Fiche du document numéro 29498

Num
29498
Date
Vendredi 8 avril 1994
Amj
Hms
07:30:00
Taille
23545
Sur titre
Journal de 7 heures 30
Titre
La capitale du Rwanda est à feu et à sang après l'attentat qui a coûté la vie aux deux chefs d'État africains et dans lequel la garde présidentielle a été mise en cause
Sous titre
La crainte aujourd'hui, c'est que cette mort relance la guerre interethnique dans ces deux pays. Depuis des générations au Rwanda et au Burundi, deux tribus s'affrontent : les Hutu majoritaires et les Tutsi minoritaires.
Lieu cité
Mot-clé
Mot-clé
Résumé
- The body of François de Grossouvre, the former adviser to François Mitterrand, was discovered shortly after 8 p.m. last night, a revolver in his hand, in his office at the Élysée. The judicial police were called by the presidency to make the usual findings.

- At 76, François de Grossouvre was said to be very tired. Since 1985 his role at the Élysée had declined. No more secret missions in Africa, Korea or Lebanon, especially to sell weapons. His action was considered too cumbersome by several ministers.

- He was only responsible for the presidential hunts. An end of career that this close friend of François Mitterrand had trouble supporting. For several months, he let appear before his visitors the disappointment of no longer having the place he had with the President.

- Last September, François de Grossouvre was heard by Judge Jean-Pierre in the investigation into the accounts of Patrice Pelat, another intimate of the President.

- Abroad, Kigali, the capital of Rwanda, is on fire after the attack which cost the lives of the two African heads of state and in which the presidential guard was implicated. Violence was unleashed: massacres, looting, kidnappings. The country descends into civil war.

- Explosive situation in Kigali. After a night of riots and clashes, the most total confusion reigns this morning in the capital of Rwanda.

- The only certainty is the death of the Prime Minister, Mrs. Agathe Uwilingiyimana, and 11 Belgian peacekeepers, probably murdered by the presidential guard.

- A strong guard of 6 to 700 men, suspected today of being the cause of the plane crash which on Wednesday [April 6] caused the death of the two heads of state of Burundi and Rwanda.

- The fear today is that this death will relaunch the inter-ethnic war in these two countries. For generations in Rwanda and Burundi, two tribes have clashed: the majority Hutu and the minority Tutsi.

- Already last October, a civil war in Burundi led to the death of tens of thousands of people and caused the exile of 700,000 inhabitants.

- Currently, 600 French nationals live in Rwanda. The government is currently studying their possible evacuation.
Source
Fonds d'archives
INA
Commentaire
From April 8, 1994 on France 2, the presidential guard is suspected of the attack.
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Florence Duprat :] […] Jérôme Korkikian.

[Jérôme Korkikian :] Le corps de François de Grossouvre, l'ancien conseiller de François Mitterrand, a été découvert peu après 20 heures, hier soir, un révolver à la main, dans son bureau de l'Élysée [une photo de François de Grossouvre s'affiche à l'écran]. La police judiciaire a été appelée par la présidence pour procéder aux constatations d'usage.

[Une journaliste s'adressant à un officier de la police judiciaire qui attend devant l'entrée de l'Élysée : - "Vous êtes de la police judiciaire ?". Le policier : - "Oui". La journaliste : - "Et vous venez pour, euh…, pour enquêter ? Sur le…". Le policier : - "Voilà. On nous a appelé et… pour l'instant on ne sait pas de…, de quoi il s'agit exactement. On va voir". La journaliste : - "Quelles sont vos informations ?". Le policier : - "Très…, très…, très succinctes".]

À 76 ans, François de Grossouvre était, dit-on, très fatigué. Depuis 1985 son rôle à l'Élysée avait décliné. Finies les missions secrètes en Afrique, en Corée ou au Liban, notamment pour vendre des armes. Son action était jugée tros [sic] encombrante par plusieurs ministres.

Il n'était plus que responsable des chasses présidentielles [on voit des véhicules sortir de nuit du palais de l'Élysée]. Une fin de carrière que cet intime de François Mitterrand avait du mal à supporter [diffusion d'images d'archives montrant François Mitterrand avec François de Grossouvre]. Depuis plusieurs mois, il laissait apparaître devant ses visiteurs la déception de ne plus la…, avoir la place qu'il avait auprès du Président.

En septembre dernier, François de Grossouvre avait été entendu par le juge Jean-Pierre dans l'enquête sur les comptes de Patrice Pelat, un autre intime du Président.

[Florence Duprat :] À l'étranger, Kigali, la capitale du Rwanda, est à feu et à sang après l'attentat qui a coûté la vie aux deux chefs d'État africains et dans lequel la garde présidentielle a été mise en cause. La violence s'est déchaînée : massacres, pillages, enlèvements. Le pays sombre dans la guerre civile. Hervé Bouchaud.

[Hervé Bouchaud :] Situation explosive à Kigali [diffusion d'une carte du Rwanda avec localisation de la ville de Kigali]. Après une nuit d'émeutes et d'affrontements, la confusion la plus totale règne ce matin dans la capitale du Rwanda.

Seule certitude, la mort du Premier ministre, Madame Agathe Uwilingiyimana [diffusion d'une image d'archives montrant Agathe Uwilingiyimana en train de parler à des journalistes], et de 11 Casques-bleus belges, sans doute assassinés par la garde présidentielle.

Une garde forte de 6 à 700 hommes, soupçonnée aujourd'hui d'être à l'origine de l'accident d'avion qui a provoqué mercredi [6 avril] la mort des deux chefs d'État du Burundi et du Rwanda [on voit notamment à l'écran des soldats de la garde présidentielle].

La crainte aujourd'hui, c'est que cette mort… relance la guerre interethnique dans ces deux pays. Depuis des générations au Rwanda et au Burundi, deux tribus s'affrontent : les Hutu majoritaires et les Tutsi minoritaires.

En octobre dernier déjà, une guerre civile au Burundi avait entraîné la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes et provoqué l'exil de 700 000 habitants. Actuellement, 600 ressortissants français vivent au Rwanda. Le gouvernement étudie en ce moment même leur éventuelle évacuation [diffusion d'images d'archives de réfugiés].

Haut

fgtquery v.1.9, 9 février 2024