Fiche du document numéro 29478

Num
29478
Date
Vendredi 21 juin 1996
Amj
Taille
50133
Titre
Déclarations de S.E. Pierre-Célestin Rwigema, Premier ministre de la République rwandaise à l'ouverture de la conférence de Table Ronde sur le Rwanda
Type
Discours
Langue
FR
Citation
1
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REPUBLIQUE RWANDAISE
CABINET DU PREMIER MINISTRE
Déclarations de S.E. Pierre Célestin RWIGEMA, Premier
Ministre de la République Rwandaise

A l'ouverture de la conférence de Table Ronde sur le
Rwanda
Genève, 20-21 juin 1996

Excellences, Mesdames, Messieurs,
A l'occasion de la tenue de la IIème Table Ronde sur le
Rwanda. Il me plaît de présenter, au nom du Gouvernement et
du peuple Rwandais, tous nos remerciements aux pays et
organismes internationaux d'avoir répondu, aussi massivement
et sans doute plus favorablement qu’à la Ière rencontre en
janvier 1995.
Nous voudrions réitérer notre sentiment de gratitude et de
sympathie à l'endroit du PNUD pour sa collaboration, sa
contribution immense et l'animation quotidienne dans le suivi
technique et ce depuis la préparation de la Ière Table Ronde
jusqu à ce jour.

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A travers vous Excellences, Mesdames et Messieurs, et à
travers les pays et organismes que vous représentez, nous
voudrions renouveler toute notre reconnaissance envers toutes
et tous ceux qui oeuvrent sur le terrain, aux côtés et pour le
bénéfice des populations rwandaises extrêmement éprouvées,
en contribuant au soulagement de leur misère et souffrance;
qu'il s'agisse des ONG ou qu’il s agisse d'autres organisations
qui se dépensent sans relâche pour le bien être du peuple
rwandais.
Notre pensée se tourne maintenant vers le million de rwandais
qui ont disparu dans l’une des plus grandes catastrophes
humaines de l'histoire de l'humanité. Elle s'adresse même à
celle d entre eux qui ont péri les armes à la main en défendant
une cause injuste car ils étaient dévoyés par des chefs aveuglés
par la haine. Si nous sommes réunis ici aujourd'hui pour bâtir
le futur du Rwanda, c'est pour que cela ne se reproduise plus
et que la réconciliation dans notre pays soit un ferment de paix
pour toute la Région et pour le monde. Nous croyons que
c’est possible.
Nous nous rencontrons dans des circonstances qui constituent
pour le Gouvernement rwandais un plaisir et un honneur
renouvelés car comme nous venons de le dire, il retrouve dans
ce Palais des Nations, symbole de l’amitié entre les peuples,
ceux de ses partenaires qui ont été parmi les premiers à se
mettre à ses côtés lors de la Conférence de janvier 1995, qui lui
ont encore manifesté, leur soutien lors de la Revue à
mi-parcours avec d'autres partenaires qui n’étaient pas au
premier rendez-vous. Aux uns et aux autres qui nous ont
encore prodigué leur soutien vont nos sincères remerciements
pour leur engagement et leur présence ici aujourd'hui.
Notre rendez-vous a pris quelque retard par rapport à ce que
nous avions convenu. Nous vous demandons de bien vouloir
nous en excuser car vous connaissez les circonstances qui ont
provoqué ce retard.

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Excellences, Mesdames, Messieurs,
L'objectif de la Table Ronde de 1995 était d'aider le Rwanda à
sortir du chaos total dans lequel le génocide, les massacres et la
guerre de 1994 l’avaient plongé pour pouvoir recréer un état
fonctionnel avec une administration centrale et locale capable
de concevoir un programme de développement et des projets
qui le soutendent et réhabiliter les infrastructures
socio-économiques de base. Lors de l’évaluation de l’impact
de l’assistance promise à cette Table Ronde, il ne faudra pas
perdre de vue la situation particulière dans laquelle se trouvait
le Rwanda pour utiliser une grille d'évaluation que l'on
utiliserait pour un pays en situation normale.
La Table Ronde de 1996 a pour objectif de réunir l'assistance
nécessaire pour d'une part poursuivre l'effort de réhabilitation
des infrastructures socio-économiques et d'autre part engager
la relance de la production agricole et industrielle en vue d’un
développement durable.

