Titre
94 Tutsi sont arrivés hier [30 juin] à la base de Goma, blessés par balles, par machettes. Des enfants horriblement mutilés. La plupart sont en état de choc
Résumé
- The news is also Rwanda with the discovery by the French army of a hundred Rwandan wounded. The soldiers were able to bring the most affected wounded back to Zairian territory, where they began to give them first aid.
- 94 Tutsis arrived at the Goma base yesterday [June 30], wounded by bullets and machetes. Horribly mutilated children. Most are in shock. They hardly dare to speak.
- They were hidden in the forest, piled up in holes they had dug themselves so that they could not be seen. When they went out at night to get food, the Rwandan soldiers attacked them.
- The Tutsi say that the massacres have stopped since the French army entered Rwanda.
- A Médecins Sans Frontières car was attacked in southern Rwanda by a Rwandan army helicopter, which fired two rockets without causing any casualties.
- Alain Juppé wants the French intervention in Rwanda to broaden its range of action towards particularly threatened areas and give its presence a dissuasive character.
Citation
[Claire Chazal :] Le reste de l'actualité à l'étranger, c'est aussi le Rwanda avec la découverte par l'armée française d'une centaine de blessés rwandais. Les soldats ont pu ramener les civils les plus touchés en territoire zaïrois où ils ont commencé à leur donner les premiers soins. Une opération humanitaire suivie par, euh, nos envoyés spéciaux Nahida Nakad et Sébastien Renouil.
[Nahida Nakad :] Alphonsine a 10 ans, sa mère a été tuée au Rwanda. Elle fait partie des rescapés des massacres des trois derniers mois [on la voit pleurer tandis qu'un militaire français lui bande le pied].
94 Tutsi sont arrivés hier [30 juin] à la base de Goma [un militaire porte un enfant], blessés par balles, par machettes [on voit des blessés alités sous une tente]. Des enfants horriblement mutilés [gros plan sur un enfant à la tête bandée]. Nous évitons de vous montrer les images les plus terribles [on voit un enfant avec une cicatrice sur le crâne]. La plupart sont en état de choc [on voit un adulte avec un sparadrap au front marqué "E6"]. Ils osent à peine parler [tout au long du reportage, on entend un enfant gémir de douleur].
[Un jeune adulte [il s'agit de Didace Ntabareshya] : "Il y a beaucoup de cadavres, euh…, que on ne peut pas…, on ne peut pas entendre ça… Sauf, euh, sauf, euh…, sauf y aller pour voir…, avec des yeux [il regarde ailleurs]… C'est terrible, ça fait peur !".]
Ils étaient cachés dans la forêt, entassés dans des trous qu'ils avaient creusés eux-mêmes pour qu'on ne les voit pas [on voit des blessés, dont un a le torse bandé]. Quand ils sortaient la nuit pour chercher à manger, les soldats rwandais les attaquaient.
[Un rescapé adolescent : "Dans ma famille nous sommes, euh…, nous étions 12. Et il reste moi, seulement".]
Les Tutsi disent que les massacres ont cessé depuis que l'armée française est entrée au Rwanda [on voit des militaires français sortir un blessé sur un brancard d'un blindé destiné au transport de troupes].
[Nahida Nakad, face caméra, devant des tentes militaires : "La plupart des blessés sont jeunes. Les vieux n'ont pas pu échapper aux soldats gouvernementaux. Les médecins nous disent que seuls les blessés aux membres ou à la tête ont pu survivre. Ceux qui ont été plus sérieusement atteints sont certainement morts dans la forêt".]
[Claire Chazal :] Et puis on vient d'apprendre qu'une voiture de Médecins sans frontières avait été attaquée dans le Sud du Rwanda par un hélicoptère de l'armée rwandaise, qui a tiré deux roquettes sans toutefois faire de victimes.
Sachez également qu'Alain Juppé souhaite que l'intervention française au Rwanda élargisse son rayon d'action vers des zones particulièrement menacées et donne à sa présence un caractère dissuasif. C'est ce que dit le ministre des Affaires étrangères dans le journal Le Monde.
