Fiche du document numéro 30042

Num
30042
Date
Jeudi 31 juillet 2014
Amj
Taille
838682
Titre
La sœur Farrington a informé les militaires français le 23 juin 1994 de la situation à Kibuye
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Lieu cité
Type
Note
Langue
FR
Citation
La sœur Farrington a informé les militaires
français le 23 juin 1994 de la situation à Kibuye
Jacques Morel
31 juillet 2014, v1.3
Résumé
Marie Julianne Farrington, supérieure des sœurs de Namur et de nationalité états-unienne, s’est rendue au Rwanda pendant le génocide afin
de se porter au secours des communautés de son ordre qui comptaient des
Tutsi. Venue du Burundi, elle est allée à Kibuye et a sollicité en vain du
préfet Kayishema des laissez-passer pour que les sœurs en danger puissent
se rendre au Zaïre. Elle a appris que des Tutsi résistaient encore à Bisesero.
Elle se rendit à Goma le 21 juin où elle rencontra des militaires français.
Le 23, elle eut une conversation plus longue avec eux, elle put leur exposer
la situation à Kibuye. Elle obtint qu’ils évacuent des sœurs de Kibuye et
put les accueillir à Goma le 28, débarquées de 6 hélicoptères français. Elle
ne mâche pas ses mots à propos du gouvernement intérimaire rwandais
et de la compromission de la majorité des évêques avec celui-ci. Elle est
malheureusement décédée.

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Le préfet Kayishema menace d’éliminer ceux
qui s’opposent au gouvernement

Arrivée à Kibuye le 27 mai, la sœur Farrington se rend plusieurs fois à la
préfecture pour demander l’autorisation d’évacuer les sœurs. Elle apprend que
l’homme désigné pour tuer les sœurs tutsi va revenir :
The next morning, hoping to evaluate the reliability of Prefect
Kayishema, I returned to the Prefecture with two other Sisters. Almost immediately, Kayishema began a frenzied justification of the
“war”. He said that most of the local civilian was actually in league
with the RPF to overthrow the government and that they had to be
eliminated. He continued in the same tone for nearly two and a half
hours. It was clear that I could not leave. 1
1. Marie Julianne Farrington, Rwanda - 100 Days - 1994 - One Perspective. Cf. C. Rittner, Genocide in Rwanda - Complicity of the Churches ? [1, pp. 102-103]. http://www.
francegenocidetutsi.org/FarringtonComplicityOfChurches.pdf Traduction de l’auteur :
Le matin suivant, voulant vérifier si nous pouvions faire confiance au préfet Kayishema, je
suis retournée à la préfecture avec deux autres sœurs. Presque immédiatement, Kayishema

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LES MASSACRES SE POURSUIVENT À BISESERO

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Les massacres se poursuivent à Bisesero

Après le 28 mai, la sœur Farrington entend parler plusieurs fois de la résistance des Tutsi à Bisesero :
Later in Kibuye, on several occasions we heard groups of soldiers
running in step in the direction of the mission. The first time, we were
sure they were coming to take the Tutsi sisters. Then we heard them
singing. They were returning from Bisesero where in the mountains
many Tutsis had gathered and were resisting. Singing, the soldiers
recounted how many they had killed that day. 2

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Les États-Unis au secours de la sœur Farrington