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Notre pays bénéficie d’une aide à travers les ONG dont nous
ne connaissons pas le montant mais dont nous avons noté les
effets sur le terrain. Travaillant pour une même cause, nous
souhaitons toujours une étroite collaboration avec ces ONG.
La table ronde de 1995 a été généreuse avec une enveloppe de
576.600.000 $ US de promesses. Les confirmations
ultérieures ont porté ces montants à plus du double. Mais alors
que le pays se trouvait dans une situation d'urgence appelant
une considération particulièrement exceptionnelle, les
modalités usuelles de déboursement auxquelles nous avons été
soumis étaient mal adaptées à nos circonstances. Certaines
offres se plaçaient également dans la continuité des projets
d’avant le génocide et ne pouvaient donc pas étre absorbées
tout de suite.
Depuis 1994 notre pays a fait des bonds prodigieux. Le bilan
est positif, en dépit d'insuffisances dues à des difficultés qui ont
surgi en cours d exécution.
1. La sécurité intérieure.
Le rétablissement de la sécurité intérieure serait en bonne voie,
n'eût été la recrudescence des actes de violence perpétrés à
partir de l'extérieur. La récente décision des Nations Unies de
reclasser la majeure partie du territoire rwandais dans la phase
un de son système de sécurité attestant par là qu il règne au
Rwanda des conditions de sécurité normale est une indication,
très claire, des résultats atteints dans le domaine de la sécurité
intérieure. Certes, des incidents encore trop nombreux sont à
déplorer ici ou là et nous mettons tout en oeuvre pour les
éviter.

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Il n’y a pas de formule magique pour normaliser en un
tourne-main une situation comme la nôtre. La résorption de la
tension sociale et de la méfiance est un long processus.
Certains de vos pays n’ont-ils pas connu jadis des situations
d'après-guerre qui demeurent aujourd'hui vivaces dans les
esprits et dans les coeurs ? .
2. La formation de l'armée nationale
La volonté du Gouvernement rwandais est d’arriver à former à
terme une armée véritablement nationale aussi bien dans sa
composition que dans sa mission et comportement.
La preuve en est l'intégration de plus de 3000 militaires des
exFAR de tout rang dans l'armée nationale. Le Gouvernement
reste déterminé à incorporer d'autres militaires de l'ancienne
armée pour autant qu’ils ne soient pas impliqués
personnellement dans les massacres et le génocide et qu’ils
retournent pacifiquement au pays et veuillent réintégrer
l’armée.
Parmi ces militaires qui ont rejoint 1'APR certains officiers et
sousofficiers appartenant hier à l’ancien régime, sont placés à
tous les échelons du commandement de l'armée et des efforts
continueront dans ce sens.
Nous lançons un appel à la communauté internationale pour
nous aider à convaincre les ex-FAR à regagner pacifiquement
la mère patrie et à réintégrer l’Armée pour oeuvrer la main
dans la main avec leurs frères d armes.

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3. Le système judiciaire.
La réorganisation du système judiciaire est maintenant en
bonne voie et nous comptons que le processus va s’accélérer.
Les lenteurs que nous étions les premiers à déplorer font partie
des raisons qui nous ont conduits à retarder la présente
Conférence car nous voulions venir à Genève en montrant à la
Communauté internationale notre détermination à résoudre ce
qui constitue l’un des principaux défis auxquels nous devons
répondre. Un défi, mais aussi un problème aux multiples
facettes qui pèse lourdement sur nos épaules aussi bien par ses
contraintes financières que par les risques qu’il fait courir à
l’aboutissement du processus de réconciliation nationale. Nous
sommes en effet toujours convaincus que la réconciliation doit
passer par une vraie justice mettant fin définitivement à la
culture de l’impunité. Mais quelle forme de justice ? Dans ce
domaine aussi nous nous sommes trouvés confronté à
l'impraticabilité voire même à l’inefficacité du système
judiciaire classique car il faut une justice qui stabilise la société.
Pour cela nous avons mené une consultation nationale et
internationale dans le cadre d'une conférence sur le génocide
organisée à Kigali en novembre 1995, en vue d'élaborer une
stratégie judiciaire qui prend en compte la nécessité
d'éradiquer l'impunité d’une part et le souci du gouvernement
à stabiliser la société et à aboutir à la réconciliation nationale
d’autre part. De cette concertation est sortie un projet de loi
organique pour le jugement des auteurs du génocide qui est
actuellement en discussion au Parlement.

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Les lenteurs dans la mise en place d'un système judiciaire et le
jugement des présumés auteurs du génocide sont aussi dus au
manque de moyens financiers et humains. Le Tribunal Pénal
International pour le Rwanda ne souffre-t-il pas des mêmes
maux? Et comme si cela ne suffisait pas nous nous sommes
retrouvés face à un crime reconnu comme tel par la
communauté internationale: le génocide, mais qui n'était pas
réprimé comme tel -et pour cause- par les lois du pays. Nous
choisissons cette occasion pour remercier certains pays qui
nous ont envoyé leurs experts pour sortir de ce dilemme.
Aujourd'hui, Nous pouvons vous annoncer qu’avec la mise en
place de la Cour Suprême, du Haut Conseil de la Magistrature,
la formation puis la nomination de nombreux magistrats et
auxiliaires, la Justice va prendre résolument son cours pour
traduire devant elle les auteurs présumés du génocide. Les
premiers procès seront instruits et menés dans peu de temps.
Au niveau des équipements et des infrastructures, la situation
reste préoccupante. les tribunaux de canton n'ayant pas
bénéficié d'appui, nous lançons un appel vibrant pour venir à
la rescousse. Le détail des mesures que nous avons prises est
développé dans le document de travail établi sur le thème de la
Justice et de la Sécurité par les services gouvernementaux avec
la précieuse collaboration d'experts nationaux et
internationaux, document que nous mettons à la disposition
des participants à la Conférence et sur le contenu duquel nous
attendons leurs observations constructives.
Le Tribunal Pénal International pour le Rwanda collabore déjà
avec le Ministère de la Justice et le jugement des coupables
permettra de créer des bases solides pour la société rwandaise,
détendra toute la situation en évolution positive et favorisera
progressivement une réconciliation nationale.

