Fiche du document numéro 29075

Num
29075
Date
Lundi 4 juillet 1994
Amj
Hms
13:00:00
Taille
21567
Surtitre
Journal de 13 heures
Titre
Hier [3 juillet] les rebelles ont tiré sur un convoi de l'armée française qui venait d'évacuer des orphelins et des civils
Soustitre
Le risque pour les Français se précise de se retrouver partie prenante dans le conflit rwandais.
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Mot-clé
Résumé
- Violent fighting throughout the night in Kigali: the rebel forces which surrounded the city entered the capital of Rwanda a while ago.

- Yesterday [July 3], for the first time, there was a clash between the RPF and the French army. The rebels fired at a convoy that had just evacuated orphans and civilians in Butare in southwest Rwanda.

- When the city fell, the French organized the evacuation of 600 orphans. These are the men from the Special Operations Command. On the way back, a clash between them and the RPF forces. For the first time the French opened fire. There were no casualties in their ranks.

- At the rear, the legionaries arrived from Djibouti are settling on a key point: on the road to Butare, which allows to cross Rwanda from east to west and which therefore represents the axis of logical progression of the RPF. The legionaries have no illusions about the fact that they will find themselves in contact with the Rwandan Patriotic Front.

- The men of Operation Turquoise today touch on the contradiction that exists in the context of a mission that is both humanitarian and military. Since yesterday [July 3] we have been talking about the military and the risk is becoming clearer, which is the nightmare of the French, of finding themselves involved in the Rwandan conflict.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Jean-Pierre Pernaut :] À l'étranger, euh…, maintenant, violents combats pendant toute la nuit à Kigali : les forces rebelles qui encerclaient la ville ont pénétré [inaudible] dans la capitale du Rwanda.

Hier [3 juillet], pour la première fois, il y avait eu un accrochage entre les rebelles du FPR et l'armée française. Les rebelles ont tiré sur un convoi qui venait d'évacuer des orphelins et des civils…, à Butare au sud-ouest du Rwanda. Sur place nos envoyés spéciaux Catherine Jentile et Thierry Froissart.

[Catherine Jentile :] Cette famille fuit avec le strict minimum [on voit des gens en train de charger un véhicule sur lequel se trouve accroché un drapeau tricolore]. Les hommes du FPR sont en train de prendre Butare [une incrustation "Région de Gikongoro, Rwanda" s'affiche à l'écran]. Les civils, une nouvelle fois, sont jetés sur les routes.

Au moment de la chute de la ville, les Français organisent l'évacuation de 600 orphelins [une jeep P4 de l'armée française passe devant la caméra et s'arrête à hauteur de celle du colonel Didier Tauzin ; un homme blanc en civil, probablement un journaliste, se trouve à leur hauteur]. Ce sont les hommes du COS, le commandement des opérations spéciales. Sur la route du retour, un accrochage les a opposé aux forces du FPR. Pour la première fois les Français ont ouvert le feu. Il n'y a pas eu de blessés dans leurs rangs [on voit le colonel Tauzin en train de converser via le poste radio de son véhicule].

À l'arrière les légionnaires arrivés de Djibouti sont en train de s'installer sur un point névralgique : sur la route de Butare, qui permet de traverser le Rwanda d'est en ouest et qui représente donc l'axe de progression logique du FPR [on voit des légionnaires observer à la jumelle et au fusil à lunette]. Les légionnaires ne se font guère d'illusion sur le fait qu'ils vont se retrouver au contact du Front patriotique rwandais [on voit un légionnaire creuser un trou de combat et un autre installer sa mitrailleuse].

[Capitaine [Daniel] Bouchez, "3ème Compagnie de la 13ème D.P.L.E." : "C'est probable. Et c'est d'ailleurs pour ça que j'installe ce poste. Le but de, euh…, de la mise en place, c'est de, euh…, assurer une plus grande surface de sécurité sur le dispositif français".]

L'état-major français ce matin est en pleine discussion pour savoir quel choix tactique il va adopter face à cette progression du FPR qui a également réussi à prendre Kigali, la capitale du pays. On devrait connaître la décision française cet après-midi [on voit les militaires français installés au bord d'une route, en surplomb d'une vallée].

[De Bukavu (Zaïre), Catherine Jentile, face caméra, devant un avion de transport militaire : "Les hommes de l'opération Turquoise touchent aujourd'hui du doigt la contradiction qui existe dans le cadre d'une mission à la fois humanitaire et militaire. Depuis hier [3 juillet] bien sûr, on parle du militaire. Et le risque se précise -- qui est le cauchemar des Français -- de se retrouver partie prenante dans le conflit rwandais".]

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024