Fiche du document numéro 29950

Num
29950
Date
Dimanche 10 avril 1994
Amj
Hms
12:00:00
Auteur
Taille
11650641
Surtitre
Journal de 12 heures [3:14]
Titre
Le ministère de la Défense a indiqué que la mission des troupes françaises est strictement humanitaire et qu'elles ne devront pas intervenir dans la guerre civile
Soustitre
4 000 hommes du FPR sont partis du nord du pays et marchent en ce moment vers Kigali.
Nom cité
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Lieu cité
Lieu cité
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Résumé
- The French began to leave Rwanda thanks to the soldiers sent yesterday [April 9] to the airport of Kigali, the capital. 150 people have already been able to fly to neighboring Burundi. The first should arrive this evening in Paris. Other foreigners were able to leave the country at war, by road.

- Mulindi, headquarters of the Rwandan Patriotic Front. It is from here in the north of the country that the 4,000 men who are currently marching towards Kigali left. Of Tutsi ethnicity for the most part, they will face the presidential guard and the regular army dominated by Hutu. Objective: to regain control of the capital where the massacres have continued since the death of President Habyarimana. According to the head of the Rwandan Patriotic Front, it is a question of putting an end to the massacres perpetrated by the presidential guard which would have triggered the outbreak of violence.

- The fighting would have already caused several tens of thousands of deaths, the corpses litter the streets and the houses of Kigali. Gilles Boutiron: "Even the family that was massacred in our village, it's awful. There is a baby who must have been 15 days old, who was massacred with his parents".

- This morning, 64 French were able to take off from Kigali airport controlled by a total of 464 French soldiers. 150 French people were thus able to leave the country. 400 Belgian soldiers should join them to evacuate their compatriots.

- In Paris this morning, the Ministry of Defense indicated that the mission of the French troops is strictly humanitarian and that they should not intervene in the civil war. This official position of France was confirmed this morning by Michel Roussin, the French Minister for Cooperation. Michel Roussin: "I think that if we can continue at the rate we have been at since last night [April 9], I think that during the day, we will have been able to evacuate the majority of our compatriots. We have a mission which is to preserve our compatriots, to pick them up, to repatriate them. We are not going to stay in Kigali. We are also going to be very present to evacuate other of our friends: there are 1,500 Belgians in Rwanda, 300 Americans, 200 other Europeans who, if they wish, will have to be helped to leave Rwanda".
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Richard Tripault :] Les Français ont commencé à quitter le Rwanda grâce aux militaires envoyés hier [9 avril] sur l'aéroport de Kigali, la capitale. 150 personnes ont déjà pu prendre l'avion pour le Burundi voisin. Les premiers devraient arriver ce soir à Paris. D'autres étrangers ont pu quitter le pays en guerre, par la route. Le point sur la situation, Jean-Paul Gérouard.

[Jean-Paul Gérouard :] Bulundi [Mulindi], siège du Front patriotique rwandais. C'est d'ici au nord du pays que sont partis les 4 000 hommes qui marchent en ce moment vers Kigali. De l'ethnie tutsi pour la plupart, ils vont affronter la garde présidentielle et l'armée régulière dominée par les Hutu. Objectif : reprendre le contrôle de la capitale où les massacres se poursuivent depuis la mort du président Habyarimana [on voit des soldats du FPR]. Selon le chef du Front patriotique rwandais, il s'agit de mettre fin aux massacres perpétrés par la garde présidentielle qui aurait enclenché la flambée de violence [on voit Théogène Rudasingwa en train de donner une interview].

Les combats auraient déjà fait plusieurs dizaines de milliers de morts, les cadavres jonchent les rues et les maisons de Kigali [diffusion d'une vue aérienne de Kigali et d'images de soldats des FAR].

[Par téléphone, Gilles Boutiron : "Même la famille qui a été massacrée en haut, dans notre village, c'est affreux [diffusion d'une carte d'Afrique localisant le Rwanda et le Burundi]. Y a un bébé de…, de…, quin…, euh, j'sais pas, il devait avoir 15 jours, qui a été, euh, massacré avec ses parents et tout. C'est…, c'est…, c'est des images insoutenables, hein. [Coupe] J'ai eu très, très peur. J'ai eu très peur. Bon, euh…, j'ai eu plusieurs nuits vraiment très, très dures. On est dans…, on est regroupés dans une école. Les familles sont regroupées, sont évacuées par, euh, camions, euh…, avec un convoi, euh…, armé -- fortement armé -- entre le…, l'école et l'aéroport, pour des évacuations par vague".]

Ce matin, 64 Français ont pu décoller de l'aéroport de Kigali contrôlé par 464 soldats français au total. 150 Français ont ainsi pu quitter le pays. 400 soldats belges devraient les rejoindre pour évacuer leurs compatriotes. À Paris ce matin, le ministère de la Défense a indiqué que la mission des troupes françaises est strictement humanitaire et qu'elles ne devront pas intervenir dans la guerre civile [diffusion d'images d'archives montrant des soldats français en action].

[Richard Tripault :] Voilà et cette position officielle de la France a été confirmée ce matin par Michel Roussin, le ministre français de la Coopération. Michel Roussin qui était interviewé par Alain Chabod.

["Michel Roussin, ministre de la coopération" : - "Eh bien je pense que si nous pouvons poursuivre au rythme où nous sommes depuis hier soir [9 avril], je pense que dans la journée, on aura pu évacuer, euh…, la majorité de nos compatriotes. Vous savez qu'ils sont 600, euh…, à Kigali". Alain Chabod : - "Concernant, euh…, les mises en garde émanant des rebelles rwandais du FPR, euh, est-ce que la France, finalement, pourrait être menacée directement sur le terrain ?". Michel Roussin : - "Nous, nous avons une mission qui est celle de préserver nos compatriotes, d'aller les chercher, de les rapatrier. Nous n'allons pas nous, euh…, rester, euh, à Kigali. Nous allons aussi être très présents pour évacuer d'autres de nos amis : il y a 1 500 Belges au Rwanda, euh, 300 Américains, 200, euh…, autres Européens qu'il faudra bien, euh…, s'ils le souhaitent, euh, ai…, aider à quitter le Rwanda. Donc nous, nous avons cette mission. Nous, nous l'assurons. C'est ce qu'a demandé le Premier ministre. Et… pour le reste, nous ne tenons pas compte de ces déclarations qui font partie de la guerre des communiqués".]

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