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Par notre voix, nous renouvelons l’appel du Gouvernement
Rwandais auprès de la communauté internationale afin de
faciliter l’arrestation des criminels du génocide et collaborer
avec le Tribunal Pénal International pour le Rwanda.
4. Le règlement des litiges de propriétés.
Le Gouvemement a donné des directives politiques claires de
règlement des différends d'occupation de propriétés d'autrui:
1° La propriété privée est
conformément à la constitution.

inaliénable,

2° La réintégration de nouveaux réfugiés dans leurs
biens
est garantie par le Gouvernement.
3° Le règlement de tout litige éventuel de propriété
entre anciens et nouveaux réfugiés est de la
compétence des autorités administratives locales qui
veillent à ce que les droits respectifs de réinstallation
et de propriété soient respectés.
4° Des sites d'installation pour les anciens réfugiés
et les rescapés du génocide ont été identifiés et
même des domaines appartenant à l’Etat et aux
projets publics ont été cédés à leur réinstallation
pour leur permettre entre autre de quitter les
propriétés des autres.

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5° Les travaux de parcellement et de construction
de villages ont commencé dans certaines
préfectures.
6° Le type d’habitat groupé sous forme de village a
été retenu pour les sites de réinstallation.
Le Gouvernement rwandais considère le problème du retour,
de la réinstallation et de la réintégration des réfugiés comme
une priorité d'autant plus qu’il constitue en effet un préalable à
la sécurité, à la réconciliation nationale et à la reconstruction du
pays.
Aussi nous attendons un appui ferme de la part de la
Communauté Internationale pour aider le Gouvernement
rwandais dans la mise en place d'infrastructures de base pour
viabiliser ces sites. I1 s’agit notamment d'y aménager des
points d'eau, des routes, des centres scolaires, des centres de
santé et construire des logements pour ces réfugiés avec la
participation des bénéficiaires.
5. Le respect des libertés fondamentales.
Qu il me soit permis de rappeler encore une fois que le
Gouvernement Rwandais reste engagé et déterminé à respecter
le contenu de l’Accord de Paix d'Arusha, réadapté à nos
réalités politiques lequel Accord fait partie intégrante de la loi
fondamentale et qui consacre le respect des libertés
fondamentales.
En effet, les nouveaux syndicats se sont formés, les anciens se
sont réorganisés, les associations diverses participent
actuellement au débat public, la liberté de culte est sacrée et

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respectée, la presse quels que soient les dérapages a repris son
épanouissement.
Le génocide rwandais a été accompagné par d'autres formes
d'actes de violation des droits de l'homme. La Communauté
Internationale a été largement témoin de ces violations et à
certaines occasions elle a été accusée d'une impuissance,
difficile à expliquer en cette fin du 20ème siècle ou le principe
de la solidarité internationale semblait être acquis comme un
devoir de tout membre de cette communauté.
Ceux qui ont planifié le génocide l'ont fait méthodiquement de
sorte que des tests furent même nécessaires en ciblant certaines
catégories de gens. C'est cela qui explique les violations des
droits de la personne d'avant le 6 avril 1994.
La mise en exécution de ce plan macabre s'est opérée sans
barrière aucune n'eût été l'intervention du FPR là où elle ne fut
tardive.
Deux ans seulement après un génocide pareil, tout aussi massif
que cruel, il serait hasardeux d'affirmer qu'il n'y a pas de
violation des droits de la personne au Rwanda. Ces violations
ont soit des causes extérieures soit intérieures au pays.
En effet, au niveau intérieur il était très difficile comme je l'ai
déjà indiqué de panser les plaies, en un court laps de temps, le
climat était encore à la passion, les cas de traumatismes
psychologiques s'augmentaient de jours en jours et les
vengeances individuelles n'étaient pas à exclure.
Bon nombre de gens ont perdu le sens de la vie ou éprouvent
un dégoût envers cette dernière et l'autorité, de même qu’une
criminalité ordinaire ressurgit suite à la faiblesse de moyens
des services de sécurité.
De l'autre côté, des infiltrations des anciens miliciens et des exFAR troublent régulièrement la quiétude des citoyens et font

