Fiche du document numéro 24537

Num
24537
Date
Mercredi Mai 2019
Amj
Taille
134592
Sur titre
Vingt-cinq ans après le génocide des Tutsi du Rwanda
Titre
J’habite un ailleurs dont il n’y a pas d’exil
Sous titre
D’avril à juillet 1994, un génocide – campagne moderne d’extermination d’une population pour le simple fait qu’elle existe – se déroule au Rwanda. Il fait un million de morts en cent jours, soit dix mille tués par jour pendant trois mois. 75 % des Tutsi rwandais sont exécutés. Les tortures et les viols sont systématiques. Aucun lieu du territoire n’est épargné ; aucun cercle étroit de voisinages, d’amitiés ou de parentés non plus : c’est un totalitarisme du meurtre qui imprègne le pays entier. La violence est inouïe. Émilienne Mukansoro, alors enseignante près de Cyangugu à la frontière du Congo, se terre des mois dans la brousse. Quand elle sort, la totalité de sa famille est exterminée, sauf deux petites sœurs et sa fille qu’elle porte au dos. Elle ne retrouve aucun corps. Elle travaille désormais comme thérapeute.
Source
Type
Article de revue
Langue
FR
Citation
C’est à chaque instant. Une forme d’ombre, un quelque chose qui cloue le temps et le broie. Il n’existe plus, il ne s’écoule plus. Le monstre est là, parsemé, invisible, il est partout.

À chaque fois que j’écris un mot, une lettre, à chaque fois que je parle, il apparaît. Si je marche sur un chemin et vois un homme au loin, je pense toujours à quelqu’un de ma jeunesse. Presque tous ont disparu. Les odeurs aussi me reviennent. Je les perçois distinctement. Est-ce que j’étais comme cela avant ? Peut-être. Mais cet odorat s’est aussi développé avec lui. Le monstre avait son odeur. Elle envahissait tout. Avant lui, j’aimais celle de la fumée. Mais je ne sais pas ce qu’il s’est passé du bois, s’il servait à brûler les corps, si le remugle qui s’en échappait emportait avec lui la chair et couvrait la terre ; car je ne sais pas non plus ce qu’étaient devenues les senteurs de la paille et du fumier. Mais les enclos des vaches ne sentaient pas pareil. La brousse était aigre. Les collines de corps, comme d’autres collines, semblaient maculer jusqu’à la cime des arbres. Je me dis qu’on utilisait parfois les os pour faire le feu. Est-ce que cela brûle bien un corps ? À la saison des pluies tout était humide, et il fallait que les tueurs se réchauffent. C’est ce que j’ai pensé. Aujourd’hui, même en cuisine, j’ai souvent cette mémoire à travers le fer des casseroles. Ce relent des cadavres, ce que le piment, le gingembre, l’ail ne couvrent pas si la braise brûle trop fort. Tout a changé, la fumée mais aussi l’herbe, celle humide des rizières, celle sèche de la brousse, le lisse des lacs et les roseaux. Tout empestait. Et tout parfois empeste. Car ces odeurs me reviennent aussi quand je marche. La terre y est pleine de senteurs comme de bruits, ces bruits qui ne me quittent pas, comme ceux des enfants. Je ne les ai pourtant pas vus mourir et je n’ai pas entendu leurs cris. Quand je passai d’une cachette à l’autre, j’ai vu des centaines de corps de tout-petits mais sans l’agonie, seulement leur silence à terre, éteints. Mais j’ai leurs sanglots en tête, leurs pleurs d’angoisse. Et dès que je suis sur un sentier, j’entends leurs cris. L’un particulièrement revient toujours. Il souffre. Sa douleur ne cesse pas. Il hurle. Et c’est quand il n’a plus de souffle qu’il disparaît. Le cri retentit dès que je marche. Mais j’entends aussi celui des femmes. Leurs gémissements quand les hommes ont des râles de plaisirs, puis cet éclat, ce bref éclat de quelque chose que l’on coupe et qui frappe sur les os. C’est si proche. Un rien que l’on casse dans un bruit sec derrière un arbre mais qui gifle mon oreille, une machette ou une petite hache que je sens approcher de ma nuque. Cela vrombit, surgit, repart. Alors je regarde les brousses, les buissons, l’épaisseur des feuilles, des branches et je cherche un abri. À chaque sentier, chaque bosquet est une cache. Et comme je cherche, plus j’avance, et plus j’entends des crissements derrière moi. Un bruit de feuilles qui se froissent, une branche, un bruit de pieds, celui des tueurs. Il se rapproche. C’est invisible mais je l’entends parfaitement. Il se renforce. Le sol en tremble. Ils sont là. J’accélère le pas. Je rentre. Je passe la porte et m’enferme. Cela commence à s’estomper un peu, mais c’est encore présent. J’aimerais marcher dans les collines dans un silence qui ferait seulement danser les herbes. Le monstre a mangé jusqu’au vent.