Un télégramme du Département d’État demande le 10 juin l’assistance de la
MINUAR pour évacuer deux ressortissantes étatsuniennes coincées au Rwanda.
L’une est la sœur Farrington, l’autre est la sœur Charles Marie alias Jean Serrafino au couvent du même ordre à Kiruhura, au nord de Butare. 3 Un télégramme
du même jour précise que la sœur [Farrigton mais son nom est effacé] n’est pas
bloquée à Kibuye puisqu’elle est actuellement venue à Goma. Mais elle demande
que les sœurs de Kibuye soient évacuées. Elle retourne auprès d’elles. 4
Le 22 juin, l’ambassade des États-Unis à Paris prie les autorités françaises
d’avertir leurs militaires en partance pour le Rwanda du sort des 24 sœurs de
Kibuye dont une ressortissante américaine, sœur Julianne Farrington. Une sœur
du même ordre, Judith Carroll, est venue à Goma pour essayer d’organiser
l’évacuation. On la voit le 28 juin à Kibuye dans le reportage de France 2 sur
l’évacuation des sœurs. Elle parle mal le français. 5 Une autre sœur américaine
menacée est à Kiruhura. 6
Le 23 juin un télégramme de l’ambassade US à Kinshasa rend compte d’un
entretien avec Dominique Bon, l’attaché militaire français. 7 Ce dernier a assuré
s’est lancé dans une justification délirante de la “guerre”. Il dit que presque toute la population
locale s’était liguée avec le FPR pour renverser le gouvernement et que ces gens-là devaient
être éliminés. Il continua sur le même ton pendant presque deux heures et demie. Il était clair
que je ne pouvais pas partir.
2. Farrington, ibidem, pp. 102-103. Traduction de l’auteur : Plus tard à Kibuye, nous avons
entendu plusieurs fois des groupes de soldats qui courraient vers la mission. La première fois,
nous étions persuadées qu’ils venaient prendre les sœurs tutsi. Alors nous les avons entendu
chanter. Ils revenaient de Bisesero où des Tutsi s’étaient regroupés dans les montagnes et
résistaient. En chantant, les soldats racontaient combien ils en avaient tués ce jour-là.
3. Talbott, AmCit Nuns Trapped in Rwanda, US DOS, 10 juin 1994. http://www.
francegenocidetutsi.org/Farrington10juin1994.pdf
4. Additional Information on AMCit Nuns in Rwanda, US DOS, 10 juin 1994. http:
//www.francegenocidetutsi.org/AdditionalInformationonAMCITNunsinRwanda163607.pdf
5. Voir section 1 page 3.
6. AMCit Nuns in Rwanda, US DOS, 22 juin 1994. http://www.francegenocidetutsi.
org/AMCITNunsinRwanda168338.pdf
7. Scott, The Sisters of St.Mary of Namur and the French Military Operation in

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LES ÉTATS-UNIS AU SECOURS DE LA SŒUR FARRINGTON

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Figure 1 – Sœur Judith de Sainte Marie de l’Assomption le 28 juin au couvent
de Kibuye. Source : I. Staes, P. Pons, P. Querou, F. Granet, Reportage à Gishyita
le 27 juin 1994, France 2, 28 juin 1994, Dernière.
que les sœurs n’étaient pas en danger. Les forces françaises, annonce-t-il, vont
faire de l’Ouest du Rwanda une zone sûre, un groupe partant du nord depuis
Goma et allant vers le sud-est, un autre partant du sud et allant vers le nord-est.
Les sœurs seront sous protection française dimanche 26 ou lundi 27.
Le 29 juin, le Département d’État remercie l’ambassadeur de France pour
l’évacuation des sœurs de Kibuye. Celles-ci demandent que leur sœurs de Kiruhura soient aussi secourues. Les militaires français pourraient-ils s’en occuper ?
Le Département constate cependant que le gouvernement français ve veut pas
que ses militaires rentrent en contact direct avec le FPR et souhaite qu’une
solution soit trouvée avec la MINUAR. 8
Le 1er juillet, l’ambassade des États-Unis à Kampala informe qu’un pilote
américain de Air Care International, Alan Campbell, s’occupe de faire évacuer
les sœurs de Kiruhura. Lui et Judith Carroll ont pu communiquer par radio avec
le couvent de Kiruhura. Les Français lui ont demandé de contacter le FPR pour
cette évacuation.
Campbell avait donné des informations aux Français de Goma pour l’évacuation des sœurs de Kibuye. Il y était allé avec un journaliste britannique.
Rwanda, US DOS, 23 juin 1994. http://www.francegenocidetutsi.org/TheSistersofSt.
MaryofNamurandtheFrenchMilitaryOperationinRwanda168362.pdf
8. Christopher, Nuns in Peril in Kiruhura, Rwanda, US DOS, 29 juin 1994. http://www.
francegenocidetutsi.org/NunsinPerilinKiruhuraRwanda168381.pdf