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des nombreuses victimes innocentes particulièrement dans la
zone Ouest du pays. Les infiltrés se livrent aux assassinats des
autorités administratives et font exploser par des mines des
infrastructures publiques, les moyens de transport terrestre et
de courant électrique, les ponts etc...
Il se fait que malheureusement certains faits sont grossis et
exagérés par la presse et une certaine opinion internationale.
Le Gouvernement de la République Rwandaise confronté à ces
défis ne peut que recourir à la solidarité internationale pour
asseoir la sécurité de tous les citoyens tant dans leur personne
que dans leur patrimoine.
Le Gouvernement de la République Rwandaise réaffirme sa
volonté d'oeuvrer pour un Etat de Droit qui garantit au mieux
les droits de la personne. Mais cette volonté ne suffit pas, il faut
encore plus de moyens.

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6. Le Retour des Réfugiés.
Le rapatriement des réfugiés et la réinsertion de celle-ci
constituent notre principale priorité. Nous réitérons notre
engagement d'accueillir sans réticence ceux de nos
compatriotes qui ont cru devoir quitter leur sol natal dans les
circonstances que l’on sait. Nous sommes prêts et plusieurs de
nos partenaires sont à nos côtés pour assurer le retour dans les
meilleures conditions. Nous vous avons présenté lors de la
Revue à mi-parcours, un Plan d'Action pour le Rapatriement
et la Réinsertion et vous l’avez approuvé. L'appui de plusieurs
de vos pays ou de vos institutions a été confirmé lors de la
Consultation thématique sur ce thème, au cours de laquelle le
Plan a été actualisé. Le compte-rend des débats de la
Consultation fait partie des documents mis à votre disposition
aujourd'hui et ce sera sans doute l'occasion de vous rafraîchir
la mémoire à son propos.
Permettez-nous d'attirer votre attention sur le fait que si le
rythme des retours observés ces derniers mois est fort lent - de
l'ordre d'une dizaine de milliers de personnes par mois- la
volonté du Gouvernement ne saurait être mise en cause.
Nous avons multiplié en vain les gestes de bonne volonté.
Les différentes initiatives ont été prises par le Rwanda ou
conjointement avec lui en vue d'assurer le retour volontaire et
paisible des réfugiés. Nous pouvons citer notamment:
- la rencontre à ce sujet des Chefs d'Etat Rwandais et Zaïrois à
GBADOLITE au Zaire le 26 juillet 1994, une semaine
seulement après la mise en place du Gouvernement;
- le sommet de Nairobi sur les réfugiés dans la sous
régiontenue à Nairobi en janvier 1995.
- la conférence de Bujumbura en février 1995 qui a mis en
place un plan d'action pour le rapatriement des réfugiés;

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- la session ministérielle de l’OUA en février 1995 qui en
adopta une résolution pertinente;
- la visite du Vice-Président de la République Rwandaise et
Ministre de la Défense au Burundi en juin 1 993;
- la visite de mon prédécesseur au Zaïre en octobre 1994 et au
Burundi en juin 1995, et particulièrement dans les camps de
réfugiés au nord de ce pays;
- le sommet des chefs d'Etat de l’OUA tenu à Addis Abéba du
26 au 28 juin 1995 ou le Chef d’Etat Rwandais, Son
Excellence Monsieur Pasteur BIZIMUNGU a tenu des propos
clairs à ce surjet;
- les initiatives de la sous-région avec la médiation active de
l’ex-Président Jimmy CARTER, du Général Amani Toumani
TOURE, Ex-Président du Mali, Son Excellence Mwalimu
Julius NYERERE, Ex-Président de la Tanzanie et
l’Archevêque Desmond TUTU de l’Afrique du Sud ont déjà
organisé les sommets du CAIRE et de TUNIS respectivement
en novembre 1995 et en mars 1996.
- notre visite en Tanzanie en février 1996 et principalement
dans les camps de réfugiés de NGARA et de KARAGWE;
- les rencontres bilatérales et multilatérales où le Chef de l'Etat
et tous les plénipotentiaires rwandais appellent avec
engagement et insistance au retour des réfugiés à rentrer.
Le Gouvernement rwandais a même dérogé aux règles
internationales en matière des réfugiés en permettant à ceux
des réfugiés qui le souhaitent de venir et séjourner en toute
quiétude au Rwanda pour se rendre compte de la situation et
retourner convaincre et rendre compte à leurs compatriotes
restés a l'extérieur. En avril dernier, j ai moi-même accueilli
une délégation de 700 personnes venues des camps du
Burundi après qu'elle ait été reçue par le Bureau de

