Fiche du document numéro 2921

Num
2921
Date
Samedi 12 avril 1997
Amj
Taille
22254
Sur titre
Des personnalités de la Démocratie Chrétienne flamande pointées du doigt
Titre
Le J'accuse de Destexhe
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Le sénateur PRL Alain Destexhe a dénoncé vendredi le soutien apporté
par l'Internationale démocrate chrétienne et certaines personnalités
du CVP, comme l'ancienne ministre Rika De Backer, aux milieux rwandais
mêlés au génocide et adversaires des accords d'Arusha. Produisant
plusieurs documents, il a encore affirmé qu'un groupe de ces personnes
se trouve encore actuellement à Bruxelles.

M. Destexhe a produit une note confidentielle du 10 mars 1994 de
Paulin Murayi (président de la section belge du parti MRND du
président Habyarimana en 1993) faisant état d'un entretien avec Rika
De Backer, proche du ministre de la Défense de l'époque Leo Delcroix
et naguère ministre de la Culture flamande. Au cours de cet entretien
préparatoire à une visite du ministre (présenté dans la note comme
favorable au MRND) au Rwanda, il aurait été convenu qu'il faudrait
éviter de montrer au ministre le mépris et la méfiance de certains
militants MRND envers les Casques bleus belges.

Selon ce document, Mme De Backer et ses interlocuteurs rwandais
avaient aussi convenu que certains comportements des militaires belges
taxés de dérapages par les membres du MRND ne devraient pas trop être
évoqués devant le ministre et de toutes façons sans trop montrer qu'on
est totalement contre les militaires belges.

Deux jours plus tôt, une lettre signée par le même Paulin Murayi
assurait Leo Delcroix que le parti n'adopte pas un comportement
anti-belge. Pour M. Destexhe, cela confirme le double langage tenu par
le MRND, afin de cacher son attitude anti-belge aux responsables
belges.

Génocidaires à Bruxelles



Un autre document exhibé par le sénateur contient une déclaration
écrite faite le 7 avril 1994 à Bruxelles par Papias Ngaboyamahina,
président du MRND en Belgique jusqu'en avril 1993 et principal
actionnaire de « Radio Mille Collines » (RTLM). Il attribue en termes
violents l'attentat contre le président Habyarimana aux Casques bleus
belges.

Pour le sénateur, un groupe « cohérent et actif » de membres du MRND
hostiles aux accords d'Arusha, à la présence des Casques bleus belges
et favorables au génocide, existait bien à Bruxelles. Il était
notamment composé de Papias Ngaboyamahina, Paulin Murayi, Eugène
Nahimana et du présentateur « vedette » de RTLM, le Belge Georges
Ruggiu, qui a lancé au Rwanda de nombreux appels au génocide et à
l'hostilité envers les Casques bleus belges.

Ces noms se retrouvent sur une liste des actionnaires de RTLM, qui
avaient ouvert un compte dans une banque de Gembloux en
1993. Plusieurs documents de M. Destexhe tendent à prouver que ce
groupe était aidé par l'Internationale démocrate chrétienne (IDC) : on
y relève l'utilisation d'un appareil télécopieur de l'IDC ou des
recommandations envoyées par son conseiller Alain De Brouwer. Selon le
sénateur, des brouillons de communiqués du MRND étaient rédigés par
des membres de l'IDC.

Aujourd'hui, une quinzaine au moins de membres de ce groupe se
trouvent encore à Bruxelles et ont même réussi à faire célébrer une
messe à la mémoire de M. Habyarimana à la basilique de Koekelberg
dimanche dernier, a-t-il dit. (Belga.)

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