Fiche du document numéro 29938

Num
29938
Date
Mercredi 13 avril 1994
Amj
Hms
20:00:00
Auteur
Taille
5177115
Surtitre
Journal de 20 heures [1:48]
Titre
Les militaires français quittent Kigali au moment où le Front patriotique rwandais y fait son entrée
Soustitre
Michel Roussin a confirmé devant l'Assemblée nationale la mort de deux gendarmes français et de l'épouse de l'un d'entre eux.
Nom cité
Nom cité
Lieu cité
Mot-clé
Mot-clé
Mot-clé
Résumé
- In Rwanda thousands of civilians continue to flee the massacres as fighting seems to intensify in the capital Kigali between rebels and government forces.

- The Minister for Cooperation, Michel Roussin, today confirmed before the National Assembly the death of two French gendarmes and the wife of one of them. While François Léotard informed the Senators of the departure, at the end of the afternoon, of the last French company.

- The French soldiers left Kigali when the Rwandan Patriotic Front made its entry. Operation Amaryllis to evacuate foreigners ended. With 120 of his men, Colonel Poncet, who led it, left at the nightfall while all around the airport the cannon thunder.

- Only 50 French soldiers remain on the spot. Their mission: to support the Belgian and Italian soldiers, to recover their nationals still stranded in the four corners of the country. The two warring parties have promised to allow these operations to take place. The only condition: that everyone leaves within 48 hours.

- The Rwandans will therefore settle their accounts among themselves. And it seems that the Tutsi minority in the RPF is about to take power. Their breakthroughs are spectacular. They would only wait for the departure of the foreign soldiers to launch the final assault. The country then risks reliving these terrible scenes of massacre: the executioners of yesterday, the Hutu, before the victims.

- How in these conditions can any future be envisaged for this country? A country where already 500,000 people are threatened with hunger, where at least 30% of the population has AIDS. A country where thousands of people are already beginning to take refuge in neighboring countries.

- This evening, a few more orphans were evacuated from Kigali. They at least will one day be able to know the meaning of the word hope.
Source
Fonds d'archives
INA
Commentaire
The 20 o'clock news of France 2 of April 13, 1994 is visible in its entirety here: https://www.youtube.com/watch?v=g64JF-ATeLM
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Bruno Masure :] Au Rwanda des milliers de civils continuent de fuir les massacres alors que les combats semblent s'intensifier dans la capitale Kigali entre rebelles et forces gouvernementales.

Le ministre de la Coopération, Michel Roussin, a confirmé aujourd'hui devant l'Assemblée nationale la mort de deux gendarmes français et de l'épouse de l'un d'entre eux. Alors que François Léotard informait les Sénateurs du départ, en fin d'après-midi, de la dernière compagnie française.

Avant de quitter lui aussi le Rwanda, notre envoyé spécial Philippe Boisserie nous a fait parvenir son témoignage.

["Par téléphone, Philippe Boisserie, envoyé spécial Kigali" :] Les militaires français quittent Kigali au moment où le Front patriotique rwandais y fait son entrée. L'opération Amaryllis d'évacuation des étrangers se termine. Avec 120 de ses hommes, le colonel Poncet qui la dirigeait est parti à la tombée de la nuit alors que tout autour de l'aéroport le canon tonne.

Seuls 50 militaires français restent sur place. Leur mission : épauler les soldats belges et italiens, récupérer leurs ressortissants encore bloqués aux quatre coins du pays. Les deux parties en guerre ont promis de laisser se faire ces opérations. Seule condition : que tout le monde soit parti dans les 48 heures [diffusion d'images d'évacuation de ressortissants occidentaux].

Les Rwandais vont donc régler leurs comptes entre eux. Et il semble que la minorité tutsi du FPR soit en passe de prendre le pouvoir. Leurs percées sont spectaculaires. Ils n'attendraient que le départ des militaires étrangers pour lancer l'assaut final. Le pays risque alors de revivre ces scènes terribles de massacre : les bourreaux d'hier, les Hutu, devant alors les victimes [diffusion d'images d'archives de la ville de Kigali].

Comment dans ces conditions envisager un quelconque avenir pour ce pays [on voit un homme avec des béquilles passer devant une famille massacrée] ? Un pays où déjà 500 000 personnes sont menacées de faim, où 30 % au moins de la population a le SIDA. Un pays où des milliers de gens commencent déjà à se réfugier dans les pays voisins.

Ce soir, quelques orphelins ont encore été évacués de Kigali. Eux au moins pourront connaître un jour le sens du mot espoir.

Haut

fgtquery v.1.9, 9 février 2024