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l'Assemblée Nationale. Ainsi aujourd'hui la propagande de
brutalités et de tueries dirigée contre les réfugiés qui
retournent a été démentie par les faits. Il est grand temps
que la communauté Internationale nous aide à résoudre le
problème en s’attaquant aux vrais obstacles pour le retour des
réfugiés .
Nous devons ainsi prendre en considération que parmi les
réfugiés se trouvent les fugitifs qui ne souhaitent pas rentrer à
cause de leur participation au génocide. Ceux-là découragent
bien entendu certains de leurs proches pour qu'ils ne les
abandonnent pas. Nous devons également admettre qu'un
activisme politique et militaire promet aux uns et aux autres la
perspective d un retour au pays permettant aux coupables de
ne pas rendre compte de leurs crimes. L'autre facteur est que le
niveau de vie et le niveau des salaires des cadres est plus élevé
dans les camps qu à l'intérieur du pays.
Enfin le trafic d armes dans ces camps, la proximité des camps
des réfugiés à nos frontières d’où partent des attaques dans
notre pays sont perçus par des réfugiés comme des
encouragements pour ne pas rentrer.

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Excellences, Mesdames et Messieurs.
Un Etat détruit comme le nôtre ne se bâtit pas en 22 mois que
vient de faire le Gouvernement Rwandais. Cependant le bilan
est largement positif.
-près de 800.000 des anciens réfugiés sont rentrés;
-le pays ne compte plus de déplacés à l'intérieur;
-Sur 2.500.000 de nouveaux réfugiés rwandais,
presque 1.000.000 ont regagné le pays et réintégré
leurs biens ; et nous estimons qu'il reste au total
environ 1.500.000 de réfugiés rwandais à l'extérieur.
Dans un cadre similaire, je voudrais évoquer ici brièvement la
situation inattendue également, à laquelle nous nous trouvons
confrontés depuis quelques semaines suite au drame sauvage
qui se perpètre dans le massif du MASISI, RUTSHURU et
LUBERO et dont sont victimes –là aussi impunément,
semble-t-il– nos frères zaïrois d'expression rwandaise qui
vivaient paisiblement dans cette région riche et fertile, faisant
jadis partie du Royaume du Rwanda mais constituant
aujourd'hui une partie intégrante de la République du Zaïre.
Alors que nous n'avons pas fini de résoudre des problèmes liés
au retour et à la réinstallation des anciens et nouveaux réfugiés
rwandais, nous avons accueilli au Rwanda plusieurs milliers de
ces personnes. Cela crée une situation dont nos partenaires ne
mesurent peut-être pas entièrement la gravité et l’impact
négatif socio-économique.

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7. Le processus de démocratisation
Dans l'esprit de l'Accord de Paix d'Arusha, le Gouvernement
se félicite que la mise en place des quatre institutions prévues
est pour le moment terminée.
Cependant le fonctionnement de la Cour Suprême est
handicapé par l'insuffisance de moyens.
Le Gouvernement Rwandais compte mettre sous peu en place
les diverses commissions prévues dans l'Accord de Paix
d'Arusha en commençant par la Commission Nationale des
Droits de l’Homme et la Commission Internationale d’enquête
sur les violations des Droits de l’Homme commises pendant la
guerre, les massacres et le génocide.
Ces deux commissions auront principalement à examiner les
diverses violations des droits de l'homme commises par qui
que ce soit sur le territoire rwandais et dans les pays d'accueil
des réfugiés particulièrement par des organes de l'Etat ou
d'organisations sous le couvert de l'Etat ou d'organisations
diverses.
La commission sur l’Unité et la Réconciliation Nationale sera
également mise en place rapidement en vue de préparer un
débat national large et approfondi, sur l’unité et la
réconciliation nationale.
Du débat national devra sortir une plate forme sur l’avenir du
peuple rwandais. Le devenir du peuple rwandais sera par
ailleurs raffiné et précisé par la commission juridique et
constitutionnelle qui est appelée à:

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-inventorier les adaptations à faire sur la législationpour
la rendre conforme aux dispositions pertinentes
del'Accord de Paix, et à l'Accord entre les partis au
pouvoir;
-élaborer l'avant projet de la constitution devant régir le
Rwanda après la période de transition.
Le processus de démocratisation devra être renforcé par la
réhabilitation effective du multipartisme et courroné par la
préparation et l’organisation des élections communales.
législatives et présidentielles. Ce travail revient à la commission
électorale qui ne pourra elle-même valablement travailler
qu’après que les autres commissions auront préparé le terrain
et rendu possible cette étape en pacifiant les esprits et les
coeurs.
8. La Réconciliation Nationale
La réconciliation nationale que nous avons commencée est un
processus de longue haleine et de patience. Ce processus qui
doit passer notamment par l’éradication de l’impunité et
l’instauration d'une justice saine, permettra de:
1. créer une société sans discrimination ni sectarisme;
2. rebâtir l’unité nationale
3. instaurer un état de droit et promouvoir les droits de la
personne;
4. bannir la culture de l’impunité;
5. créer une société dont l'une des valeurs fondamentales est la
garantie de la justice pour tous.