Dans mon travail, même dans mes mots, je demeure avec lui. Quand je parle aujourd’hui des enfants nés du viol, je parle toujours d’eux comme des enfants. Quand je parle des orphelins, c’est comme s’ils n’avaient jamais grandi. Dans mes termes, tous sont demeurés jeunes. Il y a comme cela quelque chose qui s’étire, s’étire, comme un long fil dans la brume, sans que j’en voie le bout. Pourquoi est-ce si proche ? Pourquoi même la douleur semble plus vive quand la distance grandie ? Parce que la perte est trop grande. Qui peut dire adieu à ses parents, ses enfants, ses sœurs et son mari en même temps ? La perte d’un seul implique d’ordinaire le manque d’une vie et la présence de tous ces autres pour partager le deuil. Là, il n’y a personne. Il n’y a qu’un vide en trou noir, raviné encore d’un soutien qui n’existe plus : la sensation d’un effondrement – non : l’effondrement. Leur mort est « trop », quantitativement et qualitativement. La torture faite à la houe, l’égorgement à la faucille, la décapitation à la petite hache, les viols ; cette mort résiste à l’apprivoisement. Ce n’est pas un traumatisme qui peut s’intégrer au psychisme. Je ne sais même pas si c’est un traumatisme qui doit s’intégrer au psychisme ; ce serait comme nier une part d’humanité en nous.

Il y a dix ans, je dînais chez des amis revenus d’exil. Ils n’avaient pas connu le monstre. Nous étions nombreux. La nappe était recouverte, l’air plein d’épices, le vin coulait. Et comme à chaque fois, la bête s’est invitée. Peut-être approchions-nous d’avril. Elle guettait. Et pour certains, ce n’était déjà plus supportable : pour nous de sa présence, pour eux de cette présence en nous. Alors la question fut posée : fallait-il vraiment qu’on la commémore ? Et pour qui le faisait-on ? Trois cents mille de ceux qu’elle n’avait pas complètement emportés ? Combien étaient les autres hommes qui devaient subir leur peine ? Est-ce que « le » présent des majoritaires, « leur » présent n’importait pas davantage ? Et puis avec sérieux, l’un a dit : « S’ils étaient tous morts, nous n’en parlerions plus. » Personne n’a d’abord rien répondu. Puis des voix en murmures ont appuyé : « Le pays avancerait… », « La “réconciliation” aurait lieu… » La bête serait chassée. Car c’était nous qui la portions encore. Ils savaient que j’étais rescapée. Ils savaient que mon mari était rescapé. Les murmures se sont poursuivis. J’ai hurlé. Qu’elle se taise ont exprimé des yeux. Qu’elle continue ont suggéré d’autres : voici l’exemple que nous cherchons. C’était exactement cette présence-là qu’il fallait perdre, la manifestation de la bête immonde que mon cri incarnait. Il y eu des haussements d’épaules, des gestes d’agacements, des sarcasmes. J’ai quitté la table. J’ai quitté la maison. J’ai quitté la ville. Je ne les ai plus jamais revus.


D’ordinaire, le souvenir d’un homme survit un peu à sa disparition par la mémoire éparse des autres. Tant qu’il y a ceux qui l’ont connu, il y a quelque chose de lui qui demeure. Bon ou mauvais, peu importe ; en plusieurs lieux, de plusieurs façons, il a été, on le saura. Mais quand tant d’hommes sont morts ensemble, morts avec les moyens de leur mémoire commune, qui pour les faire survivre un peu ensuite ? Qui pour rappeler papa ? Qui pour décrire maman ? Qui pour nommer mes frères ? Il ne demeure que moi qui les ai vraiment connus. Que reste-t-il même de mon passé intime ? Qui me racontera dans ce qui précéda le crime ? Qui me corrigera et me rappellera ce que j’ai méconnu d’eux ? Que reste-t-il d’autre de leurs traces que la mienne, quand des hommes mettaient leurs corps en morceaux comme ils faisaient des pierres, des arbres, des sentiers qui menaient à notre maison, la géographie entière de notre existence ? Quel survivant n’a pas dit qu’il vivait « dans ses ruines » ? Aussi, cette fidélité aux miens, cette mémoire occupée d’eux jusqu’à l’oubli parfois de ceux qui vivent, ce passé surinvesti, c’est parce que je suis leur voix, la seule qui puisse rappeler qu’ils ont vécu. Je suis le tombeau des miens. Chaque survivant est le tombeau des siens. Et un tombeau n’oublie pas. Il porte en lui comme une grossesse. Il a tout un ventre de souvenirs, de noms, d’histoires qu’il doit infiniment faire éclore pour qu’ils ne soient pas engloutis.

