Fiche du document numéro 30246

Num
30246
Date
Lundi 25 avril 1994
Amj
Hms
19:30:00
Auteur
Taille
6254645
Surtitre
Journal de 19 heures 30 [1:46]
Titre
Des hommes, des femmes, des enfants massacrés uniquement parce qu'ils étaient tutsi. Leurs bourreaux, des militaires gouvernementaux, appartiennent tous à l'ethnie adverse des Hutu
Soustitre
Des organisations humanitaires citent maintenant le chiffre de 100 000 morts.
Lieu cité
Mot-clé
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Résumé
- New very violent fighting in Kigali, the capital of Rwanda. The city is surrounded by rebel troops of the Patriotic Front. Humanitarian organizations are now citing the figure of 100,000 dead! Sometimes the entire population of a village has been massacred. Terrible images of these mass graves discovered in Rwanda.

- Here are the latest images of the land of a thousand hills: hundreds of mutilated, disembowelled, unrecognizable corpses. Men, women, children massacred only because they were Tutsi. Their executioners, government soldiers, all belong to the opposing Hutu ethnic group.

- On April 8, the Belgian Blue Helmets took this frightened population under their protection. But four days later, the Belgians left. The Hutu then began the carnage. Of this massacre, only two survivors remain. Miraculous: a six-year-old child and a man who still has the strength to testify. The survivor: "My wife was carrying our child on her back, in a bag. They cut her with a machete because she couldn't walk fast enough".

- In Rwanda, for more than 17 days, death reigns everywhere. And the balance sheets are always approximate. There would already be more than 10,000 dead and as many, if not more, wounded.

- Hundreds of thousands of people were thrown onto the roads. The exodus to neighboring Burundi is massive. Humanitarian organizations are also completely overwhelmed here.

- François Mitterrand in Uzbekistan.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Marc Autheman :] Nouveaux combats très violents à Kigali, la capitale du Rwanda. La ville est encerclée par les troupes rebelles du Front patriotique. Des organisations humanitaires citent maintenant le chiffre de 100 000 morts ! Parfois c'est toute la population d'un village qui a été massacrée. Images terribles de ces charniers découverts au Rwanda. Morad Aït-Habbouche.

[Morad Aït-Habbouche :] [Morad Aït-Habbouche :] Voici les dernières images du pays aux mille collines [une incrustation "Colline de Ribero [Rebero], 23 avril" s'affiche à l'écran] : des centaines de cadavres mutilés, éventrés, méconnaissables [la caméra filme longuement les corps massacrés gisant au bord d'une route en latérite]. Des hommes, des femmes, des enfants massacrés uniquement parce qu'ils étaient tutsi. Leurs bourreaux -- des militaires gouvernementaux -- appartiennent tous à l'ethnie adverse des Hutu.

Le 8 avril dernier, les Casques bleus belges avaient pris sous leur protection cette population effrayée. Mais quatre jours après, les Belges sont partis. Les Hutu ont alors commencé le carnage. De ce massacre, il ne reste que deux survivants. Des miraculés : un enfant de six ans [on le voit sous un pagne en train de gesticuler au milieu des cadavres ; la scène suivante le montre en train de se faire soigner par des militaires du FPR] et un homme qui a encore la force de témoigner.

[Le rescapé [il s'exprime en anglais mais ses propos sont traduits] : "Ma femme portait notre enfant dans le dos, dans un sac. Ils l'ont découpée à la machette parce qu'elle ne marchait pas assez vite".]

Au Rwanda, depuis plus de 17 jours, la mort règne partout [diffusion d'images d'archives montrant des soldats du FPR au combat]. Et les bilans restent toujours approximatifs. Il y aurait déjà plus de 10 000 morts et autant, voire plus, de blessés.

Des centaines de milliers de personnes ont été jetées sur les routes [gros plan sur un panneau indiquant : "Le Burundi vous souhaite la bienvenue"]. L'exode vers le Burundi voisin est massif [on voit un cadavre flotter sur une rivière]. Les organisations humanitaires sont là aussi complètement dépassées.

[Élise Lucet :] François Mitterrand en Ouzbékistan. Le président de la République est arrivé [la vidéo s'interrompt].

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