Fiche du document numéro 30338

Num
30338
Date
Lundi 25 avril 1994
Amj
Hms
12:00:00
Taille
21406
Sur titre
Journal de 12 heures
Titre
Voici les dernières images du pays aux mille collines : des centaines de cadavres mutilés, éventrés, méconnaissables. Des hommes, des femmes, des enfants massacrés uniquement parce qu'ils étaient tutsi
Sous titre
Leurs bourreaux appartiennent tous à l'ethnie adverse des Hutu.
Lieu cité
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Résumé
- A failed coup in Burundi: an attempted putsch led by Tutsi soldiers but the insurgents failed to rally other army units to their cause. Burundi is still spared the inter-ethnic war that is ravaging neighboring Rwanda. Rwanda where every day humanitarian organizations discover new massacres.

- Here are the latest images of the land of a thousand hills: hundreds of mutilated, disembowelled, unrecognizable corpses. Men, women, children massacred only because they were Tutsi. Their executioners, government soldiers, all belong to the opposing Hutu ethnic group.

- On April 8, the Belgian Blue Helmets took this frightened population under their protection. But four days later, the Belgians left. The Hutu then began the carnage. Of this massacre, only two survivors remain. Miraculous: a six-year-old child and a man who still has the strength to testify. The survivor: "My wife was carrying our child on her back, in a bag. They cut her with a machete because she couldn't walk fast enough".

- In Rwanda, for more than 17 days, death reigns everywhere. And the balance sheets are always approximate. There would already be more than 10,000 dead and as many, if not more, wounded.

- Hundreds of thousands of people were thrown onto the roads. The exodus to neighboring Burundi is massive. Humanitarian organizations are also completely overwhelmed here.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Anne de Coudenhove :] Un coup d'État manqué au Burundi : une tentative de putsch menée par des militaires tutsi mais les insurgés ne sont pas parvenus à rallier d'autres unités de l'armée à leur cause [diffusion d'une scène de massacre de Tutsi filmée à Rebero au Rwanda, V. infra]. Le Burundi… est encore épargné par la guerre interethnique qui ravage le Rwanda voisin. Le Rwanda où chaque jour les organisations humanitaires découvrent de nouveaux massacres. Morad Aït-Habbouche.

[Morad Aït-Habbouche :] Voici les dernières images du pays aux mille collines [une incrustation "Colline de Ribero [Rebero], 23 avril" s'affiche à l'écran] : des centaines de cadavres mutilés, éventrés, méconnaissables [la caméra filme longuement les corps massacrés gisant au bord d'une route en latérite]. Des hommes, des femmes, des enfants massacrés uniquement parce qu'ils étaient tutsi. Leurs bourreaux -- des militaires gouvernementaux -- appartiennent tous à l'ethnie adverse des Hutu.

Le 8 avril dernier, les Casques bleus belges avaient pris sous leur protection cette population effrayée. Mais quatre jours après, les Belges sont partis. Les Hutu ont alors commencé le carnage. De ce massacre, il ne reste que deux survivants. Des miraculés : un enfant de six ans [on le voit sous un pagne en train de gesticuler au milieu des cadavres ; la scène suivante le montre en train de se faire soigner par des militaires du FPR] et un homme qui a encore la force de témoigner.

[Le rescapé [il s'exprime en anglais mais ses propos sont traduits] : "Ma femme portait notre enfant dans le dos, dans un sac. Ils l'ont découpée à la machette parce qu'elle ne marchait pas assez vite".]

Au Rwanda, depuis plus de 17 jours, la mort règne partout [diffusion d'images d'archives montrant des soldats du FPR au combat]. Et les bilans restent toujours approximatifs. Il y aurait déjà plus de 10 000 morts et autant, voire plus, de blessés.

Des centaines de milliers de personnes ont été jetées sur les routes [gros plan sur un panneau indiquant : "Le Burundi vous souhaite la bienvenue"]. L'exode vers le Burundi voisin est massif [on voit un cadavre flotter sur une rivière]. Les organisations humanitaires sont là aussi complètement dépassées.

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