Fiche du document numéro 30282

Num
30282
Date
Vendredi 22 avril 1994
Amj
Hms
24:00:00
Taille
20443
Surtitre
Journal de 24 heures
Titre
Au Rwanda 400 soldats de l'ONU ont encore quitté le pays aujourd'hui. Au total il ne restera sur place qu'un peu moins de 300 Casques bleus
Soustitre
Sur place les massacres continuent.
Nom cité
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Lieu cité
Lieu cité
Lieu cité
Mot-clé
Mot-clé
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Philippe Lefait :] Au Rwanda 400 soldats de l'ONU ont encore quitté le pays aujourd'hui. Au total il ne restera sur place qu'un peu moins de 300 Casques bleus. Demain les deux camps doivent se rencontrer en Tanzanie. Sur place les massacres continuent, comme en témoignent ces deux Français qui viennent de rentrer et que Philippe Rochot a interrogé.

[Philippe Rochot :] C'est le départ des Casques bleus du Rwanda [une incrustation "Kigali, Rwanda -- hier [21 avril]" s'affiche à l'écran]. Ils étaient 2 500 qui tentaient de protéger les camps de réfugiés, les institutions, les hôpitaux. Ils quittent aujourd'hui le pays laissant la population dans un profond désarroi face aux règlements de compte et à la guerre civile. Mais les Nations unies en ont décidé ainsi : ne resteront que 300 hommes pour tenter une médiation entre factions rivales [diffusion d'images de Casques bleus en train d'embarquer dans des gros-porteurs sur le tarmac de l'aéroport de Kanombe].

Les organisations humanitaires ont déjà condamné le départ des Casques bleus du Rwanda car plus rien ne peut empêcher à présent la poursuite des massacres. Les morts se comptent par dizaines de milliers [on voit des cadavres gisant devant un pâté de maisons et au bord d'une route]. Uniquement dans le stade de Kigali, 5 000 personnes attendent depuis huit jours la fin des massacres et le stade est régulièrement bombardé par les forces du FPR [on voit quelques humanitaires de la Croix-Rouge puis des réfugiés dans le stade Amahoro].

C'est pour ces victimes que des familles françaises de retour du Rwanda ont fondé un comité de solidarité.

[Charles Lauer : - "Si on n'y va pas tout de suite, ça…, ça sera pour 10 ans, 20 ans. Faut…, faut y aller tout de suite mais…, mais, c'est…, y a des…, des milliers de…, de morts". Claudine Lauer, en pleurs : - "Je retournerai au Rwanda. J'ai trop d'amis ! Je sais qu'il y en a beaucoup qui seront morts. Mais je retournerai au Rwanda". Philippe Rochot : - "Mais… quand on voit que l'ONU, euh, quitte le Rwanda, est-ce qu'on laisse pas un peu ces…, ces populations à l'abandon ?". Claudine Lauer : - "Mais ils ont rien fait ! Ils ont rien fait Monsieur. Monsieur ils ont rien fait !". Charles Lauer : - "Nous on dit que c'est dégueulasse, c'est tout ce qu'on peut dire !". Claudine Lauer : - "La MINUAR n'a rien fait, rien fait pour sauver ce peuple, rien du tout !". Charles Lauer : - "Nulle part". Claudine Lauer : - "Il n'a pas désarmé. Ils venaient pour désarmer. Ce n'est pas vrai, il n'a pas désarmé. Puisqu'il y avait de…, toutes les nuits des grenades qui sautaient dans les quartiers : à Nyamirambo, à Gikondo, dans tous les quartiers".]

Les étrangers ont quitté le pays mais aussi plus de 100 000 Rwandais et même 50 000 habitants du Burundi qui avaient déjà fui les violences chez eux et continuent d'errer sur ces routes avec la mort au bout du chemin [on voit notamment des gens fuir à travers les collines].

[Philippe Lefait :] Ce soir la Croix-Rouge annonce qu'un convoi médical a pu atteindre Kigali, la capitale du Rwanda.

Haut

fgtquery v.1.9, 9 février 2024