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Les principaux obstacles à la réconciliation sont:
1° le grand nombre de réfugiés qui sont encore à
l'extérieur, environ 1,5 million et qui sont massés pour
la plupart, près des frontières du Rwanda contrairement
aux conventions internationales en la matière.
2° la poursuite de l’armement des ex-FAR et des miliciens
ainsi que les entraînements militaires qui nourrissent
l'espoir pour les réfugiés d'un retour triomphant des
anciens responsables.
3° Les mauvaises conditions de vie à l'intérieur du pays
comparées à l'assistance massive dont bénéficient les
réfugiés à l’extérieur, constituent un frein et un prétexte
à ces derniers pour ne pas rentrer.
Aussi le développement du secteur économique à
l'intérieur du Rwanda, axé principalement sur
l’agriculture devra améliorer les conditions
socio-économiques et les rendre attrayantes pour nos
réfugiés.
4° Les incursions et infiltrations qui se multiplient surtout
à la frontière du Rwanda avec le Zaïre et qui visent à
occuper une partie du territoire rwandais afin
d’imposer au Gouvernement d'Union Nationale à
négocier avec le Gouvernement qui a préparé et exécuté
le génocide et les massacres.
Néanmoins, il convient de réaffirmer solennellement encore
une fois qu’aucune négociation n'est envisageable au niveau
du Gouvernement ni par quelques institutions étatiques que ce
soit avec des forum et associations naissant par ici et par là et
dont l’objectif principal est de semer la confusion parmi les
esprits par ailleurs mal avertis.

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Nous continuons d'inviter nos compatriotes réfugiés à
regagner leur mère patrie, recouvrer leurs propriétés, participer
à l’effort commun de reconstruction du pays. Nous soutenons
une fois de plus le dialogue et les contacts avec tous les
réfugiés qui le désirent et sachant que tout le monde est invité à
répondre de ses actes chacun en ce qui le concerne.
Le renforcement des capacités nationales et l'amélioration des
conditions de vie à l'intérieur du Rwanda, le retour et la
réintégration effective des réfugiés ainsi que la réhabilitation
morale et matérielle des rescapés et autres victimes de la guerre
des massacres et du génocide constituent une série de mesures
qui viennent compléter l'action de la justice et promouvoir la
réconciliation nationale. Ceci exige et explique une fois de plus
la nécessité des appuis sollicités dans les domaines de la
stabilisation morale de la réintégration sociale et de la
reconstruction nationale.
Avant de dire quelques mots sur la politique de développement
que nous avons définie, nous soulignerons que la
reconstruction nationale, placée parmi les objectifs majeurs du
Gouvernement d'Union Nationale, se situe au confluent des
actions à connotation politique que nous venons d'évoquer et
des actions de développement proprement dites que nous
allons commenter dans quelques instants. Confluent, mais tout
près de l'embouchure des deux voies principales qui y
conduisent. Nous trouverons la réconciliation en aval de ce
que le Gouvernement, le peuple rwandais et leurs partenaires
seront capables de réaliser ensemble. Elle en constituera
l'aboutissement, non la source.

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Excellences, Mesdames, Messieurs.
Nous avons affirmé, lors de la Revue à mi-parcours, qu'après
une période initiale au cours de laquelle nos efforts et ceux de
nos partenaires s'étaient focalisés sur la Réhabilitation et la
relance socio-économiques dans une optique d'urgence, nous
souhaitons déjà reprendre une démarche orientée vers le
développement à moyen - terme. Nous avions concrétisé cette
option en transformant dès ce moment l'appellation de
“Programme de Réconciliation, de Réhabilitation et de
Relance socioéconomique”, utilisée en janvier 1995 en celle de
“Programme de Réconciliation. de Réhabilitation et de
Développement” (PRRD). Il ne s'agissait pas que d'une
superficielle question de mots, c'est un choix délibéré. Tout
observateur impartial devait déjà à l'époque reconnaître
combien la rapidité de la reprise des activités économiques
avait été surprenante. En choisissant cette option, le
Gouvernement ne faisait que répondre aux aspirations des
opérateurs économiques nationaux qui l'avaient en quelque
sorte précédé dans cette voie.
Nous sommes convaincus que toutes les activités
d'accroissement et d'amélioration du bien être social passent en
ce qui concerne notre pays, par l'accroissement de la
production agricole.
L'aide de la Communauté Internationale dans ce secteur
permettra l'accroissement des revenus des agriculteurs
-éleveurs. Les bonnes conditions sociales ainsi créées seront un
facteur de stabilité et d'attrait aux réfugiés encore inquiets de la
situation précaire des milieux ruraux.
Il reviendra à Monsieur le Ministre du Plan de vous présenter
de manière exhaustive aussi bien le bilan de l'exécution de
PRRD que le cadre macro-économique du développement à
moyen-terme et le programme d'investissement Publics qui s'y
inscrit. Monsieur le Ministre du Plan, du fait de sa longue,
riche et incontestable expérience en la matière, est l'homme des