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LA RENCONTRE DES MILITAIRES FRANÇAIS À GOMA

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Ils ont passé 29 barrières gardées par des miliciens armés de machettes qui demandaient s’il y avait des Tutsi dans leur voiture. Il avait le projet d’évacuer
les sœurs par le lac mais la présence d’un camp militaire l’en a empêché. Il est
revenu à Goma et a communiqué ses informations aux militaires français leur
disant que les sœurs de Kibuye faisaient face à un danger imminent. 9
Ce journaliste britannique est probablement Christopher Mc Greal. Celui-ci
est allé à Kibuye. Il écrit le 27 juin 1994 dans The Guardian que 10 000 personnes
y ont été massacrées. Un témoin lui rapporte que l’armée a distribué des armes
pour tuer les 3 000 Tutsi qui sont allés se réfugier dans l’église. Les sœurs tutsi
de Sainte Marie de Namur, poursuit-il, ont été plusieurs fois menacées de mort.
Elles sont prisonnières du préfet qui, avec le commandant militaire, est complice
du génocide. 10 Interrogé comme témoin au procès Kayishema, Mc Greal déclare
qu’il a rencontré dans un hôtel à Goma une sœur américaine responsable des
sœurs de Kibuye. Il ne se souvient plus de son nom mais ce pourrait être Julianne
Farrington. La sœur Judith, américaine, l’a accompagnée à Kibuye. Il était aussi
avec un Américain, un certain Allan, qui voulait évacuer les sœurs. Le préfet lui
a refusé une interview et l’a enjoint de rester à l’hôtel. Mais avec cet Allan, ils
sont allés en pleine nuit, le 22 juin, discuter avec les sœurs. Il se souvient d’une
sœur Judith, une américaine avec qui il avait fait le voyage à Kibuye. Elles leur
ont dit que le préfet commandait aux Interahamwe. Il a constaté lui-même à
l’église la présence de cadavres et de traces de sang. Il s’y est rendu à l’aube
puis est reparti à Goma avec Allan. 11
Cet Allan est donc Alan Campbell qui a été en contact avec les Français
pour évacuer les sœurs.
Judith Caroll, en religion sœur Judith de Sainte Marie de l’Assomption, serait l’assistante de la supérieure Julianne Farrington. Elle serait allé de Goma
à Kibuye avec Chris Mc Greal et Alan Campbell le 22 juin et serait restée au
couvent jusqu’au 28 puisqu’on la voit dans les reportages télévisés de l’évacuation par les Français. Son nom n’apparaît pas dans la liste des sœurs fournie
par Allan Campbell. 12

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La rencontre des militaires français à Goma

La sœur Farrington retourne à Goma le 21 juin avec deux sœurs. Elle y
retrouve son assistante. Les troupes françaises y arrivaient. Elle hésite à les
rencontrer. Elle rencontre à Goma un père carme qui fait fonction de Consul
9. Nuns in Peril in Rwanda, US DOS, July 1st, 1994. http://www.francegenocidetutsi.
org/NunsinPerilinRwanda164233.pdf
10. Chris Mc Greal, Nightly Persecution of the Whispering Tutsi Nuns, The Guardian, June
27, 1994. http://www.francegenocidetutsi.org/McGrealKibuyeNunsGuardian27June1994.
pdf
11. Le procureur c. Clément Kayishema et Obed Ruzindana. Transcription de l’audience du 25 février 1998 , TPIR, 25 février 1998. http://www.francegenocidetutsi.org/
KayishemaTranscript-25021998.pdf
12. Allan Campbell, Sisters of Saint Marie de Namur, 23 juin 1994. http://www.
francegenocidetutsi.org/ListNunsToSaveRwandaCampbell.jpg

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L’ÉVACUATION DES SŒURS

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honoraire d’Espagne. « However, a Spanish Carmelite Father, acting as Consul
for his country, urged us at least to talk with some French officers who had come
to his residence. » 13 Il lui conseille d’aller rencontrer les militaires français. Ce
père carme s’appelle Luis Hernández Bueno. Contacté, celui-ci déclare qu’il avait
de très bonnes relations avec le colonel Lebel, officier de renseignements, 14 que
des officiers français se réunissaient souvent à sa paroisse de Katindo à Goma,
mais qu’il ne sait pas quel officier français la sœur Farrington a contacté. 15
La première rencontre de Farrington avec les Français le 21 juin a été brève
et plutôt exploratoire. Ils cherchaient des renseignements sur les routes et la
situation entre Gisenyi et Kibuye.
Le 23 juin, elle va à Gisenyi avec son assistante, une autre sœur du Texas,
un Américain intéressé et un journaliste britannique. Il s’agit probablement de
Alan Campbell et Chris Mc Greal. À l’hôtel où s’est établi le gouvernement,
elle rencontre Daniel Mbangura, directeur de cabinet du président intérimaire,
toujours pour demander l’autorisation d’évacuer les sœurs de Kibuye. Au retour
à Goma, elle rencontre à nouveau des officiers français :
Back in Goma, we again had conversations with the French officers and gradually accepted that their concern was real and that
we could trust them. Eventually, we deeply appreciated these men.
Finally, we explained what we had witnessed happening in Rwanda
and the dangerous situation of our Sisters and others at Kibuye. 16

