Fiche du document numéro 27888

Num
27888
Date
Lundi 20 janvier 1997
Amj
Taille
112964
Titre
Les ONG prises pour cible au Rwanda
Soustitre
Trois membres de Médecins du monde ont été tués samedi à bout portant, et un autre blessé.
Lieu cité
Mot-clé
MSF
Résumé
A dozen armed men, suspected of being former Hutu soldiers and militiamen, killed three Spanish MSF aid workers on January 18 who were working on a French health project. They had previously tried to assault MSF Holland and Save the Children staff.
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Trois coopérants espagnols de Médecins du monde, Manuel Madrazo Osuna, 42 ans, Maria Flores Sirena, 33 ans, et Luis Valtuena Gallego, 30 ans ont été tués à bout portant samedi, chez eux, près de Ruhengeri, à quelque 70 km de la frontière entre le Rwanda et le Zaïre. Un volontaire de la section américaine de MDM, Nitin madhav, 28 ans, a été blessé à la jambe et amputé avant d'être évacué vers Kigali.

Il était environ 20 heures, quand une dizaine d'hommes armés sont entrés dans la maison des coopérants, qui travaillaient sur un projet de santé français. Ces hommes, suspectés d'être d'anciens militaires et miliciens hutus dont plusieurs milliers sont rentrés en novembre du Zaïre, avaient essayé auparavant d'agresser le personnel de Médecins sans frontières Hollande et de Save the Children.

Sous le choc, Médecins du monde à Paris a décidé de «suspendre toutes ses activités au Rwanda jusqu'à l'éclaircissement de cette tragédie». Ce n'est pas la première fois que les organisations humanitaires de la région sont la cible de violences. Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme a suspendu ses activités dans six communes de la préfecture voisine de Gisenyi, à la suite d'une agression dont ont été victimes lundi dernier deux de ses enquêteurs. Le 11 janvier, un hôpital a été attaqué dans la même préfecture, et trois Rwandais tués.

Mais l'attaque de Ruhengeri dépasse les précédentes en violence. L'intervention de l'Armée patriotique rwandaise (APR) a déclenché des tirs de roquettes et de mitrailleuses qui ont duré une heure et demie. Selon les autorités rwandaises, d'autres groupes armés s'en sont également pris à un camp militaire, où trois soldats de l'APR ont été tués.

Hier, les responsables des ONG de la région rencontraient les autorités rwandaises et devaient ensuite décider de suspendre ou non leurs activités. A Madrid, un porte-parole du Parti populaire espagnol (PP, au pouvoir) a demandé «l'envoi d'une force militaire dans la région des Grands Lacs afin de garantir le travail des ONG».

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