Fiche du document numéro 29635

Num
29635
Date
Vendredi 18 février 2022
Amj
Taille
17298
Titre
Génocide au Rwanda : l’amiral Lanxade n’exclut pas que Barril ait eu une aide de l’Élysée
Tres
L'amiral Lanxade, chef d'état-major des armées, ne dément pas que l'avion de l'ex-capitaine Barril en route pour le Rwanda pendant le génocide ait fait escale à la base aérienne militaire d'Istres. Il dit n'en avoir rien su. Il laisse entendre que l'atterrissage de l'avion a pu être autorisé sur intervention de l'Élysée. L'ex-capitaine Barril, qui avait un contrat avec le Gouvernement intérimaire rwandais pour le soutenir militairement, n'agissait donc pas de son propre chef mais sur l'ordre des plus hautes autorités de l'État.
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Résumé
Admiral Lanxade, Chief of Staff of the Armed Forces, does not deny that the plane of ex-Captain Barril en route to Rwanda during the genocide stopped at the military air base of Istres. He says he was not aware of. He suggests that the landing of the plane could be authorized on intervention of the Élysée. Implicitly, he would discard on General Quesnot but he told the judge that he had "no intention" to accuse him.
Source
AFP
Commentaire
Admiral Lanxade is intrinsically anti-Tutsi as shown by this note addressed to the President of the Republic on October 11, 1990. He is linked to the perpetrators of the genocide. Writing later that, during Operation Amaryllis, "we had no information, then, on the start of massacres", he denies the evidence in order to dismiss the accusation of complicity with those who started a genocide in front of the French soldiers.
It should be remembered that this strategy of indirect support for those who carried out genocide was formulated by General Quesnot, special military advisor at the Presidency of the Republic, in a note on 6 May 1994 to President Mitterrand and by General Huchon, head of the Military Cooperation Mission, in his talks with Rwandan Colonel Ephrem Rwabalinda on 9 to 13 May 1994.
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
Entendu comme témoin dans l’enquête sur le rôle joué par l’ex-gendarme de
l’Elysée Paul Barril pendant le génocide au Rwanda, l’amiral Jacques Lanxade,
chef d’état-major des armées en France en 1994, n’a pas exclu qu’il ait pu
bénéficier d’un soutien de la présidence pour se rendre au Rwanda.

Entendu comme témoin dans l’enquête sur le rôle joué par l’ex-gendarme de
l’Elysée Paul Barril pendant le génocide au Rwanda, l’amiral Jacques Lanxade,
chef d’état-major des armées en France en 1994, n’a pas exclu qu’il ait pu
bénéficier d’un soutien de la présidence pour se rendre au Rwanda.

M. Lanxade, 87 ans, a été interrogé le 27 janvier par la juge d’instruction
parisienne chargée du dossier, sur demande de l’association Survie, a appris
vendredi l’AFP de source proche du dossier.

Partie civile dans le dossier, Survie avait déposé en 2013, avec la Fédération
internationale des droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’Homme
(LDH), une plainte pour complicité de génocide visant M. Barril, ex-gendarme de
l’Elysée sous François Mitterrand reconverti ensuite dans la sécurité de chefs
d’Etat africains.

Au coeur des accusations des trois ONG: la présence de l’officier au Rwanda en
plein génocide et la signature d’un contrat de formation militaire et de
conseil le 28 mai 1994 avec le gouvernement intérimaire rwandais (GIR), alors
visé par un embargo imposé par l’ONU.

M. Barril conteste avoir signé ce contrat de 3 millions de dollars,
partiellement exécuté et payé.

Derrière ces activités, les associations soupçonnent aussi le président
François Mitterrand ou le gouvernement d’Edouard Balladur d’avoir pu utiliser
le capitaine Barril au service d’une « stratégie indirecte » pour soutenir le
régime hutu rwandais face aux rebelles tutsi, une accusation qui nourrit de
vives controverses depuis plus de vingt-cinq ans.

Au centre de l’audition de M. Lanxade, dont l’AFP a eu connaissance, une escale
sur la base aérienne militaire d’Istres de l’avion à bord duquel se trouvait
l’équipe de Paul Barril à destination du Rwanda.

L’amiral assure n’avoir eu « aucune information » à l’époque sur ce
déplacement.

Qui a donné son aval pour que le Falcon-900 puisse atterrir à Istres ? « Il a
fallu, à mon avis, que quelqu’un ayant autorité dise au centre d’essais en vol
(d’Istres) "vous allez recevoir l’avion" », avance-t-il.

Interrogé pour savoir si ce quelqu’un pouvait être le chef d’état-major
particulier du président, poste occupé à l’époque par Christian Quesnot,
Jacques Lanxade répond: « ça pourrait ».

Avant de préciser que la décision d’autoriser cette escale a pu être « prise
par quelqu’un qui serait apparu comme jouant un rôle officiel et sortant de ses
prérogatives ».

Le général Quesnot est l’auteur de la note à François Mitterrand évoquant une
« stratégie indirecte » destinée à rétablir un équilibre dans la région.

« Ça ne peut absolument pas être une implication militaire parce que ce n’est
plus de la stratégie indirecte », répond-il. « Ça peut être l’utilisation
d’autres moyens, voire de mercenaires », poursuit-il, en précisant toutefois
qu’il n’en avait « jamais parlé » avec le général Quesnot et qu’il n’avait
« pas l’intention » de l’accuser.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024