Fiche du document numéro 26881

Num
26881
Date
Mercredi 11 janvier 2012
Amj
Taille
724600
Sur titre
La nouvelle orientation de l’enquête devrait accélérer l’apaisement des relations franco-rwandaises, esquissé par Sarkozy et Kagamé depuis 2010.
Titre
Paris-Kigali : la porte ouverte pour une réconciliation
Sous titre
 
Tres
 
Page
 
Nom cité
Nom cité
Cote
 
Résumé
With the foreseeable lifting of the arrest warrants targeting those close to President Kagame, launched in 2006 by ex-anti-terrorism judge Jean-Louis Bruguière, Nicolas Sarkozy is close to the mark. But he will have to manage the sensibilities of his friends who were in power in Paris at the time of the genocide, starting with that of Alain Juppé, then Minister of Foreign Affairs.
Source
Extrait de
 
Commentaire
 
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
C’est la dernière ombre qui plane sur
le spectaculaire processus de réconciliation
franco-rwandaise voulu
par Nicolas Sarkozy depuis son arrivée à
l’Elysée. Avec la levée prévisible des mandats
d’arrêt visant des proches du président
Paul Kagamé, lancés en 2006 par l’ex-juge
antiterroriste Jean-Louis Bruguière, le chef
de l’Etat touche au but.Mais il devra gérer
les susceptibilités de ses amis qui étaient au
pouvoir à Paris au moment du génocide.
Les foudres d’Alain Juppé. A commencer
par celle d’Alain Juppé, alors ministre
des Affaires étrangères. Revenu au Quai
d’Orsay, ce dernier n’a pas caché la répulsion
que lui inspirait Paul Kagamé. Durant
des années, l’ancien chef des rebelles tutsis,
devenu président du «pays des mille
collines», n’a pas cessé d’accuser les dirigeants
français de l’époque d’être complices
du génocide au Rwanda. Lesquels le lui
rendaient bien.
Concrétisé par une visite de Nicolas
Sarkozy à Kigali début 2010 et conforté par
celle de son homologue rwandais à Paris en
septembre dernier, le rapprochement entre
les deux pays a été une entreprise délicate.
Dans la capitale rwandaise,Nicolas Sarkozy
a soigneusement calibré ses propos, évoquant
de«graves erreurs d’appréciation, une
forme d’aveuglement quand nous n’avons pas
vu la dimension génocidaire du gouvernement
du président qui a été assassiné». Il avait en
mémoire les réactions indignées suscitées
par les propos de Bernard Kouchner, en
janvier 2008, à Kigali. En présence de Kagamé,
qu’il a connu en plein génocide,
l’ex-chef de la diplomatie française avait
parlé de «faute politique» à propos du rôle
de Paris durant cette période. Aussitôt il
s’attirait les foudres… d’Alain Juppé. Ce
dernier écrivait alors sur son blog: «La
diplomatie française ne devrait pas s’écarter
de la voie de la vérité et de la dignité. Je comprends
bien que la France veuille se réconcilier
avec le Rwanda. De là à tomber dans les
amalgames de la repentance ou les compromissions
de la realpolitik, il y a un fossé.»
A Kigali, il y a deux ans,Nicolas Sarkozy a
également parlé avec une grande prudence
«des erreurs dans une opération Turquoise
engagée trop tardivement». Mais il a aussi
veillé à partager le fardeau du génocide en
pointant la responsabilité de la communauté
internationale, restée passive face à
ce drame sans précédent sur le continent
africain. «Nous regrettons toujours que le
Président n’ait pas saisi l’occasion de ce déplacement
pour soutenir les militaires français
injustement accusés par Kigali d’avoir participé
au génocide, rappelait hier soir le général
Jean-Claude Lafourcade, ancien patron
de l’opération Turquoise.Mais si le rapport
de la justice française conduit Kigali à abandonner
ces accusations sans fondement, alors
ce sera un pas très positif.»
Attitude frileuse. A la suite des mandats
d’arrêt lancés par le juge Bruguière,Kigali
avait créé une «commission indépendante»,
chargée d’examiner «l’implication de l’Etat
français dans le génocide». Tout un programme.
Sans surprise, celle-ci mettait en
cause dans son rapport rendu public en
2008 les plus hautes autorités politiques
françaises et militaires de l’époque. Parmi
elles… Alain Juppé.
Tout récemment, le ministre des Affaires
étrangères a demandé et obtenu la tête de
l’ambassadeur de France à Kigali, Laurent
Contini, coupable d’avoir critiqué publiquement
l’attitude frileuse, selon lui, de
Paris au Rwanda. Les passions franco-rwandaises
ne sont pas encore éteintes…

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