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L’évacuation des sœurs

Les Français arrivèrent le 24 juin à Kibuye. Ils se rendirent au couvent avec
le préfet Kayishema. Naturellement, les sœurs ont été réticentes pour exprimer
leurs craintes. 17
Le 25 juin, le cardinal Etchegaray vient en visite à Kibuye mais il ne s’entretient pas avec les sœurs, le préfet lui ayant prévu un logement dans un motel
au bord du lac.
13. Marie Julianne Farrington, Rwanda - 100 Days - 1994 : One Perspective in C.
Rittner, Genocide in Rwanda - Complicity of the Churches ?, 2004, p. 105. http://www.
francegenocidetutsi.org/FarringtonComplicityOfChurches.pdf
14. Le lieutenant-colonel Georges Lebel appartient à la DRM (Direction du renseignement
militaire), il est adjoint au chef de la cellule renseignements du PCIAT de Turquoise à Goma.
Sa date d’arrivée n’est pas connue mais il fait un rapport le 22 juin.
15. Conversation téléphonique de Jacques Morel avec Luis Hernández Bueno, 21 janvier
2016.
16. Farrington, ibidem, p. 106. Traduction de l’auteur : De retour à Goma, nous eûmes
à nouveau une conversation avec des officiers français et progressivement nous comprîmes
que leur intérêt était réel et que nous pouvions leur faire confiance. Finalement, nous avons
beaucoup apprécié ces hommes. Nous leur avons expliqué ce que nous avons appris au Rwanda
et en particulier la situation dangereuse dans laquelle se trouvait nos sœurs et d’autres à
Kibuye.
17. Farrington, ibidem.

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TÉMOIN AU TPIR

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Le 28 juin, la sœur Farrington accueille les sœurs de Kibuye à leur arrivée à
Goma. 18 Le premier des cinq hélicoptères Puma arrive à 6 h 45 à Goma. 19

Figure 2 – La sœur Farrington allant accueillir ses sœurs sur l’aéroport de
Goma le 28 juin. Source : Naida Nakad, Evacuation des religieuses de Kibuye.
Reportage à Kigali, TF1, 28 juin 1994.

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Témoin au TPIR

Elle est entendue du 6 au 9 octobre 1997 au procès du préfet Kayishema au
TPIR. Son témoignage est utilisé par le tribunal pour démontrer que le plan du
génocide a été mis en œuvre par les pouvoirs publics eux-mêmes :
La sœur Farrington a déclaré avoir été témoin de l’attitude discriminatoire adoptée par diverses autorités de la préfecture de Kibuye
à l’égard de la population tutsie. Durant les événements, la sœur
Farrington s’était rendue aux bureaux de la préfecture pour s’enquérir de la suite réservée à une demande de sauf-conduit déposée
à l’effet de permettre à certaines des religieuses de son couvent de
quitter le Rwanda. A cette fin, elle s’est entretenue trois jours durant avec le sous-préfet Gashangore et avec Kayishema lui-même. À
cette occasion, Gashangore a parlé des Tutsis en termes hostiles, et
18. Christian Millet, Les forces spéciales françaises évacuent 35 religieuses menacées au
Rwanda, AFP, 28 juin 1994.
19. La sœur Farrington parle de six hélicoptères. Cf. ibidem, p. 107.

7

CONCLUSION

7

Figure 3 – La sœur Farrington accueillant une sœur sur l’aéroport de Goma.
Source : Naida Nakad, Evacuation des religieuses de Kibuye. Reportage à Kigali,
TF1, 28 juin 1994.
a accusé certains citoyens de la préfecture de “jouer un rôle central
dans les actions des inkotanyi”. Lors d’une autre démarche, destinée
à obtenir l’assistance des autorités, c’est un Kayishema agité et au
ton agressif qui a reçu la sœur Farrington dans son bureau, et qui lui
a fait savoir que les inkotanyi préparaient la guerre et que la population tutsie collaborait avec l’ennemi. A l’appui de ses dires, il lui
a montré une liste de noms, des cartes et d’autres documents censés
démontrer que les Tutsis se préparaient à la révolution. 20

7

Conclusion

La sœur Farrington a fait preuve d’un remarquable courage en quittant les
États Unis pour rejoindre à Kibuye les sœurs de son ordre menacées et en
refusant d’être évacuée sans celles-ci. Elle est malheureusement décédée le 21
janvier 2012.
Ayant rencontré deux fois des militaires français les 21 et 23 juin, la sœur
Farrington les a informés de ce qui se passait à Kibuye. Il est certain qu’elle
leur a présenté le préfet Kayishema et le sous-préfet Gashangore comme les
organisateurs des massacres et qu’elle leur a dit que les quelques Tutsi survivants
20. Jugement Kayishema, section 311.

