Fiche du document numéro 25924

Num
25924
Date
Jeudi 1er avril 1993
Amj
Auteur
Taille
119535
Sur titre
 
Titre
Note à l'attention de Monsieur le Président de la République. Objet : Conseil restreint du 2 avril 1993 - Rwanda
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CDR
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Commentaire
 
Type
Note
Langue
FR
Citation
PRÉSIDENCE
DE LA
RÉPUBLIQUE
Paris, le 1er avril 1993

Le General
Chef de L'Etat-Major Particulier

NOTE
à l’attention de Monsieur le Président de la République

(Sous/couvert de Monsieur le Secrétaire Général)
*

OBJET : Conseil restreint du 2 avril 1993 - RWANDA

Une réunion interministérielle de préparation s’est tenue ce
jour au quai d'Orsay, sous la présidence du Secrétaire Général. Les
points suivants ont été abordés :

1 ) Situation militaire

- Le FPR n'est pas intégralement revenu aux lignes du 8
février. Des indications concordantes rapportées par l’E.M.A. (renforts
acheminés d’Ouganda) donnent à penser que le FPR se prépare à
reprendre l’offensive à bref délai (quelques jours ou semaines).

- Le groupe d’observateurs de l'OUA, chargé de
superviser la zone tampon ne fait aucun travail utile.

- la motivation de l’armée rwandaise, à l'exception de
quelques unités, est basse et ne la met guère en mesure de résister avec

+


succès à une nouvelle offensive du FPR.

2) Du côté rwandais, la coalition qui soutenait le Président
Habyarimana s’est disloquée. Le CDR (‘extrémistes hutus) l’a quittée,
tandis que le Président vient de quitter la présidence de son parti
(MRNDD), lequel pourrait s’effrondrer à brève échéance.

3) Les négociations d’Arusha qui portent sur la composition
de la future armée rwandaise sont bloquées. Le FPR exige 45 % des
effectifs, le gouvernement rwandais ne veut pas aller au-delà de 25 %,
proportion qui risque déjà de poser de gros problèmes pour le faire
accepter aux Hutus de l’armée rwandaise.

4 ) Implications de l’'OUA et des Nations Unies.
Nous visons 3 objectifs :

a) une soixantaine d’observateurs des Nations Unies sur la
frontière Rwanda - Ouganda

b) une centaine d’observateurs de l'OUA (à défaut d'’en
obtenir des Nations Unies) dans la zone tampon.

c) une force des Nations Unies destinée à prendre la relève de
nos deux compagnies restantes à Kigali comme le prévoit l’accord de
Dar-ès-Salam.

Pour le moment, malgré la mission Quai d'Orsay - Défense
dépêchée auprès du Secrétariat Général des Nations Unies la semaine
dernière, nous n’avons rien obtenu de concret, hormis, grâce au
Président Diouf, une vingtaine de sénégalais en renfort des observateurs
de l'OUA et l'envoi d’un militaire des Nations Unies à Kigali pour ‘étudier
la question". Malgré le vote de la résolution 812 du Conseil de sécurité,
aucun de no$ partenaires occidentaux ou africains n’ est réellement
motivé sur ce dossier.


Le risque est donc sérieux de nous trouver d'ici quelques
jours face à une nouvelle offensive du FPR.

4

Seront soumis à l'examen du Conseil les deux points
suivants :

1) Offensive diplomatique pour la mise en oeuvre accélérée
de la résolution 812 (en donnant la priorité au déploiement
d’observateurs sur la frontière Rwanda - Ouganda) :

a) Il s'agirait, en alertant chacun des intéressés sur
l’imminence d’une reprise de l’offensive FPR, le placer nos partenaires
devant leurs responsabilités, par de nouvelles démarches urgentes :

- M. Boutros Ghali

- le Président Museveni

- M. Ahmed Salim (Secrétaire Général de l’'OUA)

- M. Diouf (Président OUA)

- nos principaux partenaires occidentaux, dont
Washington et Londres (M. Juppé doit s’entretenir demain avec M.
Hurd).

b) demander au Premier Ministre rwandais d'appuyer
ces démarches lui-même, surtout auprès des Nations Unies et de l’'OUA.

{
2) Au cas ou le FPR passerait à nouveau à l’attaque, que
devons nous prévoir ?

a) retirer dès maintenant nos troupes restantes en
profitant de l’accalmie actuelle (question posée par l’Amiral Lanxade),

s


sans attendre la mise en place de forces des Nations Unjes, comme prévu
dans l’accord de Dar-ès-Salam.

b) envoi de nouvelles troupes au cas où le FPR
attaquerait ?

c) maintenir nos effectifs actuels en protection de la

communauté expatriée. Au cas où la situation ne resterait plus tenable,
les évacuer après avoir assuré le rapatriement de nos ressortissants.

Us
e —

Général QUESNOT Bruno DELAYE

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