Cette difficulté d’accepter leur mort, cette nécessité même de la refuser, se double d’une attente. Nous sommes toujours dans une attente. Celle de finir notre deuil. Car peut-on finir son deuil si l’on n’a pas enterré ses morts ? Si l’on n’a pas opéré les rites ? C’est une puissance que les tueurs gardent sur nous : celui de savoir comment et où nos proches ont été tués. Il y a ceux qui nient par honte ou qui ne se souviennent pas. Il y a encore ceux qui nient par sadisme. Ces derniers nous auront tout pris, même cela : connaître, quand cette attente nourrit aussi un espoir atroce. Et s’ils étaient vivants ? Je ne me suis jamais résignée à ne pas enterrer les miens. Je me suis toujours dit que je les retrouverai. Pourquoi cela serait-il impossible, puisque je n’ai pas vu leurs corps ? Je pense à mon frère aîné, Faustin, si fort. Je me dis qu’il a peut-être été évacué, qu’il vit en Europe, qu’un jour il m’apparaîtra et dira : « Je t’ai cherchée, je suis là. » Je ne suis pas seule ainsi. Il y a tant de femmes qui cherchent toujours leurs enfants. Comme cette mère qui, dès qu’un orphelinat ouvre, s’y rend, vingt ans après. Elle oublie que, si son enfant était vivant, il serait adulte. Mais elle cherche et cherche encore. Elle fouille les dortoirs, demande les registres. Elle attend. Combien d’autres ? Ces mères qui déposent leur enfant à l’école et ne quittent pas le sentier qui borde leurs classes. Elles s’assoient sur les pierres jusqu’au soir. Elles les protégeront si les tueurs viennent. Et quand il ne reste plus rien, pas même le souvenir d’un visage, parce que toutes les images ont été détruites, quand il n’y a pas de tombe, alors l’élément le plus étranger en apparence au deuil sert pour que la peine cogne moins. Je pense à cette mère qui n’a retrouvé que la tête de son nourrisson, quand le corps avait été emporté par les corbeaux sous l’arbre où elle l’avait mis. Elle l’a pris délicatement dans son pagne, l’a nettoyé et caché. Voilà vingt-cinq ans qu’elle ressort le petit crâne et le berce contre elle quand personne ne la voit. Je pense à cette autre jeune fille qui trouva une partie du corps de son père, reconnu par les habits qu’il portait. Elle en a gardé un fémur qu’elle habille chaque jour d’un bas d’un de ses pantalons.

Ce manque est, à chaque minute, à la fois une douleur et un devoir, dans un temps qui transforme mais n’altère pas. Quand j’y pense, il y a finalement peu de mois sans qu’un rescapé ne soit inondé de ces souvenirs. Les fêtes de fin d’année sont si pénibles. Le rescapé y est seul et la joie lui donne un goût de traître. A-t-il le droit d’être heureux sans eux ? Mais ce n’est pas tant l’injustice qui heurte – pourquoi moi et pas eux ? – ; c’est l’indécence. Est-ce que je les respecte si je suis heureuse, alors qu’ils ne sont plus là ? Est-ce qu’ainsi je ne démontre pas à mes yeux honteux à tous : « je peux vivre sans vous » ? N’est-ce pas implicitement confirmer : « vous pouviez donc mourir » ? On ne mesure pas ce qu’un sourire peut intérieurement contenir de trahison. En janvier, cela s’estompe, mais à peine février s’ouvre-t-il que le monstre se ressent. Tout le rappelle. La moiteur, les nuages courbés sur le Kivu, la pluie qui commence à s’abattre. Mars est une veille. La grêle est drue et émaille les chemins de cailloux qui déjà nous écorchent. Avril se prépare sur les pierres qui s’aiguisent. Pourtant, il porte un si beau nom : amata, le lait, l’abondance. De la saison des pluies, c’est lui qui couvre les récoltes d’eau claire. Il verdit les cafés, fait rondir les goyaves, pare de rouge les tulipes. Le printemps alors s’exhibe, indifférent comme le monde l’a été. Les fleurs fébriles de leurs corolles s’ouvrent, l’appel à la sensualité pénètre, insouciante, toute la nature, mais la mort plus féconde en nous est partout. C’est un mois si dur à vivre. Tous les souvenirs remontent ensemble. Le monstre s’installe jusque dans les corps meurtris. Les cicatrices semblent brûler. Elles brûlent. Le mois de mai lui ressemble, le mois de juin aussi. Et puis juillet fait respirer. Il y a alors autre chose. La sécheresse change la couleur de la terre, jaunit les herbes, semble étirer le ciel par ses bleus. Cela dure jusqu’en novembre. Alors, Noël se prépare à nouveau. La solitude revient. Chaque moitié d’année est minée par le monstre.