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chiffres et vous en parlera bien mieux que nous ne saurions le
faire.
Vous nous permettrez seulement ici de déplorer que le choix
fait par le Gouvernement et la réalité de la situation qui le
justifiait ne semblent pas avoir toujours été bien compris par
tous nos partenaires comme j'ai eu l'occasion de l'indiquer.
Témoin en est le poids relatif fort important des financements
mobilisés en faveur des actions menées par les agences
internationales et les organisations non-gouvernementales par
rapport à l'aide directe.
Nous avons déjà à plusieurs occasions évoquées avec vous la
question de la transparence de ce que nous appelons les aides
indirectes, souvent confondues avec l'aide humanitaire. Nous
savons bien et nous apprécions le fait que, sous le label d'aide
humanitaire, on mène souvent des actions qui sont en réalité
des actions de réhabilitation et même de véritable
développement. Nous savons aussi, et cette fois nous le
déplorons, qu'il est plus facile de mobiliser des fonds sous
l'étiquette d'aide humanitaire et surtout de la mettre en oeuvre.
Nous savons enfin que les procédures appliquées n'ont pas été
plus sévères pour le Rwanda que pour les pays qui sont dans
des situations presque similaires, ni d'ailleurs plus souples
malgré son exceptionnelle situation, mais cela ne nous
empêche pas de nous interroger sur cette problématique sur
laquelle nous reviendrons quand nous présenterons certaines
propositions à votre appréciation.

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Excellences, Mesdames, Messieurs,
Nous tenons encore pour notre part comme au nom du
Gouvernement et du peuple rwandais à remercier ici la
Communauté Internationale dont vous êtes les honorables
représentants, pour l'effort remarquable consenti depuis deux
ans. Même si nous émettons de temps à autre des réserves
quant à la répartition de cette aide et aux procédures de mise
en oeuvre ou si nous regrettons que les réalisations ne sont pas
toujours à la hauteur des promesses et ne tiennent pas
suffisamment compte des stratégies sectorielles, aux dépens par
exemple d'une véritable relance des activités productives
notamment agricoles et/ou industrielles. Nous reconnaissons
que ces réserves sont parfois dues à des malentendus sur les
procédures dont le contrôle nous échappe et échappe même
aux exécutants concernés. Nous reconnaissons aussi que notre
Administration est jeune et que nos cadres n'ont pas toujours,
par la force des choses, une expérience suffisante, ce qui limite
notre capacité d'absorption. Mais, nous sommes ici ensemble
pour corriger ce qui n'a pas pu marcher comme il le fallait.
Nous demandons aux Gouvernements et Organismes qui nous
assistent dans la formation de nos jeunes de nous aider à
convaincre ceux d'entre eux qui ont terminé leurs études à
rentrer pour participer à la reconstruction du Rwanda. Un
document travail qui est présenté à votre attention au cours de
cette Conférence fait d’ailleurs le point sur la problématique de
la capacité de gestion nationale et formule des propositions
pour son renforcement. Nous vous invitons à l'étudier et à
nous dire de quelle manière vous seriez prêts à nous soutenir.
Le renforcement des capacités de gestion de l’Etat ne met pas
en caisse notre politique de développement du secteur privé
mais nous pensons que celui-ci a besoin de la présence d’une
administration efficace pour garantir son épanouissement.

23

Avant de formuler certaines propositions particulières qui
nous tiennent particulièrement à coeur. permettez-nous encore
de dire quelques mots des thèmes spécifiques que nous
souhaitons voir abordés au cours des débats de cette
conférence, tout en vous assurant que nous sommes prêts à
répondre à vos interrogations sur l’ensemble de nos
réalisations et de notre politique, que ce soit dans le cadre des
séances plénières ou non.
Nous vous avons fait parvenir avant la conférence notre
documentcadre de politique de développement à moyen-terme
et le Programme d'investissements Publics (PIP) qui doit nous
permettre de mettre en oeuvre cette politique. Vous aurez eu
tout le loisir de l'examiner. Vous aurez noté que, outre le PIP,
qui requiert 361 millions de dollars américains pour son
financement, notre programme global 1996-1998 comprend
un appui à la balance de payements de l'ordre de 216 millions,
un programme d'investissements complémentaire au PIP de
128,6 millions, la réhabilitation du secteur industriel pour 65
millions et, last but not least, un programme d’appui à
l'Administration pulique de 31 millions. Le total, sur trois ans,
atteint 836 millions de dollars américains.
Nous savons bien que pour la plupart des pays et des
institutions que vous représentez, il n'est pas possible de
prendre des engagements ou même d'annoncer des
contributions éventuelles à un horizon aussi long que trois ans.
Permettez-nous de souligner que les besoins annuels qu'il
s'agirait de couvrir ne sont pas supérieurs à ceux que vous
avez bien voulu déjà consentir depuis 1994. Nous pensons et
nous espérons que vous serez prêts à confirmer votre soutien
dans ces limites.
Parmi les thèmes spécifiques portés à votre attention que nous
avons nous-mêmes qualifiés de “sensibles” dans notre lettre
d'invitation à la conférence, nous devons encore évoquer ceux
de la sécurité alimentaire et des groupes vulnérables. En fait, ils
n'ont pas à être traités séparément, sinon pour la commodité de

