Fiche du document numéro 2534

Num
2534
Date
Mardi 25 août 2009
Amj
Taille
100883
Sur titre
Génocide Rwandais
Titre
Un témoin-clé de l'attentat contre l'avion présidentiel change de
version
Nom cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Un témoin à charge dans l'enquête française sur l'attentat contre
l'avion du président rwandais en 1994, qui désignait le FPR de Paul
Kagame, a changé de version et évoqué une manipulation d'extrémistes
hutus, dans un témoignage recueilli par un journaliste indépendant.
Richard Mugenzi, qui était opérateur radio de l'armée rwandaise de
l'époque, avait déclaré aux enquêteurs français en 2001 avoir
« personnellement intercepté » et « retranscrit » un message des rebelles
tutsis du Front patriotique rwandais (FPR) félicitant « l'escadron
renforcé
 » auteur de l'attentat commis le 6 avril 1994 contre l'avion
du président Juvénal Habyarimana.

Mais dans un entretien accordé le 31 mai à Kigali au journaliste et
écrivain Jean-François Dupaquier, dont Le Monde fait état dans son
édition datée de mercredi, M. Mugenzi change de version et affirme que
ce message lui a en fait été dicté par ses supérieurs, des extrémistes
hutus.

M. Dupaquier a déclaré à l'AFP que M. Mugenzi, 48 ans, lui avait fait
part de sa conviction que « l'attentat contre l'avion n'a rien à voir
avec le FPR
 ».

Le témoignage à charge de Mugenzi apparaissait dans l'ordonnance du
juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière lors de l'émission de mandats
d'arrêt en novembre 2006 contre neuf proches de Paul Kagame, à
l'époque chef de la rébellion tutsie et aujourd'hui président rwandais.
Un autre témoin, Josué Ruzibiza, ancien soldat du FPR en rupture de
ban et exilé en Norvège, a lui aussi changé de version en novembre
2008 et annoncé qu'il se « désolidarisait » de l'ancien juge Bruguière.
Dans cette enquête sur l'attentat contre l'avion de M. Habyarimana,
considéré comme un signal déclencheur du génocide rwandais en 1994,
une proche de M. Kagame, Rose Kabuye, a été mise en examen en novembre
2008 et placée sous contrôle judiciaire en France, ce qui a entraîné
nouvelle crispation dans les relations déjà très tendues entre Kigali
et Paris.

Quelque 800.000 Tutsis et Hutus modérés ont été tués, selon l'ONU, au
cours de ce génocide perpétré au printemps 1994.

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