Mais à cette mémoire burinée dans les chairs, à ce langage du meurtre que le corps doit vomir, à l’inconcevable oubli des êtres perdus et l’abîme qu’ils ont laissé, un élément encore confronte chaque jour à la bête : la proximité. Celle des lieux de massacres, souvent chez soi ou sur sa colline ; celle des tueurs, criminels ou complices, souvent voisins et amis, parfois parents. Combien de rescapés habitent à côté de la maison de leurs bourreaux ? Il n’y a ni espace ni argent pour vivre ailleurs. Cette proximité extrême, et pour les femmes systématiquement marquée du viol organisé par ces hommes-là, n’est pas une violence « d’il y a » vingt-cinq ans mais « de » vingt-cinq ans : elle dure.

Dix ans après l’arrêt des massacres, ces femmes, comme tous les rescapés, étaient toujours menacées. Avant l’instauration des tribunaux gacaca en 2005, régnait cette même atmosphère de chasses aux Tutsi que les Juifs connurent quand ils essayèrent de rentrer en Pologne. Il y avait des assassinats pour qu’ils ne témoignent pas, des vols, des violences et surtout le regard. Après les procès, les menaces étaient moins fortes, mais il fallut deux décennies pour que le risque d’élimination du « petit reste » que nous constituions semble levé. La justice souvent apaisa, mais elle n’eut pas toujours lieu ou fut « en demi-teinte ». Beaucoup de femmes n’ont pas témoigné et une majorité d’hommes, par leurs aveux ou la grâce, sont sortis de prison. Je ne conteste pas cette sortie. Je ne crois pas au bienfait de l’enfermement, à la punition pour instruire, à ce que la souffrance d’un autre puisse réparer de la mienne. La reconstruction d’un peuple ne se fait pas dans les murs. Mais je conteste le manque de médiation de ces sorties. Je conteste cet impensé de la confrontation, ce non-accompagnement, le vide encore de cet effroi, son incandescence. Chaque jour désormais, quand ces femmes sortent pour bénéficier du soleil, leurs premiers regards se posent sur leurs tueurs et leurs enfants. Des enfants qui parfois leur proposent d’aller chercher du bois ou de l’eau, mais souvent aussi les méprisent. De l’autre côté du mur, on leur a dit qu’elles ont dénoncé, souvent aussi qu’elles ont menti. Ces yeux accusateurs, c’est le premier regard du matin, quelque chose de terrible. Comme je l’ai fait moi-même, nombre d’entre eux ont changé l’entrée de leur maison pour voir autre chose. Mais voir autre chose demanderait surtout qu’on oublie. Or la mémoire nous montre ce que l’on ne voudrait pas voir, même en changeant les portes.

Alors quand se termine un génocide ? Pour beaucoup, il y a vingt-cinq ans. Pour un rescapé, jamais. Peut-être que dans cent ans, ceux qui seront nos enfants pourront se dire : « Cela fait longtemps. » Mais pour nous, il y a une éternité. Il est là. Le temps ne coule plus. Dans mon travail, j’essaye pourtant de faire en sorte que nous ne restions pas seulement dans son ventre, que nous ne nous laissions pas noyer, que ce ne soit pas lui qui nous dévore encore. Est-ce que c’est facile à faire ? Sommes-nous égaux dans ce combat ? Et pour les bourreaux, leurs familles, leurs femmes, leurs enfants, est-ce que pour eux, vingt-cinq ans, c’est loin ? Est-ce que, pour eux, vingt-cinq ans, c’est beaucoup ? Est-ce que ce qu’ils ont vu, ce à quoi ils ont assistés, ne revient pas dans leurs sommeils, pendant le mois d’avril ou de mai ? N’y aurait-il pas quelque chose de profond, d’amputé en chacun, quand on a subi ou commis un tel événement ? Ne serait-ce pas pareil, bien que d’une autre façon ?

Un ancien tueur que je connais vit dans les papyrus pendant le mois d’avril. Il n’a jamais reçu de menaces. Mais à chaque mois du génocide, il vit caché dans les herbes. Sa femme lui porte à manger. Il revient en mai, dit qu’il était en Ouganda. Je sais donc que, pour lui, à sa manière, le temps aussi n’est plus. Je sais qu’il souffre. Et c’est peut-être cela qu’il y a à prendre de nous et de cette souffrance qui s’étire, de cette éternité dont on parle comme si elle était d’hier alors qu’elle est toujours « demain » : comprendre que ceux qui ont subi souffrent comme au premier jour, mais que ceux qui ont fait souffrir souffrent aussi, sans rendre égal ce qui les blesse ; comprendre qu’au jeu de la haine, même ces grands papes du racisme aujourd’hui en exil ont perdu. Tout le monde a perdu. J’aimerais que ce savoir aide ailleurs à étouffer les monstres qui grandissent.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024