RÉFÉRENCES

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étaient toujours menacés, en particulier les sœurs de son ordre et ceux qui
résistaient encore à Bisesero. Dès lors, les militaires français ne pouvaient ignorer
que les massacres de la région avaient été accomplis sur l’ordre des autorités
locales rwandaises avec la participation de l’armée, de la gendarmerie, des milices
et que le FPR, absent de la région, ne pouvait en être responsable. Ils ont aussi
été informés par Alan Campbell et ont dû lire l’article de Chris Mc Greal dans
The Guardian. Les journalistes Kiley du Times de Londres, Hugeux de L’Express
et Scott Peterson leur ont appris que des Tutsi résistaient encore aux tueurs à
Bisesero. Le général Lafourcade ne peut soutenir qu’ils ont été « victimes d’un
coup monté par les gens de Kibuyé ». 21 Il était informé par cette religieuse et ces
journalistes et il a choisi de ne pas écouter leurs récits à propos des survivants
à Bisesero. Il a délibérément pris le parti des assassins.

Références
[1] Carol Rittner, John K. Roth et Wendy Whitworth : Genocide in
Rwanda - Complicity of the Churches ? Aegis in association with Paragon
House, 2004.

21. Corine Lesnes, Le chef de l’opération «Turquoise» prévoit que le FPR va progresser
jusqu’à la limite de la zone humanitaire, Le Monde, 9 juillet 1994, p. 5.

RÉFÉRENCES
11 avril
15 avril
16 avril
16 avril
17 avril
16 mai

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26
26
27

mai
mai
mai
mai

28 mai
28 mai
29 mai

9 juin
10 juin
21 juin
23 juin
23 juin
24 juin
25 juin
26 juin
27 juin
28 juin
30 juin

Les évêques rwandais annoncent par l’intermédiaire du Vatican
leur soutien au nouveau gouvernement rwandais.
Des personnes se réfugient au couvent de Kibuye. Le préfet exige
qu’elles aillent à l’église ou au stade.
Coupure du téléphone à Kibuye. Jusqu’alors elle était informée de
la chasse aux Tutsi par les sœurs de Kibuye.
Massacre au stade de Kibuye (erreur, c’est le 18).
Massacre à l’église de Kibuye.
Arrivée à Bujumbura avec la supérieure générale des sœurs de
l’Assomption (Paris).
Séjour au couvent de Kiruhura.
Obtient du préfet Nsabimana un laissez-passer pour Kibuye. Des
gens cherchent protection à la préfecture, ils seront massacrés.
Pentecôte à Butare. Rencontre avec l’évêque.
Voyage de Kiruhura à Kibuye.
Halte au couvent de Birambo.
À la préfecture de Kibuye demande un laissez-passer pour les
sœurs à un sous-préfet.
Rencontre avec le préfet Kayishema.
Nouvelle menace de mort pour les sœurs tutsi
Nouvelle rencontre avec Kayishema. Il déclare qu’une grande part
de la population est complice du FPR et qu’il faut l’éliminer.
Visite à la paroisse de Mubuga. Ça pue le cadavre partout.
Plusieurs rencontres à Kibuye de soldats qui viennent de tuer des
Tutsi à Bisesero.
Obtient de Kayishema un laissez-passer pour aller un jour à Goma
et revenir.
Voyage de Kibuye à Goma. Téléphone en Belgique.
Retour à Kibuye.
Retour à Goma. Rencontre des militaires français.
Rencontre Daniel Mbangura, chef de cabinet du Président intérimaire, à Gisenyi.
À Goma, conversation avec des officiers français.
Héliportage de militaires français à Kibuye. Ils se rendent au
couvent accompagnés par le préfet Kayishema.
Visite du cardinal Etchegaray à Kibuye.
Retour des militaires français à Kibuye. Ils stationnent au couvent.
Trois sœurs redemandent au préfet Kayishema l’autorisation de
départ des sœurs.
Évacuation des sœurs. 47 personnes sont emmenés dans 6 hélicoptères français. La sœur Farrington les retrouve à Goma.
Le FPR arrive à Kiruhura et rassemble les sœurs avec d’autres à
Save.

Table 1 – Emploi du temps de la sœur Farrington en mai-juin 1994

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