24

l'exercice. Ils font d'ailleurs tous deux parties de ce que nous
avons appelé le “passage de l'aide humanitaire au
développement”.
La population rwandaise présente un cas exceptionnel où
pratiquement toute une population a été bouleversée et
traumatisée. La structure de la population, avec une proportion
anormale de groupes vulnérables, est déséquilibrée. Il n'est pas
une famille rwandaise qui n'ait pas eu à souffrir du génocide
ou des massacres, dans sa chair ou dans ses biens. Il n'est pas
une famille qui actuellement n'ait pas accueilli en son sein un
ou plusieurs orphelins. Notre objectif est d'éviter que notre
peuple devienne un peuple d'assistés et que chaque Rwandais
trouve les moyens de vivre dans la dignité.
Le problème de la sécurité alimentaire préoccupe la population
rwandaise depuis plusieurs années. La situation, déjà
inquiétante depuis le début de la décennie, ne s'est évidemment
pas améliorée depuis avec toutes les perturbations qu'a
connues la société rurale.
Des analyses scientifiques sérieuses montrent qu'un certain
niveau de sous-alimentation peut être considéré comme un
“seuil criminogène” sous lequel de graves perturbations
peuvent survenir dans le comportement social. Ce seuil a été
franchi en 1994. Le Gouvernement est conscient que des
risques majeurs subsistent si des mesures efficaces ne sont pas
prises à court terme, comme à moyen terme et à long terme. A
court terme, l'aide alimentaire constitue naturellement une
solution provisoire, dont il ne faudra cependant pas négliger
les effets pervers manifestés par la mise en dépendance de la
population et les perturbations du marché.
Nous recherchons plutôt les solutions dans l'amélioration de la
productivité et surtout une meilleure organisation du marché.

25

Excellence, Mesdames, Messieurs,
Revenons quelques instants à la mise en oeuvre des aides
indirectes, déployées à travers les agences internationales et les
organisations non-gouvernementales. Les interventions de ce
type sont généralement triangulaires, impliquant un pays
donateur, l'agence ou l'organisation et le Rwanda. Nous
aimerions proposer que dans la mesure du possible les budgets
de ces interventions soient conférés par les trois parties dans le
souci d'assurer à la fois la transparence et la conformité des
interventions avec les stratégies que nous avons développées.
Ceci conduit à renouveler une suggestion que nous avions déjà
avancée, il y a plusieurs mois quant à la création d'un fonds de
reconstruction pour le Rwanda. Ici aussi, le concept de
cogestion est primordial. Nous aimerions que cette proposition
soit sérieusement examinée.

26

Excellences, Mesdames, Messieurs.
Nous vous avons présenté ici un document cadre de politique
de développement à moyen terme qui se fonde sur les
principes classiques de développement économique d'un pays
qui se trouve dans une situation normale. Or, il se fait que
notre pays ne se trouve pas aujourd'hui dans une situation
normale. Il se sort d'une catastrophe humaine, qui a failli le
faire disparaître du nombre des nations de ce monde. Tout son
édifice socio-économique a eté détruit et son potentiel humain
a été sérieusement diminué, car les auteurs du génocide ont
pris pour cibles privilégiés les intellectuels, les leaders
d'opinions et les hommes d'affaires.
Toutefois le Rwanda se trouve aujourd'hui avec toutes les
obligations financières qu'il a dû contracter pour construire
tout cet édifice socio-économique qui n'existe plus et sur
laquelle il comptait pour faire face à ces obligations.
Pour sortir d’une situation semblable dans laquelle la
deuxième guerre mondiale l'avait plongé l'Europe a bénéficié
d’un plan Marchal. Aujourd'hui nous en appelons à la
Communauté Internationale pour qu'elle élabore un véritable
Plan de Reconstruction pour le Rwanda. Une première mesure
concrète pourrait être l’annulation de la dette sinon
l'allégement des arriérés de celle-ci.
Je ne saurais conclure sans remercier tous ceux dont le travail
considérable de ces derniers mois a permis, je l'espère,
d’enrichir les débats de cette Conférence par la qualité des
documents qui sont présentés à votre examen. Cadres de l'Etat,
experts et consultants nationaux, sous l'égide du PNUD, des
institutions internationales et des donateurs bilatéraux ont
oeuvré ensemble pour que cette conférence débouche sur un
véritable pacte de développement entre le Rwanda et ses
partenaires. Qu'ils en soient remerciés.
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024