: too late, too little.

- According to the UN, only 70,000 refugees from the camps have returned to their villages. It must be said that most of them are Hutu. They therefore fear reprisals from the former rebels of the Rwandan Patriotic Front.

- Zairian soldiers looted part of the food aid that arrived at Goma airport this afternoon. We have no details on the quantity and nature of the stolen goods.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Jean-Claude Narcy :] […] Et puis dans les camps de réfugiés rwandais on enregistre une baisse sensible de la mortalité, même si l'on dénombre encore un millier de morts par jour.

À Kigali, Britanniques et Américains débarquent avec du matériel. Le pont aérien se met en place lentement, comme en témoigne le reportage de nos envoyés spéciaux Isabelle Baillancourt et Jean-Etienne Mach.

[Isabelle Baillancourt :] La tour de contrôle endommagée par les combats n'est pas débordée par le trafic aérien de Kigali [gros plan sur la tour de contrôle de l'aéroport de Kanombe ; une incrustation "Kigali - Rwanda, ce matin" s'affiche à l'écran]. Et pourtant, chaque jour, le tarmac de l'aéroport reçoit plusieurs gros-porteurs supposés acheminer l'aide humanitaire, ou pour l'instant ce qui doit servir à l'aide humanitaire [on voit une jeep blanche débarquer d'un avion-cargo].

Arrivés ce matin des premiers éléments anglais, précurseurs d'un contingent de 600 soldats. Leur mission : mettre en place une logistique capable de faciliter le retour des Rwandais dans leur pays [on voit débarquer des Casques bleus]. Mais la priorité aujourd'hui des officiers reste leur sécurité. Le salaire de la peur n'est pas au programme.

[Capitaine Bruce Anderson, "Armée anglaise" [il s'exprime en anglais mais ses propos sont traduits] : "Nous devons avant tout déminer les alentours de l'aéroport. On nous dit qu'il reste encore des mines et des explosifs laissés là par les combattants".]

La gestion des Américains -- environ 200 soldats présents -- ne manque pas de méthode. Et ce ne sont pas les quatre ou cinq rotations quotidiennes qui pourront transformer Kigali en centre opérationnel d'un pont humanitaire aérien. Le déploiement au Rwanda des GI reste délibérément progressif et l'aide bien insuffisante.

[Un GI américain [il s'exprime en anglais mais ses propos sont traduits] : "Cela prend du temps pour remettre en place toutes les structures d'aide. Ce n'est qu'après que nous apporterons l'eau et la nourriture".]

Et presque un mois après la prise de Kigali, le ravitaillement de la population reste désorganisé. Ni transport, ni eau, ni électricité : la ville survit comme elle peut. Le FPR en est encore à gérer sa victoire militaire et politique [diffusion d'images de la ville de Kigali délabrée]. Seul le marché central retrouve un peu d'animation et les rares produits arrivent du Burundi. L'exode massif de la population a paralysé toute production. Une partie des habitants dénonce la mobilisation internationale : trop tard, trop peu.

[Un Rwandais [il s'exprime en kinyarwanda mais ses propos sont traduits] : "On a rien, rien. On ne peut compter que sur nous-mêmes".]

[Isabelle Baillancourt, face caméra, dans un quartier de Kigali : "La prudence prévaut dans la capitale rwandaise. D'un côté la mise en place de l'aide humanitaire reste très lente. De l'autre Kigali est une ville meurtrie et surtout méfiante".]

[Jean-Claude Narcy :] Et puis selon l'ONU, seulement 70 000 réfugiés des camps ont repris le chemin de leur village. Il faut dire que la plupart d'entre eux sont Hutu. Ils craignent donc les représailles de la part des anciens rebelles du Front patriotique rwandais.

Et puis j'apprends… à l'instant que les soldats…, des soldats zaïrois ont pillé cet après-midi une partie de l'aide alimentaire arrivée sur l'aéroport de Goma. On n'a aucune précision sur la quantité et la nature de la marchandise dérobée.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024