Fiche du document numéro 30269

Num
30269
Date
Jeudi 21 avril 1994
Amj
Hms
23:00:00
Taille
22787
Surtitre
Journal de 23 heures
Titre
Au Rwanda 20 000 à 25 000 civils sont menacés de mort selon l'organisation Human Rights, qui exhorte les Nations unies à maintenir les soldats de l'ONU sur place
Soustitre
Des responsables de l'ONU affirment : "Nous n'avons ni le mandat ni les moyens pour empêcher la poursuite des massacres ethniques".
Lieu cité
Mot-clé
Résumé
- Serb bombardments which continue in Gorazde, thousands of people still fleeing the fighting in Rwanda. In both cases the UN had sent blue helmets. Soldiers who have become helpless and who today feel humiliated. Why this stalemate?

- In Rwanda, the exodus of the population driven out by the civil war: 20 to 25,000 civilians are threatened with death according to the organization Human Rights, which urges the United Nations to keep UN soldiers there. On Wednesday [April 20], 800 soldiers left Kigali. UN officials say: "We have neither the mandate nor the means to prevent the continuation of the ethnic massacres".

- Disgust, anger of the Belgian Blue Helmets after so many massacres and the summary execution of their comrades.

- Budget problem or mission impossible? The mixture of humanitarian, military, peacekeeping concept creates a real jungle where the Blue Helmets get bogged down.
Source
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Richard Tripault :] Des bombardements serbes qui continuent à Gorazde -- on l'a vu tout à l'heure --, des gens par milliers qui fuient toujours les combats au Rwanda. Dans les deux cas l'ONU avait envoyé des Casques bleus. Des soldats qui sont devenus impuissants et qui aujourd'hui se sentent humiliés. Pourquoi cet enlisement ? Éléments de réponse avec Pascal Verdeau.

[Pascal Verdeau :] Le sacrifice de Gorazde, zone de sécurité de l'ONU depuis le mois de mai 93 [une page "Jeudi soir, ONU mission impossible" s'affiche à l'écran]. Bombardements incessants de l'hôpital, les malades -- indiquait hier Médecins sans Frontières -- sont abandonnés à leur sort. Ce matin, 140 Casques bleus de la FORPRONU ont quitté Sarajevo pour l'enclave de Gorazde. Mission : aide humanitaire et médicale.

À des milliers de kilomètres de là, au Rwanda, l'exode de la population chassée par la guerre civile [diffusion d'images de réfugiés marchant le long des routes]. 20 à 25 000 civils sont menacés de mort selon l'organisation Human Rights [diffusion de scènes de massacre], qui exhorte les Nations unies à maintenir les soldats de l'ONU sur place. Mercredi [20 avril], 800 militaires ont quitté Kigali. Des responsables de l'ONU affirment : "Nous n'avons ni le mandat ni les moyens pour empêcher la poursuite des massacres ethniques" [on voit des Casques bleus sur le tarmac de l'aéroport de Kanombe embarquer dans des gros-porteurs].

Écœurement, colère des Casques bleus belges après tant de massacres et l'exécution sommaire de leurs camarades [on voit un soldat belge déchirer au poignard son béret bleu de l'ONU].

[Une journaliste interroge un soldat belge : - "Vous ne remettrez plus jamais le casque bleu ou vous le remettrez ?". Le soldat : - "Ben, si on nous dit de le remettre je serai obligé. Mais… si j'ai l'occasion, je le remettrai pas".]

Découragement des militaires, fin de l'illusion humanitaire, la plaie bosniaque n'en finit pas de s'infecter. Et pourtant le secrétaire des Nations unies demande inlassablement des moyens financiers et des hommes.

[Boutros Boutros-Ghali, "secrétaire général de l'ONU" : "J'ai demandé à d'autres pays depuis le mois de mai ! Nous devions avoir 8 000 hommes, je n'ai rien obtenu !".]

Problème de budget ou mission impossible ? Le mélange d'humanitaire, de militaire, de concept de maintien de la paix créé une véritable jungle où les Casques bleus s'enlisent. En Bosnie, l'ONU est bafouée.

[Ghassan Salamé, "Centre Etudes de Recherche International" : "L'affaire yougoslave n'a pas bougé d'un pouce jusqu'à l'affaire du marché de Sarajevo. Et ce jour-là si elle a bougé d'un pouce, c'est par une logique de bipolarité russo-américaine. C'est pourquoi aujourd'hui s'il y a un défi apparemment à la puissance onusienne, en fait c'est un défi à l'…, l'entente, euh, russo-américaine et plus directement à la puissance américaine. Les Nations unies sont un faux témoin dans cette affaire qui les dépasse de loin".]

L'ONU qui pourrait tout de même être associée avec les Européens, les Américains et les Russes au sommet international sur la Bosnie proposé par Moscou.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024