Fiche du document numéro 30000

Num
30000
Date
Lundi 11 avril 1994
Amj
Hms
12:00:00
Taille
22550
Surtitre
Journal de 12 heures
Titre
Les derniers Français doivent quitter le Rwanda, toujours en proie aux pires combats
Soustitre
Les 43 premiers rapatriés sont arrivés hier soir à Roissy.
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Lieu cité
Mot-clé
Résumé
- The situation in Rwanda now: the last French, they are about sixty, must leave the country, still plagued by the worst fighting today. 525 people have already left. The French paratroopers will leave Kigali as soon as their evacuation mission is over, perhaps tomorrow [April 12]. There has been no news of three military aid workers since the start of the ethnic clashes. The first 43 returnees arrived late last night in Paris.

- Children and women in large majority. The first French nationals evacuated from Rwanda are tired but relieved, their long journey is over. Reunion time: those returning from Kigali are in good health.

- In the Air Afrique Airbus A-310 from Bangui, via N'Djamena, families of military aid workers who remained on the ground to participate in the evacuations, but also women trapped in the Rwandan capital while they were preparing to adopt orphans.

- Grouped together on Saturday evening [April 9] by paratroopers from the 3th and 8th RPIMa at the French school in Kigali, these families were transferred by Transall to Bangui. Luggage: one piece of luggage per person. Jane Miginiac, English teacher at the American Embassy: "I had been living in Rwanda for 11 years. So, I experienced this departure rather with a lot of sadness because I am sure that I lost a lot of friends from one ethnic group like the other".

- Among the 43 repatriated to Roissy yesterday, kept away from journalists, the families of the three members of the French crew of the Rwandan presidential plane shot down on Wednesday [April 6].

- This morning a shell fell on a private hospital in Kigali: 27 dead and a hundred wounded. A thousand Rwandans have already fled to Zaire.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Anne de Coudenhove :] La situation au Rwanda maintenant : les derniers Français, ils sont une soixantaine, doivent quitter le pays, toujours en proie aux pires combats aujourd'hui. 525 personnes sont déjà parties. Les parachutistes français quitteront eux Kigali dès que leur mission d'évacuation sera terminée, peut-être dès demain [12 avril]. On est sans nouvelles de trois coopérants militaires depuis le début des affrontements ethniques. Les 43 premiers rapatriés sont arrivés hier soir, tard, à Paris. Zinedine Boudaoud et Jean-Jacques Ledeuil étaient à Roissy.

[Des images de parachutistes français sont diffusées en lieu et place du reportage annoncé.]

[Anne de Coudenhove :] Vous voy…, vous venez de voir les images des…, des parachutistes français sur l'aéroport de Kigali. Tout de suite le reportage de Zinedine Boudaoud qui était à Roissy pour accueillir les premiers réfugiés.

[Zinedine Boudaoud :] Des enfants et des femmes en grande majorité [une incrustation "Roissy, hier soir" s'affiche à l'écran]. Les premiers ressortissants français évacués du Rwanda sont fatigués mais soulagés, leur long voyage est terminé. L'heure des retrouvailles : ceux qui reviennent de Kigali sont en bonne santé [on voit notamment une jeune fille débarquer du terminal d'arrivée et reconnaître sa famille qui l'attendait].

Dans l'Airbus A-310 d'Air Afrique en provenance de Bangui, via N'Djamena, familles de coopérants militaires restées sur le terrain pour participer aux évacuations, mais aussi des femmes prises au piège dans la capitale rwandaise alors qu'elles s'apprêtaient à adopter des orphelins [on voit les familles sortir du terminal d'arrivée].

[Une femme répond à un journaliste : - "C'est l'ambassade qui nous tenait, euh, au courant, euh, depuis deux jours. Mais bon, ça s'est très bien passé. Très calmement [sourire]". Le journaliste : - "Et vous êtes là-bas depuis longtemps ?". La femme : - "Non, nous on était juste partis pour une semaine chercher une petite fille [sourire]".]

Regroupés samedi soir [9 avril] par les parachutistes du 3ème et 8ème RPIMa à l'école française de Kigali, ces familles ont été transférées par Transall vers Bangui. Consigne : un bagage par personne [gros plans sur deux fillettes].

["Jane Mijiniac [Miginiac], professeur d'anglais, Ambassade Américaine" : - "Euh, j'ai pris mes deux sacs et j'ai laissé ma valise. Et je suis partie avec ma fille [sourire]. Un journaliste : - "Quand ?". Jane Miginiac : - "Je vivais au Rwanda depuis 11 ans. Euh, donc, euh, je l'ai vécu plutôt avec, euh…, beaucoup de tristesse parce que je suis sûre que j'ai perdu beaucoup d'amis, euh, d'un groupe ethnique comme de l'autre. Euh…, et c'est…, c'est…, c'est vraiment très, très triste".

Une autre femme : "Forcément on a peur. Enfin quand je…, comme j'ai dit, euh, quand, euh…, du moment que l'armée est arriv…, quand…, est arrivée, euh…, on les connaît, ils étaient là en 90, on sait qu'ils sont efficaces".]

Parmi les 43 rapatriés d'hier à Roissy, tenus à l'écart des journalistes, les familles des trois membres de l'équipage français de l'avion présidentiel rwandais abattu mercredi [6 avril] [on voit à présent les familles à l'extérieur de l'aéroport].

[Anne de Coudenhove :] Ce matin un obus est tombé sur un hôpital privé de Kigali : 27 morts et une centaine de blessés. Un millier de Rwandais auraient déjà fui vers le Zaïre.

Haut

fgtquery v.1.9, 9 février 2024